Présentation des « activités » représentatives

Les analyses précédentes ont mis en évidence que l’enseignant plaçait les élèves en classe entière avec des ressources spécifiques pour toutes les présentations « d’activités ». Les tableaux-38 et 39 précisent le pourcentage de temps par rapport au temps alloué à la présentation et le nombre d’opérations au cours des présentations des « activités » significatives.

Partie 4 - Tableau-38 : Présentation des « activités » en fonction des types d’opérations de chaque acteur
Partie 4 - Tableau-38 : Présentation des « activités » en fonction des types d’opérations de chaque acteur
Partie 4 - Tableau-39 : Présentation des « activités » en fonction des opérations de chaque acteur
Partie 4 - Tableau-39 : Présentation des « activités » en fonction des opérations de chaque acteur

Le tableau-38 montre que l’enseignant use de deux configurations d’opérations orales et d’articulations entre les opérations de chaque acteur pour présenter les « activités » : son discours avec ou sans intervention des élève(s). La configuration sans interventions de la part des élève(s) est majoritaire et se présente pour cinq activités sur les huit choisies comme représentatives. Du point de vue de nos critères, ces cinq « activités » les regroupent tous :

Par conséquent, l’enseignant présente à ses élèves des « activités » différentes du point de vue de nos critères à l’aide des mêmes conditions, i.e sans intervention de leur part. En ce sens, il reprend des considérations des concepteurs des documents OUTILS/PEGASE.

Pour les trois autres « activités », avec interventions des élève(s) P2-IIA2 est entièrement reprise des documents OUTILS/PEGASE tandis que P3-A2 et P3-RepForce sont issues de l’enseignant. Le tableau-39 précise que pour ces deux dernières (P3-A2 et P3-RepForce), les opérations directes de l’enseignant recouvrent un pourcentage de temps équivalent pour un nombre différent (24 interventions pour P3-A2 et 2 interventions pour P3-RepForce). De plus, les élèves interviennent de manière indirecte et directe pour P3-A2 et exclusivement de manière directe pour P3-RepForce. Du point de vue du contenu de ces deux « activités », P3-A2 applique un modèle de la physique déjà connu par les élèves tandis que P3-RepForce a pour objectif d’introduire un nouveau modèle. P3-A2, répond à la préoccupation de l’enseignant de conserver la motivation des élèves au cours de l’enseignement. En effet, cette « activité » reprend la situation énoncée à la première séance pour introduire l’enseignement mais est abordée à la septième séance à l’aide des modèles de la physique déjà vus lors des six précédentes séances. C’est une préoccupation qu’il avait énoncée lors de la première réunion. Le modèle de la physique qui est introduit par « l’activité » P3-RepForce est relatif à la représentation vectorielle d’une force et aux notions d’échelle. Du point de vue des concepteurs, ces notions sont abordées à la quatrième partie, mais pas de la même manière que celle choisie par l’enseignant. Par conséquent, nous considérons comme pour « l’activité » P3-A2 qu’il existe une préoccupation, propre à l’enseignant, relative à « l’activité » P3-RepForce qui se traduit dans la classe par une organisation et une gestion spécifiques des opérations orales de chaque acteur.

Dans notre cadrage théorique, nous avons considéré les documents personnels de l’enseignant comme des guides pour l’enseignement. Nous observons ici, qu’il existe des régularités et singularités au niveau-6 (Partie-2 : cadrage théorique) lié à la mise en place et la gestion des différentes temporalités qui ne sont jamais précisées dans les documents personnels et que cela soit pour des « activités » issues des documents OUTILS/PEGASE ou de sa propre initiative. Les précédentes analyses posaient la question de ce qui a été réellement repris des documents et de ce qui a pu être réinjecté ou pas dans les « activités » que l’enseignant a lui-même ajoutés par rapport aux documents OUTILS/PEGASE originaux.

En termes de présentation des « activités », les concepteurs ont fait des choix (Partie-1 : contexte et objet de la recherche) qui ont été traduits dans les documents élèves et explicités dans les documents enseignants. Pour mettre en place et gérer ces choix, l’enseignant dispose des mêmes opérations que celles qu’ils utilisent lors de ses séances d’enseignement. Mais ce qui différencie ce que les concepteurs envisageaient et la réalité de l’enseignant observé, c’est certaines opérations présentes, d’autres absentes et le pourcentage de temps alloué à certaines à la contraposé d’autres opérations. Par exemple, l’absence de modèle de la physique questionne sur l’activité de modélisation qui a pu être mise en place. En effet, ni l’enseignant ni les élèves mentionnent le modèle de la physique.

En conclusion, l’enseignant présente majoritairement les « activités » à ses élèves à l’aide d’interaction non-symétrique faisant supposer que c’est lui qui a la responsabilité de cette présentation et non les élèves. Le tableau-38 spécifie qu’en moyenne 80% de la durée pour présenter une « activité » est consacrée à des opérations directes de la part de l’enseignant. Rappelons que ces présentations « d’activités » se déroulent en classe entière.