Analyse de l’entretien et du dessin

Le dessin

Le dessin est très pauvre. A deux dimensions, il est sans relief alors que pour son âge Laëtitia devrait être en mesure de mettre de la profondeur dans ce qu’elle dessine. Cette espèce de collage à la feuille est très certainement représentatif de l’adhésion de la psyché du sujet à celle de l’objet. Le monde est très certainement encore psychiquement pour elle bidimensionnel. Une tridimensionnalité voudrait dire qu’elle s’est au moins un peu éloignée de l’objet. Ce qui ne semble pas être le cas chez elle. Nous verrons à l’analyse de son discours qu’elle est loin d’avoir atteint cette étape.

Ce dessin manque aussi de couleur et d’opacité. En effet, les divers personnages et les éléments qui le composent sont faits avec peu de couleur et sont pour la plupart vides. Ceci témoigne d’un manque d’affect chez Laëtitia. Elle a très certainement des vides dans sa psyché, des manques, des trous, du non représenté qui ne peuvent alors pas être figurés sur les dessins.

Les personnages exempts de couleur sont presque transparents. Seules certaines parties autour du bébé seront coloriées : au-dessus de sa tête et au niveau de ses jambes jusqu’à sa taille. Ce bébé est en partie couvert, comme si Laëtitia avait voulu lui mettre une protection, sans doute un pare-excitation. Toutefois, il est lui aussi vide de couleur et a de plus un corps qui semble tordu.

Les éléments donnent de plus l’impression de flotter dans l’espace de la feuille. Ici encore nous pouvons voir la marque du vide et du manque de repères qui est certainement au centre des difficultés de Laëtitia.

Ce dessin révèle toute la détresse de Laëtitia due entre autres à ces manques évidents dans sa psyché. Nous verrons combien dans le discours elle présente un réel clivage où l’ensemble de ce qui est révélé dans le dessin est presque totalement dénié dans le propos .