5.4.3.1. Où situer ce syndrome ?

M. Berger précise d’emblée (comme nous le pensons) dans son ouvrage de 1996, Les troubles du développement cognitif, que le fréquent rapprochement de ces difficultés des structures psychotiques ou encore des structures dépressives fournit des explications insatisfaisantes. Afin d’appuyer son point de vue il explique brièvement ce qui différencie ces structures de l’archaïque où se situe selon lui, ce type de sujets.

M. Berger va tout d’abord décrire ce que n’est pas l’archaïque. Ces sujets ne se situent pas dans des structures psychotiques car selon lui, ce qui fait la différence entre l’archaïque et le psychotique c’est que dans cette dernière le moi en voie de constitution a été désorganisée plus qu’il n’est resté inorganisé. Il distingue également l’archaïque des structures dépressives car dans ces dernières le sujet constate sa dépendance à l’autre qu’il différencie bien de lui-même

Malgré le souci de bien distinguer cette nouvelle structure des deux autres registres, M. Berger énonce que l’archaïque est néanmoins "proche" et "infiltré" du psychotique et du dépressif. Cette proximité et cette infiltration ne seront cependant pas explicitées.

Puis, par la suite l’auteur nous conduit à considérer que le sujet a probablement un type de fonctionnement très caractéristique des structures psychotiques. En effet, d’après sa description on se trouve, dans ce domaine préverbal et présymbolique, en présence des grandes caractéristiques des organisations psychotiques. Il va de plus corroborer notre compréhension de ce qu’il décrit en affirmant que ces sujets sont plus proches du psychotique. « Les mécanismes psychotiques sont souvent présents en qualité et en quantité variables. » (M. Berger, 1996, p. 51) dit-il. Cette nouvelle configuration psychique paraît donc en partie se superposer à la structure psychotique.

Cependant, l’auteur ajoutera que si le mode de fonctionnement qui prédomine est celui de l’archaïque la souffrance de ces sujets se situe rarement dans un seul registre.