Phase intermédiaire suivante : L’angoisse

A la phase suivante une grande angoisse envahit le sujet. « L’angoisse vient en réaction au danger de la perte d’objet. » (S. Freud, 1926, p. 81) En effet à ce stade l’objet est vécu en risque de ne jamais être intériorisé et donc de disparaître. Cette angoisse grandissante mêlée à la crainte de l’effondrement (D.W. Winnicott, 1975) fait ressentir au sujet qu’il s’enfonce psychiquement. Il craint une noyade psychique qui mènera à une mort psychique. Lors des entretiens ceci est représenté par une chute : la fourmi de Jérémy redescend, l’avion de Thomas chute dans le vide en faisant des spirales, Éric à montrer son incapacité psychique à représenter le chemin ascendant. Nous avons nommé ce retour processus régrédient, car il y a une régression, un retour à l’étape initiale. Le sujet sent arriver cette étape de dépression intense, mais il ne peut rien contre elle. Une grande angoisse l’envahit, en deçà de laquelle il ressent une mort psychique future. Pour Alicia ou Amin par exemple, la mort verbalisée dans l’entretien est inévitable. L’énergie faisant défaut, le sujet risque de ne jamais sortir de ce vécu d’engloutissement. La fatigabilité participera à l’impossibilité immédiate de refaire le chemin que le sujet aimerait ne plus être circulaire mais linéaire dans une progression.

Après cette phase le sujet retournera à nouveau à la phase de dépression totale. La boucle sera bouclée. Les sujets étudiés laissent cependant à penser qu’ils rejoueront ces processus dans l’espoir inconscient, mais au combien primordial, d’atteindre enfin le but recherché, à savoir s’affranchir de l’objet tout en ayant pu en constituer sa représentation interne.