3.2.3. Les contenants de pensée symboliques complexes

B. Gibello explique que savoir parler une langue constitue un contenant de pensée qui donne sens aux mots entendus ou lus. Sans ce contenant linguistique la forme sonore ou visuelle des mots peut être perçue mais pas le sens. Ce contenant de pensée symbolique complexe permet de représenter avec un système de signifiants arbitraires la plupart des contenus de pensée, et de les échanger avec autrui. L’apparition du langage va considérablement modifier la pensée en substituant aux représentations de choses, d'affects, de soi et de transformations, des représentations verbales. La richesse des associations est le propre des contenants de pensée symboliques complexes. Les systèmes de représentations archaïques seront fortement renforcer par ces liens associatifs du langage.

En résumé, B. Gibello définit les contenants de pensée comme des systèmes dynamiques au cours de leur constitution, participant d’un univers psychique dans lequel des contenus de pensée peuvent se manifester, prendre sens, être compris, être mémorisés, être communiqués. S’il n’est pas intégré à un ou plusieurs contenants, un contenu de pensée est indéfini. Ce que les organes des sens perçoivent et ce qui est ressenti par le corps propre, ne se comprennent que s'ils s’intègrent dans un contenant psychique composé de traces d'expériences affectives préalables.

Selon B. Gibello, alors que le triple système de références sexuelles, cognitives et narcissiques permet aux contenants archaïques de donner sens aux contenus, les contenants symboliques complexes en favorisent l'évocation, la mémorisation, la communication et la figuration.