2.4.4.1. Le passage à une activité représentative

M. Berger rappelle qu’au début de la vie la psyché est composée de perceptions (éprouvés sensoriels) et d’hallucinations, que le bébé ne différencie pas. C’est l’environnement proche qui va permettre ou non l'établissement d’une différenciation entre ses projections (perceptions-hallucinations) et la réalité. Le milieu permet aux projections de s’élaborer comme étant des représentations. Elles perdent alors leur statut de projection ressentie comme réelle. En fonction de la projection de départ (positive ou négative) le processus sera différent.

Si le nourrisson projette une perception-hallucination agréable la projection deviendra du trouvé-créé.

Si le nourrisson projette une perception-hallucination angoissante soit :

- Le milieu confirme la projection. L’enfant ne peut alors faire aucune différence entre ce qu’il a projeté et la réalité. La projection demeure alors une perception hallucination.

- Le milieu contredit cette projection, ce qui permet à la perception-hallucination de revenir épurée. La représentation s’établit alors.

Selon M. Berger si le cadre ne permet pas au bébé d’expérimenter les expériences décrites ci-dessus la pulsion et/ou la perception qui n’obtient pas de représentation peut être convoquée dans le corps. S’installe alors une problématique psychosomatique ou des comportements particuliers qui vont mettre en évidence la façon dont le corps a été pris dans des relations inadéquates avec l’objet.

L’activité de représentation se constitue donc grâce à un milieu affectif calmant, stable et cohérent. Dans le cas contraire les perceptions et les hallucinations ne seront pas refoulées. Il sera alors nécessaire d’enclencher à nouveau le processus lors d’un travail transférentiel.