A. Le contrat didactique

La notion de contrat est fondamentale en didactique. Le contrat didactique, construit par Brousseau, peut se décrire synthétiquement comme un système d’attentes, à propos du savoir, entre l’enseignant et ses élèves. Penser le contrat didactique en termes de « systèmes d’attentes », c’est penser les relations entre élèves et enseignant comme un concept central d’attente collective. Dans cette perspective, nous considérons qu’agir pour l’enseignant ou pour l’élève se situe, à l’aide des dimensions sollicitées de la pratique, dans un contrat didactique. Cela signifie que l’action de l’enseignant ne pourra pas s’expliquer indépendamment des attributions de sens concernant les objets de savoirs déterminés, au moins partiellement, dans le contrat didactique,.

Du fait de l’appartenance de l’enseignant à une institution, nous avons montré qu’il a la charge du processus didactique pour des durées et rythmes aux niveaux 5 et 6. Nous reprenons donc à notre compte, que (Sensevy, 2002, p. 50) « le contrat didactique peut s’exprimer de la manière suivante :

  • dans le processus didactique, le savoir est un savoir-temps. Enseigner, c’est parcourir avec les élèves une séquence, une suite orientée d’objets de savoir, qui établit ce que les professeur nomment la progression. Cette disposition du savoir sur l’axe du temps, c’est le temps didactique, aussi appelé chronogénèse. »
  • « à chaque instant de la chronogénèse, le professeur et les élèves occupent un lieu précis, un topos, c’est-à-dire accomplissent un ensemble de tâches, dont certaines sont spécifiquement liées à la position de professeur, et d’autres à la position d’élève » (Sensevy, 2002, p.50). Par exemple, dans le contrat didactique classique en didactique des mathématiques, la démonstration appartient au topos du professeur, alors que la recherche de situations problèmes appartient au topos de l’élève. « À chaque instant de la chronogenèse correspond un état de la topogenèse. » (ibid, p.50)

Le contrat didactique, à un instant donné t, peut donc se concevoir comme déterminé par la position de chaque acteur (enseignant et élève) relative au savoir en jeu (topogenèse) et par leur rapport à l’évolution au cours du temps de la construction de sens du savoir en jeu (chronogenèse). C’est à l’aide de ses actions et opérations en situation que l’enseignant anticipe, met en place, adapate et gère la topogenèse et chronogenèse pour les durées et rythmes dont il a la charge (niveau 5 et 6).