1.5.4. Arrangements d'images

Les notes à l’item Arrangements d'images sont très différentes d'un sujet à l'autre. Linda obtient 9, Alicia et Jérémy 8, Céline 11 alors que Sofie obtient 1 et Mélissa 4. Ces éléments ne permettent donc pas de mettre en évidence des potentialités identiques d'ordonner temporellement et logiquement des évènements ou de saisir des situations concrètes dans leur totalité. Il faut noter qu'à partir de notre grille d'observation tous ces sujets auraient dû échouer cette épreuve, ce qui est loin d'être le cas. A certains moments, ils arrivent à se repérer dans le temps et à d’autres ils sont perdus. Nous avons cependant, relevé dans notre grille que cette défaillance pouvait être cyclique.

En conclusion

Le niveau intellectuel est relativement bas mais dans les limites de la normalité. L’homogénéité ou l’hétérogénéité des Q.I. n’apporte aucun élément significatif permettant de confirmer la présence d’un échec scolaire électif.

Les dispersions révèlent des tensions qui aboutissent à des niveaux d'investissements scolaires très hétérogènes et à la nécessité de compenser certaines défaillances. Ces sujets sont donc atteints du syndrome d’échec scolaire électif tel que nous l’avons défini. Ainsi, parallèlement à des contenants constitués, certains ne le sont pas. La chute de note est en général la marque de l'histoire traumatique de l'enfant (1999, A.Ferrant) et témoigne d’un contenant de pensée qui serait peu ou mal structuré dans ce secteur. L’environnement n’ayant pas dans le passé répondu de façon adéquate, le sujet ne peut appréhender au mieux des questions liées à ce domaine de la pensée. Ceci est flagrant à Arrangement d’images qui met en évidence l’existence ou la défaillance du contenant de pensée temps. Nous verrons toutefois, que des contenants défaillants sont à d’autres moments opérationnels. Les dispersions moyennes sont en général situées dans des bas niveaux comme s'il n'y avait plus de tension. Le sujet entre alors dans une certaine « débilisation » (A. Ferrant, 1999).

Dans la plupart des cas, le rapport Similitudes-Cubes atteste d’une pensée conceptuelle et symbolique défaillante et d’un mode de pensée avant tout perceptif. Il est donc presque impossible au sujet de généraliser ce qui a pu être acquis. L'exécution de l’item Similitudes témoigne de cette carence en concept généralisable : lorsque les éléments deviennent abstraits les sujets ne peuvent transposer la consigne pour résoudre la tâche. Cet élément laisse à penser que l’objet maternel interne ne serait pas une représentation mentale mais une représentation figurative. Ceci est à mettre en lien avec l'exacerbation du visuel, mis en évidence aux items Complètement d’images et Assemblage d’objets. Le sujet est hypervigilant sur ce qui se passe autour de lui, car l'objet risque de disparaître ou/et de l’oublier. La peur du sujet d'être oublié par l'objet pourrait entraîner la nécessité de maintenir l'"image" de celui-ci au devant de la scène de la vie psychique. La vigilance sur le monde doublée de la capacité à reconstruire un tout, révélé à Assemblage d'objets, montre que le sujet veut se rapprocher de l'objet et donc maintenir la symbiose sujet-objet. La peur de la nouveauté, révélée par la chute à Code, est due à cette crainte du sujet de faire disparaître l’image de l’objet maternel. Si ce qui se présente risque de ne jamais être égal à ce qu’il était pour le sujet, cela risque aussi d'effacer ce qui occupe la plus grande place, à savoir la trace de l’objet. Ceci engendre de l'angoisse et bloque donc les investissements scolaires.

Tous ces éléments sont liés au surinvestissement à l’item Compréhension. Presque tous les sujets ont témoigné de leur bon sens, mais aussi d’une volonté de se conformer à ce qu'ils pensent que l'on attend d'eux. En étant le "bon bébé" ils témoignent d’une crainte d’être délaissés, maltraités ou pire d’être abandonnés. Leur angoisse est donc sans doute de type abandonnique.