4.2.5. Particularité de ce médiateur revisité

Nous avons affaire à des enfants dont la relation d'objet a été chaotique et carencée, et qui se vivent certainement en risque de perdre l'objet, et plus particulièrement la trace de l'objet, faute d'en avoir une représentation interne stable. Ce que va dessiner le sujet va alors communiquer ce mal-être, cette angoisse ou son mode de défense contre celle-ci. Le sujet va narrer graphiquement ce qu'il ne peut verbaliser. Pour cela, le dessin est un moyen d'expression privilégié. Comme S. Decobert, nous pensons que :

‘« Le dessin pourrait donc d'emblée être défini comme un moyen technique porteur [...] d'une représentation du déroulement d'un processus psychique vécu en commun racontant les avatars d'une relation d'objet et de sa récupération. » (S. Decobert, 1995, p. 9) ’

Nous avons alors demandé au sujet qui dessine, de nous raconter l’histoire de ce qu’il représente. Au fur et à mesure il dessinera les personnages et les objets tout en parlant. L'ordre d'entrée des divers éléments et le déroulement de l'histoire reflèteront les préoccupations du sujet et mettront en évidence le déroulement du processus psychique à l'œuvre.

L'intérêt du dessin libre a ainsi été essentiel à notre recherche, car il a apporté des éléments capitaux à la validation de l’ensemble de nos hypothèses. Nous verrons particulièrement comment les sujets ont répondu de manière fondamentale à notre questionnement essentiel sur leur fonctionnement psychique.