Venise, la ville de la mort et de la résurrection

Comme Doncières, Venise transporte le temps médiéval, ou plutôt, comme Combray, le temps historique s’y est arrêté depuis le Moyen Âge, ou au plus tard à la Renaissance. Si la Venise proustienne est paradisiaque, ce n’est pas, comme Doncières, parce qu’elle forme une communauté solide mais parce que trois éléments, la nature, l’art et l’ancienneté, s’y trouvent harmonieusement fusionnés. Cette cité historique communique d’ailleurs avec le passé non seulement dans une dimension collective mais aussi sur le plan personnel. Le passé historique et le passé du narrateur s’entrecroisent librement. De là l’euphorie vénitienne : Venise est une ville de la résurrection.