A. Quelle définition de l’activité ?

Au regard de l’évolution du courant de la didactique professionnelle, nous observons que l’analyse du travail occupe dés le début une place centrale mais qui a eu du mal à trouver ses marques car au départ l’accent principal était mis sur la conception et la construction de dispositifs de formation. La didactique professionnelle a voulu se donner les moyens d’une réelle analyse du travail et pour cela, elle a fait se rencontrer deux champs théoriques : d’une part le courant de la conceptualisation dans l’action de G. Vergnaud (19920, 1991, 1993), et d’autre part, le champ de recherche relatif à la psychologie du travail (Leplat, 2000), qui met particulièrement l’accent sur la dimension cognitive de l’activité professionnelle. La psychologie du travail a apporté à la didactique professionnelle des techniques et méthodes d’analyse. Mais elle lui a surtout fourni une analyse de la dimension cognitive de l’activité professionnelle.Ombredane et Faverge (1955) soutiennent que le travail est une conduite, par laquelle un acteur cherche à s’adapter par une démarche active aux caractéristiques d’une situation. Ombredane et Faverge (1955) utilise peu le terme d’activité, mais l’idée occupe une place centrale. Leplat (1985, 2000) se situe dans la continuité d’Ombredane et Faverge. Il développe deux thèmes. Le premier, le plus connu de ses écrits, cherche à distinguer et articuler ce qui, dans le travail, relève de la tâche prescrite et de l’activité : il y a toujours plus dans le travail réel que dans la tâche prescrite. Cela signifie qu’il y a dans le travail toujours une part irréductible de création, c’est-à-dire d’adaptation aux événements, et que ce réel travail ne se réduit jamais à ce qu’on peut planifier. Le terme d’activité est en général associé à une mobilisation subjective dans les situations, cet « usage de soi » (Schwartz 2000). Nous reprenons à notre compte que l’activité d’un acteur en situation est à la fois singularité et réponses à des prescriptions au travers de ce qu’il fait et pense.