5.2.1. La notion de décalage dans les diverses recherches

Les auteurs tels que R. Mises et I. Barande (1963), vont en général utiliser les tests d’intelligence classiques, comme le W.I.S.C., afin de déceler la présence d’écarts entre les items. Pour d’autres comme J. Rouart, R. Narlian et J. Simon (1961), nous avons vu que la détection de ces décalages se fera en observant que le sujet maîtrise certaines matières ( lecture, écriture, calcul) et en échoue parallèlement d’autres.

Si, M. Berger (1986), s’associe à la méthodologie de B. Gibello (1984), sa méthode est cependant tout à fait différente. Ne contestant pas l’usage de l’Échelle de Pensée Logique (E.P.L.) de F. Longeot (1969), il explique dans son ouvrage sur Les troubles du développement cognitif (1996) de quelle manière détecter ce syndrome et à partir de combien de décalages nous pouvons conclure à une dysharmonie cognitive pathologique. Cependant, il n’utilise jamais l’E.P.L. Il choisit simplement de poser quelques questions simples à l’enfant et constate qu’il présente parfois de grands écarts dans ses compétences.

L’approche de B. Gibello (1984) est totalement différente des autres chercheurs. Cependant, son dispositif rigoureux ne nous permettait pas d’atteindre notre objet de recherche. Comme nous l’avons vu, il utilise une méthode, afin d’apprécier l’homogénéité des procédures de raisonnement, qui permet d’évaluer l’existence et l’importance de décalages entre les différents niveaux de raisonnements employés. C’est à l’aide de l’E.P.L.(1969) qu’il situe dans une échelle hiérarchique qualitative le niveau de raisonnement utilisé par le sujet. Cette échelle peut en outre mettre en évidence des décalages dans les structures logiques de l’intelligence de l’enfant et de l’adolescent. Elle donne ainsi une évaluation du degré de maturité des contenants de pensée. Il est donc essentiel à la théorie de B.Gibello d’utiliser l’E.P.L. et de vérifier la présence de décalages afin de pouvoir diagnostiquer une dysharmonie cognitive pathologique. Ainsi, comme nous l’avons évoqué précédemment, la dénomination de cette pathologie nécessite cette exigence méthodologique.