2.3.3. L’espace et le temps chez les sujets en échec scolaire électif

La projection, nous l’avons vu, permet la création d’objets-image-du-corps à partir du corps en tant que « pouvoir originel de projection » (M. Sami Ali, 1970). Sans un "bon" médium-malléable les sujets n’ont pu créer un espace et un temps par des processus projectifs adéquats. Car l’espace et le temps se structurent à partir d’une force de projection s’originant dans le corps qui consiste à transformer les objets en autant d’images du corps (M. Berger, 1986). Ainsi le corps permet la création d’une organisation symétrique de l’espace en profondeur et de percevoir les objets et les rythmes comme des représentations du corps propre. La latéralité se trouve au point de départ de ce processus de projection auquel est imparti la construction de l’espace et du temps.

‘« La latéralité rend l’espace lisible […]. En créant la latéralité, le corps crée l’espace.» (S. Freud cité par M. Sami Ali, 1970, p. 17) ’

Le corps fonctionne donc dans cette genèse comme « schéma de représentation ». Né dans la sphère de la psyché, l’espace et le temps deviennent donc par projection, le cadre général de toute perception interne et externe. La projection reste donc indissociable du corps, car elle prend racine dans le corps ; comme si le fait d’avoir un corps était synonyme d’avoir un espace et un temps corporel se manifestant dans le monde extérieur. L’espace et le temps viennent donc se projeter dans toute perception en tant que forme de perception.

Les défaillances de repérages dans l'espace et dans le temps ont été révélées chez les sujets en échec scolaire électif. Que s’est-il alors passé pour ces sujets pris dans des mécanismes d’inclusion réciproque ?