2.2. HYPOTHESE II

Les sujets en échec scolaire électif ont subi des carences affectives précoces qui n’ont pas permis le déroulement normal du processus de différenciation sujet-objet et en conséquence l’internalisation normale de l’objet primaire. Afin de "sortir" de l'indifférenciation et faute d'une représentation de l’objet maternel stable et internalisée, le sujet garde avec force l'image mnésique de la mère. Il craint d'effacer cette trace de l'objet maternel en pensant à autre chose, et particulièrement aux apprentissages. Cette image de la mère est un prototype d'objet maternel interne permettant ponctuellement au sujet en échec scolaire électif de se détacher psychiquement de l’objet. Il y a une volonté et une obligation permanente de maintenir l'image de la mère en soi chez ces sujets. En l’absence de représentation de l’objet maternel, l'image de l’objet sera presque toujours au devant de la scène de la vie psychique de ces sujets. Toutefois cette sortie de l’indifférenciation est aussi due à la présence d’un cadre suffisamment stable et malléable afin que le sujet puisse rejouer ce qui a manqué en son temps. Cette sortie est en outre possible car il y aura là un double étayant (J. Guillaumin, 1996) qui va réassurer le sujet du dehors.