Les individus dont la carrière correspond au type multispatial aléatoire possèdent un système spatial composé de plusieurs espaces cumulés dans le temps. À l’instar des carrières multispatiales intégrées, les itinéraires sont ponctués de nombreuses phases de mobilité dans des lieux divers et sous des formes diversifiées. Mais, contrairement à leurs prédécesseurs, les jeunes dont la carrière spatiale présente un aspect aléatoire accroissent du capital spatial sans que celui-ci ne vienne grossir d’autres capitaux. Si, grâce à leurs séjours linguistiques, leurs voyages d’aventure et leur formation à l’étranger, ils parlent plusieurs langues et développent des capacités d’adaptation et des savoir-circuler, ces compétences spatiales ne s’unissent pas autour d’un projet d’activité académique ou d’un projet professionnel défini. Les ressources apparaissent dispersées, les rôles multiples et les séquences de mobilité internationale discontinues. Les savoirs ainsi accumulés ne semblent pas être transférés en compétences professionnelles qui obtiennent la reconnaissance sur les marchés du travail.