Conclusion

Amin est englouti dans une grande souffrance psychique. Cette dernière n’est pas récente et l’on peut même avancer, au regard de nombreux éléments du discours d’Amin, qu’elle remonte aux toutes premières relations mère-enfant. Dès le début de la vie d’Amin des processus primordiaux ont fait défaut. Ainsi jusqu’à ce jour il est en carence à plusieurs niveaux de son organisation psychique.

Le sujet a montré qu’il était en manque d’affect. La psyché comporte des vides, des trous, du non-représenté qui vont se trahir dans les dessins. C’est très certainement par un manque d’étayage psychique que tout cela s’est produit. Le holding et le handling des tous premiers mois de la vie ont certainement fait défaut. Ainsi le sujet se sent mal à l’aise, vide, sans contenant et sans grande valeur narcissique. C’est pourquoi il compense continuellement ce sentiment en l’inversant.

Amin se met ainsi au centre des évènements afin de se faire remarquer. Il désire marquer la psyché de l’autre et avant tout celle de sa mère et sentir qu’il existe aux yeux des autres et surtout aux yeux de l’objet. Car il aimerait enfin avoir une place dans la psyché de sa mère et ainsi être sûr qu’elle ne l’oublie jamais. Il aspire donc à pouvoir inscrire la trace de l’objet en lui.

Mais, visiblement le processus de fonction contenante s’est mal passé. Dans l’interaction mère-enfant, l’objet a renvoyé des éléments destructeurs pour la psyché, assimilés plus tard à des balles de revolver. Un bon pare-excitation aurait évité ce sentiment d’être transpercé. Lorsque tout se passe bien, l’objet permet la constitution de cette protection. Le déroulement normal du processus de fonction contenante aurait dû permettre cette inscription interne et stable de l’objet. C’est pourquoi Amin est toujours obligé de rejouer ces processus. Cela est révélé par ses dessins et son discours.

Ainsi le sujet va-t-il psychiquement mourir par manque de communication. Et cette mort se répète sans cesse dans une compulsion de répétition.