2.1 - La boiterie réelle et la « chute horizontale »

‘« Jeunesse où sont les orgies ? Le pied manque, l’âme court. » ’

en marge de Clair-obscur

La boiterie réelle se manifeste dans l’espace horizontal dans l’œuvre de Cocteau. Selon lui, notre système dialectique qui divise la « gauche » et la « droite » serait faux. Et chez Cocteau, ce sont les « pieds » qui dialectisent l’espace horizontal : du « pied gauche » et du « pied droit ». Le premier boite et l’autre devient symbole du « mauvais chemin » ( vers la mort ) :

‘« Que m’arrive-t-il donc ? Boite ma jambe droite.
Saute mon faible cœur. Ma jambe gauche boite.
Mon œil distingue mal une main que je tends. »1 ’ ‘« Horizontalement tombe
Le marcheur qui ne s’en doute
Droite est la mauvaise route
De la naissance à la tombe.
Il n’est d’aube ni de soir
De siècle ni de minute
Vivre est une courte chute
De la fenêtre au trottoir. »2

Par exemple, dans Le Potomak, le narrateur fait une expérience intéressante de ce phénomène de l’espace. En jouant avec ses yeux, il découvre que la droite et la gauche sont une notion inexacte, car elles peuvent inverser notre champ de vision :

‘« (…) seul à seul avec le soleil ; c’est un monde. ( A droite si je ferme l’œil gauche, à gauche si je ferme l’œil droit). » 3

Inversion des symboles : nous ne sommes plus dans la dimension traditionnelle de notre espace latéral ; depuis toujours, la « gauche » était synonyme de « gaucherie », « maladresse » et l’autre, « droiture » et « honnêteté » comme l’explique Roger Caillois :

‘« L’éventail des antithèses symboliques entre la droite et la gauche ne dispose pas, tant s’en faut, d’assises morphobiologiques aussi péremptoires. Or, il est sensiblement plus étendu, plus dense, plus systématique, surtout plus profondément et généralement inscrit, non seulement dans le vocabulaire, mais dans les usages et les institutions. Comme l’étendue concrète, l’univers moral, juridique, religieux, celui des valeurs et des émotions, même celui de la fantaisie se trouvent imprégnés par l’antagonisme qu’il impose. Tout ce qui est droit est faste, tout ce qui est gauche maudit. La main droite n’est pas seulement la plus forte et la plus habile, la plus adroite, comme son nom l’indique, elle est aussi celle du serment et de la loyauté, de la rectitude, de la droiture. Le droit est le fondement de la justice et de la légitimité. A l’inverse, la gauche représente la maladresse, le malheur, la traîtrise, le parjure, ce qui est tortueux, louche, déloyal, répréhensible, sinistre. La droite est noble et présage de bonheur ; la gauche, vile et de mauvais augure. Les gauchers ne constituent partout qu’une minorité infime. Ils sont persécutés (…) fréquemment contrariés et rééduqués dans les sociétés policées. D’un côté, opprobre, dégoût, crainte superstitieuse, de l’autre, gloire, révérence. L’inégalité de traitement est répercutée jusque dans le langage. »4

Chez Cocteau, c’est tout sauf cela. Il s’oppose à cette conception traditionnelle de l’espace. En effet, il réaménage l’espace horizontal selon son ordre à lui : le « pied gauche », en boitant et en traînant se transforme en symbole d’« expérience » et de « sagesse ».

Par exemple dans Le Grand écart, l’histoire de Jacques Forestier nous raconte bien pourquoi ce personnage « boitait en cachette » au début du roman. Et notamment comment il a eu alors « à la jambe gauche les symptômes d’une névrite » vers la fin du livre. Et tout cela s’ajoute à son portrait présent, esquissé au début du livre où nous voyons qu’il est devenu « lourd comme un scaphandrier » (p. 11 ). C’est-à-dire que le personnage a pris une position immobile. D’ailleurs nous reviendrons un peu plus loin, sur ce terme de « scaphandrier » qui symbolise une profondeur psychique de l’individu chez Cocteau.

Quant au « pied droit », en courant droit devant lui, il devient symbole de l’« imprudence », de l’« impatience ». Car c’est celui-là qui emmène l’homme à la Cité moderne et le précipite vers des « pièges ».

Par exemple, la ville de Paris est le symbole par excellence où l’homme impatient commet imprudemment ses erreurs de jeunesse qui, souvent chez Cocteau, se terminent par un(e) ( tentative de ) suicide de ses personnages. Dans son article publié dans la revue Les Œuvres libres, en janvier 1962, Cocteau expose ainsi sa vision sur cette ville emblématique :

‘« Paris est un ogre et il lui faut, chaque année comme un Minotaure, sa ration de chair fraîche. »1

De même, l’auteur met aussi l’accent sur la manière dont l’individu choisit ses propres « pièges ». Et c’est cette manière d’y « poser ses pas » qui différencie tout son parcours de ceux des autres :

‘« Le rythme de notre vie se déroule en périodes, toutes pareilles, sauf qu’elles se présentent d’une manière qui les rend méconnaissables. L’événement piège ou la personne piège sont d’autant plus dangereux qu’ils relèvent, pour leur propre compte, de la même loi et portent sincèrement le masque. A la longue, la souffrance nous donne l’éveil et signale nombre de pièges. Mais, à moins d’un refus de vivre insipide, il faut accepter certains pièges, malgré la certitude qu’ils comportent des suites funestes. La sagesse est d’être fou lorsque les circonstances en valent la peine. »2 ’ ‘« Passez m’éclaboussant de boue et de lumière.
Je ne le ferai pas.
Je vous laisse à vos buts. Le mien c’est la manière
Dont je pose mes pas. »1

Voilà la philosophie du pied sage de Cocteau : puisqu’il est « éveillé », il est conscient de son état boiteux. Alors, il doit de temps à autre, freiner la course effrénée de l’autre, insouciant qui ne mesure pas ses « pas ». Le pied gauche ou le « pied ( qui ) manque », et le pied droit ou le « pied ( qui ) court ». C’est ainsi que l’homme, avec sa position déséquilibrée entre deux rythmes – entre la « fatigue » et la rêverie -, prend « peur » de cet espace réel, cette Terre où il se meut. Dès lors, il est conscient de sa réalité.

En effet, pour certains personnages de Cocteau, la Terre représente une sorte de « champ magnétique » : ils ressentent « trop » sa force d’attraction et leur moindre mouvement devient difficile à manoeuvrer. Comme s’ils avaient une jambe de plomb faite en « aimant ». C’est pourquoi ils éprouvent si fréquemment une « crampe », une sensation de « paralysie » au pied. Alors, ils boitent sans pouvoir dégager, dépêtrer ce pied constamment attiré par le sol. Et cet espace réel qui pourtant, n’influence pas autrui, semble déployer intensément toute sa force attractive sur les boiteux de Cocteau. Dès lors, c’est un lieu de dislocation quotidienne et cela, pour leur déplacement même le plus anodin :

‘« Mais je constate que c’est la manière dont je suis agencé qui me vaut d’être un ambulant. Le lieu que je souhaitais et où je me cache devient vite une trappe. Je m’en évade et ainsi de suite (…). Rien n’est solide comme ce rythme qui nous mène et que nous supposons être à notre solde. L’élan nous y dupe. L’échec s’y déguise. Il ne se présente jamais sous la même face. Nous avons beau l’atteindre, nous ne le reconnaissons pas (…). Je me trouve déchiré entre mon goût de l’habitude et cette fatalité qui m’oblige à rompre. »2

Quelles chaussures faut-il revêtir pour apprendre à marcher droit ? Des « sabots » ? Ces chaussures en bois, solides mais pas souples qui, n’épousant pas la forme du pied, laissent toujours une petite marge délicatement gênante ? Afin de marcher normalement, l’homme doit s’accrocher à ses sabots, tout en concentrant toute sa force aux pieds… Alors, chausser des « escarpins » serait-il mieux ? Ces chaussures étroites et pointues serrent, compriment les pieds. Et surtout leurs talons effilés, minces comme un clou, réduisent la capacité du mouvement des pieds. Que faut-il choisir entre la peur de trébucher, de tomber, de se perdre et la peur de l’immobilisme et de l’étouffement ? L’homme a-t-il vraiment la capacité de contrôler ses mouvements sans cesse désarticulés entre l’« instabilité » et la « gêne », entre l’« agoraphobie » des pieds en sabots et la « claustrophobie » des pieds en escarpins ? 

‘« Je n’arrive pas en sabots (…) mais avec des escarpins qui déforment le pied (…) sur cette route à travers le pire (…). Je me déchausse et je me brosse. »3

Ce que Cocteau tente de nous faire partager ici, c’est la sensation d’inconfort et de déséquilibre que ressentent certaines âmes sensibles : même le plus simple contact avec le plancher des vaches – la réalité - s’avère problématique chez elles. Par ailleurs, constamment sujets à cette sensation pénible, certains personnages de notre écrivain, éprouvent une réelle difficulté de marche : comme si le sol n’était pas assez fixe, leurs pas flanchent et provoquent une panique permanente. Un sentiment d’effondrement, de dérobade dans les vagues de la foule.

En effet, c’est un comportement répétitif qui se manifeste le plus clairement chez Jacques Forestier ou Paul des Enfants terribles : trop souvent, souffrant de fatigue et de lourdeur, ils s’allongent, se couchent et s’immobilisent. Ils se réfugient ainsi dans leur lieu familier où il n’y a plus de mouvement, ni de distraction. Ils mènent une vie d’embaumés vivants, mais protégée en somme.

Dans sa chambre d’étudiant, Jacques Forestier s’imagine être chaussé des semelles de plomb d’un scaphandre. De cette façon, il éprouve moins d’appréhension à flotter dans les vagues. Ce qui n’est pas le cas au dehors : car sur « ce Paris léger, il ( a le sentiment ) de surnag(er) » comme une goutte d’« huile sur de l’eau » ou comme une « épave » en pleine mer agitée ( Le Grand écart, p. 157).

C’est pareil pour le narrateur du Livre blanc. Trop frustré et fatigué par ses mésaventures sentimentales, il a le sentiment de boiter, en « traînant la jambe et l’âme ». Il n’est à l’aise nulle part, car c’est sa vie qui est boiteuse.

Quant à Paul, l’« élève pâle » qui ne vit que dans cette chambre close, le problème s’avère encore plus crucial : dès le début du roman, ce personnage est décrit plus ou moins « infirme ». Une infirmité moitié–vraie, moitié–fausse. Mi-bossu ( à cause de sa pèlerine ), mi-boiteux ( à cause du poids de sa serviette ). Or, son infirmité s’affirme au fur et à mesure que le récit avance, avec son « agoraphobie », son immobilisme presque complet et ses crises somnambuliques. La plupart du temps, couché ou à peine assis sur son lit, il oublie de marcher et perd l’usage de ses jambes au fil des années. Surtout, après sa mue ( biologique ), il se tient à peine debout sur ses « jambes neuves » comme si elles n’étaient pas les siennes…

Ainsi le dehors, cette terre tranquille où les autres marchent et vivent normalement, ne l’est pas pour ces personnages. Tantôt trop attractif, dur ou tantôt trop mou, dérobant, cet espace n’est donc ni assez léger ni assez solide pour eux. De ce fait, la « marche » la plus simple gagne en intensité et devient une « marche complexe ». Pour les boiteux, le moindre pas demande donc un effort surhumain.

Avec le temps, guériront-ils ? Non, le temps ( le nôtre ) n’est d’aucun secours pour les boiteux de Cocteau. La marche disloquée entre le doute et le désordre, le temps ne peut exister que d’une seule manière. Eprouver le moment de fatigue est la seule façon dont l’homme peut vraiment ressentir sa présence réelle dans l’espace. Là où son pied gauche boite avec tout le poids du corps, l’espace qui existe réellement :

‘« LE VOYAGE VERS LA GAUCHE (…). Raconter ce voyage est impossible, hélas ! Il fallait l’écrire à l’époque. C’eût été pour toute une jeunesse un itinéraire afin de gagner du temps. »1

Dans ce passage, Cocteau nous dévoile clairement la complicité implacable de l’espace et du temps dans l’espace horizontal : imaginons une flèche sur une feuille blanche, qui part dans deux directions opposées, dont l’une pointe vers la gauche et l’autre vers la droite. Généralement, nous situons le « passé » à gauche ( naissance ) et le « futur » à droite ( mort ). Cependant, le passé ou la naissance n’est pas le point de départ de la ligne. D’abord l’on doit situer le présent sur la ligne. A partir de là, nous pouvons réaliser cette expérience que l’auteur nous démontre : si l’on positionne le présent juste au milieu, le passé et le futur partagent la même longueur chacun ; ensuite, si l’on situe le point du présent plus près du côté gauche, la longueur du côté droit, donc celle du futur s’allonge ; inversement, si le point du présent se rapproche du côté droit, c’est le côté gauche, c’est-à-dire celui du passé qui s’allonge.

Le mécanisme traditionnel de l’espace et du temps est, dans ce sens-là, faux : la naissance ou la mort n’ont aucun pouvoir de modifier leur propre longueur. Au contraire, elles sont entièrement dépendantes du présent du corps. Sans lequel, le reste du temps donc n’a aucune signification vraiment temporelle :

‘« Aujourd’hui, c’est demain et hier qui s’épousent
Demain c’est hier jeune et hier demain vieux
Implacable travail de trois Parques, jalouses
D’un secret emmêlant les dates et les lieux.
Leur tâche à notre sort les laisse indifférentes
Car on n’en peut rien voir sur l’envers du tissu.
Elles travaillent vite et nous paraissent lentes
Et ce que nous cachons s’y brode à notre insu. »2

Chez Cocteau, le passé et l’avenir n’ont aucun pouvoir sur cet espace du présent. Toute cette notion n’est qu’une partie du présent du « Je ». L’avant ou l’après de la « chute ». Cette chute du présent détermine donc l’espace du passé et celui de l’avenir :

‘« Quand je marche en avant l’avenir recule
Mais les cris des enfants ne veulent pas se taire
(…)
Quand je marche à reculons le passé se dresse
Mais la mort arrête ses cris à mon approche » 1

C’est ainsi que l’homme est « boiteux » dans l’espace horizontal de Cocteau : il boite parce qu’il est « conscient » de sa réalité. Et surtout la réalité de son corps à travers laquelle il éprouve cette « gêne si spéciale de se sentir désaxé dans le temps et l’espace ». 2 Dès lors, pour l’homme boiteux, « vivre est une chute horizontale » (Opium, p. 39 ). C’est la dialectique même de la « vie » et de la « mort » chez Cocteau. A ses dix-neuf ans – 1908, l’année de la parution du poème - notre poète était déjà, visiblement préoccupé par cette énigme :

‘« Me faudra-t-il marcher vers le tombeau béant
Avec l’œil qui se mouille et s’angoisse et s’effare,
Et n’oser pas risquer mes pas timides, en
Cherchant à l’horizon l’assurance d’un phare ?
Me faudra-t-il partir comme je suis venu,
Ignorant de tous ceux que j’aurais dû connaître,
Avec mes doigts crispés sur mon corps maigre et nu,
Et lorsque je mourrai, commencerai-je à naître ?
(…)
Je ne sais pas ! Je ne sais pas ! Je ne sais pas !
Je n’aurai pas été ce que je devais être…
Et je souffre de voir, dès que je fais un pas,
L’infaillibilité dont chacun croit maître.
Pourquoi bouger ? Pourquoi faire quoi que ce soit,
Puisque c’est un instant qu’on apparaît sur terre !
(…)
Pourquoi vouloir laisser quelque chose après soi ?
J’ai l’angoisse de l’heure… et j’ai peur de la vie.
De ses sourires faux, de ses pièges qu’elle tend,
(…)
Je demande à mourir, car j’ai peur de la vie,
Et je la laisse aux forts, aux naïfs, et aux fous ! »3

Si la vie est une « chute horizontale » entre la marche craintive et la mauvaise route, c’est un « fixatif » qu’il faut que le boiteux découvre. Le « fixatif » ou ce « sentiment absurde ( qui se trouve en l’homme ) et plus fort que la raison ». Ce sans quoi « une vie parfaitement et continuellement consciente de sa vitesse deviendrait intolérable » ( Opium, pp. 39-40 ).

En effet, c’est une « bouée de sauvetage » qui s’offre ici, à l’homme perdu dans sa conscience malheureuse : il est conscient de sa mort inévitable ( le point de chute sur cette route qui va vers la droite ). Et la fatigue de son pied boiteux lui rappelle constamment sa condition réelle. Dès cet instant, cette difficulté de marche l’oblige à chercher ce « fixatif » inespéré, cette « inspiration » inconnue qui le relie à la vie :

‘« La gêne pour se mouvoir (…) ( oblige ) à chercher son inspiration, non dans ce qui bouge mais dans ce autour de quoi on bouge, dans ce qui remue selon les rythmes de notre marche. »1

C’est pourquoi nous abordons l’espace psychique dans l’œuvre de Cocteau. Car pour lui, le vrai « épicentre » de l’existence humaine se trouve dans cet espace invisible qui est en nous :

‘« Il m’est arrivé de débrouiller des brouilles. C’est-à-dire d’en découvrir l’épicentre. Il est quelquefois tout à fait étranger au cyclone. »2

Notes
1.

Léone, in O.P.C., op. cit., p. 683.

2.

« Horizontalement… », en marge de Clair-obscur, in O.P.C., op. cit., p. 929.

3.

« Les lamentations d’Antigone », in Le Potomak, op. cit., p. 33.

4.

Roger Caillois, La dissymétrie, Gallimard, Paris, 1973, pp. 68-69. Souligné par l’auteur.

1.

Décentralisation, in Cahiers Jean Cocteau, n°9, op. cit., p. 258.

2.

« Choisir ses pièges », in Opium, op. cit., p. 72.

1.

« Soleil de mes vingt ans… », Clair-obscur, in O.P.C., op. cit., p. 854.

2.

« De la responsabilité », in La Difficulté d’être, op. cit., pp. 209-210.

3.

« Troppmann », in Le Potomak, op. cit., p. 46.

1.

« Le voyage vers la gauche », in Le Potomak, op. cit., p. 40.

2.

« Aujourd’hui… », Clair-obscur, in O.P.C, op. cit., p. 871.

1.

« Pièges de fleurs », en marge d’Opéra, in O.P.C., op. cit., pp. 576-577.

2.

 Cléopâtre ( L’art décoratif de Léon Bakst : notes sur les ballets ), in Cahiers Jean Cocteau, n°7, Gallimard, Paris, 1978, p. 114.

3.

« Désespérance », La Lampe d’Aladin, in O.P.C., op. cit., pp. 1303-1304.

1.

Le Coq et l’Arlequin, Stock, Paris, 1993, pp. 102-103.

2.

Idem, p. 237.