2.1. J. ROUART, R. NARLIAN, J. SIMON ET L’ECHEC SCOLAIRE ELECTIF

Nous avons retrouvé ce que nous pensons être la première publication présentant le syndrome, que B. Gibello définira de manière précise et qu’il nommera dysharmonie cognitive pathologique (1984), dans l’article L'échec scolaire écrit en 1961 par J.Rouart, R. Narlian et J. Simon.

Ces chercheurs ont demandé à certains enfants en échec scolaire de résoudre des tâches précises, nécessitant chacune un cheminement logique spécifique. Les sujets essayaient alors en vain de retrouver des schèmes qu'ils connaissaient déjà, sans logique avec la question initiale. En fait, ils avaient pour habitude de tâtonner sans raisonnement en recourant à des automatismes non-adaptés à la situation.

Ces cliniciens concluent donc que :

‘« Certains enfants de façon habituelle, d'autres par régressions, devant des difficultés, font usage de modes de pensées inférieurs à ceux qui correspondraient à leur âge, à leurs aptitudes mentales, parfois à leur efficience dans un domaine extrascolaire. » (J.Rouart, R. Narlian et J. Simon, 1961, p. 383) ’

Ces auteurs ont pu mettre en évidence une incapacité d'abstraction et de généralisation handicapant considérablement les apprentissages scolaires. Ces sujets ne pouvaient de plus travailler seuls, la présence d'un adulte permettant une concentration sur leur activité et un minimum de cheminement intellectuel. En outre, ils présentaient une instabilité psychomotrice, un retard de langage, un trouble de la dominance latérale ainsi que des difficultés de repérage dans l'espace.

Ces chercheurs ont précisé que ces défaillances correspondaient en général à un retard affectif, la relation précoce mère-enfant ayant toujours été carencée et instable.

Dès cette époque J. Rouart, R. Narlian et J. Simon vont affirmer qu’ils sont en présence d’une carence en maturation intellectuelle qui a la singularité de se caractériser par des décalages. Certains domaines scolaires sont ainsi abordés avec plus de facilité et de maîtrise que d’autres, qui sont à l’inverse complètement incompris. Il s’agit selon ces auteurs d’un handicap intellectuel visant des domaines électifs. Ils parlent alors d’échec scolaire électif.