TROISIÈME PARTIE : LE TEMPS DE L’ÉCRITURE

CHAPITRE I. MÉMOIRE ET TEMPS

La place de l’histoire dans la Recherche est équivoque. Elle est à la fois présente et absente. Elle est intégrée dans l’univers romanesque. Le temps socio-historique est absorbé dans le temps romanesque très complexe. Simultanément, le temps socio-historique dans la Recherche traduit une vision de la modernité comme perpétuel mouvement. Tout ce qui a été nouveau hier devient vieux aujourd’hui. Il va sans dire que les traces du passé plus lointain sont enterrées. De là surgit un autre aspect (positif cette fois-ci) de l’idée de l’histoire chez Proust : la mémoire. Péguy, lui aussi, tente de démontrer que l’histoire est un travail mnémonique dans Clio. L’histoire conçue comme une forme de mémoire fera-t-elle partie de l’histoire ?