B. Le milieu

Pour cette définition, nous reprenons Sensevy (2002, p. 51) : « La notion de milieu a été proposée, en didactique, par Brousseau (1998). Dans le processus didactique, les objets de savoir relatifs à une organisation de connaissance forment un milieu, qui peut être matériel […], et/ou symbolique ». Nous rajoutons dans le milieu les acteurs : enseignant et élèves. Pour Sensevy (ibid, p.51) : « Dans la classe, une partie sans doute capitale du travail professoral consiste à aménager le milieu dont les élèves devront éprouver les nécessités pour évoluer ». Dans cette perspective, expliquer l’activité de l’enseignant en classe consiste à concevoir comment celui-ci organise l’environnement de l’élève selon ses objectifs. Par ailleurs, il faut comprendre que dans cette construction sans cesse réopérée d’un milieu pour l’élève (mésogenèse), l’enseignant devra lui-même s’adapter à certaines contraintes du processus didactique (topogenèse et chronogenèse).

L’idée de structure entre les actions et l’activité, présente au sein du modèle de Leontiev, se précise maintenant. Au regard du contrat didactique et des dimensions de la pratique, les actions liées à l’enseignement visent au maintien d’une relation didactique, qui unit : enseignant, élève et un objet de savoir. En ce sens, la dimension interactionnelle de la pratique relative à l’enseignement et l’apprentissage est une communication où les acteurs sont l’élève, l’enseignant et le savoir est l’objet de la transaction au sein de la relation didactique. Pour communiquer, les acteurs agissent en situation et cela aura pour effet de produire :

Au cours de son activité, l’enseignant construit son propre milieu et le milieu qu’il propose à l’élève. De plus, Perrin-Glorian (1999) montre que le travail de l’enseignant est une gestion continue aux différents moments de sa pratique, de deux milieux qui interagissent entre eux (un premier relatif à l’enseignement et le second relatif à la construction de son expérience par rétro-action de l’un sur l’autre). Elle précise qu’au cours de sa pratique, « L’enseignant est dans une situation non didactique et, dans les diverses activités qui constituent son métier, il interagit avec différents milieux » (Perrin-Glorian, 1999). Un milieu que l’enseignant met en place et gère (mesogenèse) à des fins de construction de sens du savoir en jeu par l’élève et « d’autre part, le milieu avec lequel il interagit pour construire son expérience professionnelle. L’enseignant se situe dans le premier cas en situation d’action, dans le second, en situation d’apprentissage, réflexive par rapport à son action » (Perrin-Glorian, 1999). Ce point de vue rend compte de l’évolution de la pratique que nous traitons plus tard.