1. Les opérations

D’après Mortimer et Scott (2003), les interactions en classe ont quatre dimensions : « interactive, non interactive, dialogique et faire autorité ». Les dimensions « interactive et non interactive » font référence à la symétrie de l’échange en termes de prise de parole. Dans le cas « interactive », il y a un réel échange entre l’élève et l’enseignant (prises de parole qui se succèdent avec un sens partagé). Dans celui de « non interactive », le discours est dans un seul sens, par exemple quand l’enseignant qui présente une notion à la classe,. Les dimensions « dialogique et faire autorité » font référence au contenu de l’échange. Dans le cas d’un énoncé « dialogique » le locuteur prend en compte le point de vue de l’autre, alors que dans l‘autre cas « faire autorité » son énoncé ne donne que son point de vue. Les dimensions « interactive et non interactive » font référence dans notre cadre théorique à la nature de l’opération orale qui peut être symétrique ou non-symétrique. Les dimensions « dialogique et faire autorité » quant à elles, font référence à l’objet de l’opération orale.

En reprenant ce qui est dit par les modèles d’enseignement, les opérations de chaque acteur (enseignant et élève) peuvent être des exposés, des présentations, des questions, des réponses aux élèves et à l’enseignant, des manipulations d’objets… De plus, chacun (enseignant et élève) interagit avec son milieu à l’aide d’opérations orales et gestuelles. Nous considérons donc que chaque acteur réalise des opérations orales directes (exposé, présentations, questions) et indirecte (réponses, reprend une réponse). Les opérations orales directes ne sont pas le résultat de sollicitations de la part d’un acteur au contrario des opérations indirectes. Les opérations orales directes ont un double caractère : symétrique et non–symétrique, tandis les opérations orales indirectes ont un caractère uniquement symétrique.

En ce qui concerne les opérations orales directes, nous considérons que l’enseignant peut (Reyer et Fisher, 2002) :

  • Présenter et exposer à la classe, à un élève, à un groupe d’élève,
  • Poser une question à la classe, à un élève, à un groupe d’élève,
  • Susciter la classe, un élève,
  • Désigner un élève,
  • Dicter,
  • Lire à voix haute la consigne de « l’activité » et/ou du modèle de la physique.

En ce qui concerne les opérations orales indirectes, nous considérons que l’enseignant peut (Reyer et Fisher, 2002) :

  • Répondre à une question d’un élève, d’un groupe d’élèves,
  • Reprendre une réponse,
  • Reformuler, réorganiser une réponse.
  • Pour les opérations gestuelles, nous considérons que l’enseignant peut (Reyer et Fisher, 2002) :
  • Ecrire, dessiner au tableau, sur un cahier d’élève,
  • Effacer le tableau,
  • Regarder ses documents personnels, sa montre,
  • Distribuer la consigne de « l’activité » et/ou le modèle de la physique,
  • Se promener en classe,
  • Mettre en place une expérience,
  • Réaliser une expérience.
  • Au regard de notre prise en compte du type d’interactivité au sein des séances de classe, nous déclinons ces mêmes opérations pour les élèves (Reyer et Fisher, 2002) :
  • Opérations orales directes : présente et expose à l’enseignant, pose une question à l’enseignant,
  • Opérations orales indirectes : répond à la question de l’enseignant,
  • Opérations gestuelles : écrit, dessine au tableau.