Deux mémorialistes dans la Recherche

La marquise de Villeparisis

Revenons à l’article de Proust sur les Mémoires de la comtesse de Boigne, qui est l’un des modèles de la marquise de Villeparisis. Selon Proust, la comtesse a vécu de la fin de l’Ancien Régime jusqu’au Second Empire. Les parents de Proust, déjà morts lors de la rédaction de l’article, connaissaient son neveu et dînaient souvent avec lui, en outre, ils racontaient ces souvenirs à leurs fils. Quant à celui-ci, il a vu la nièce de la comtesse à un bal lorsqu’il était adolescent. Ainsi, il associe tous ces souvenirs. Proust définit le rôle de cette association :

‘« […] tout cela tissant une trame de frivolités, poétique pourtant, parce qu’elle finit en étoffe de songe, pont léger jeté du présent jusqu’à un passé déjà lointain, et qui unit, pour rendre plus vivante l’histoire, et presque historique la vie, la vie à l’histoire.  1344  »’

Cette phrase explique la prédilection de Proust pour le genre des Mémoires : d’une part, les Mémoires ont pour matière de petits faits, insignifiants et contingents ; d’autre part, ils nouent un lien entre le passé et le présent, et aussi, rattachent la vie (le temps individuel) à l’histoire (le temps collectif). Donc, disons pour l’instant que pour Proust, comme pour Péguy, c’est le mémorialiste qui est l’historien idéal :

‘« Les Mémoires de la fin du XVIIIe siècle et du commencement du XIXe siècle, comme ceux de la comtesse de Boigne, ont ceci d’émouvant qu’ils donnent à l’époque contemporaine, à nos jours vécus sans beauté, une perspective assez noble et assez mélancolique, en faisant d’eux comme le premier plan de l’Histoire.  1345  »’

Proust se passionne certes pour l’œuvre historique, y compris les Mémoires, mais il ne s’en tient pas seulement à la connaissance de simples faits historiques. L’histoire lui plaît à condition qu’un certain lien s’établisse entre le passé où ils se sont produits et le présent où il vit, ou bien dans la mesure où l’évocation d’une autre époque, éventuellement celle d’un souvenir personnel, est rendue possible. Pour mieux saisir cela, il est pertinent de citer un passage du Côté de Guermantes :

‘« “Non, ma cousine était une royaliste enragée, c’était la fille du marquis de Féterne, qui joua un certain rôle dans la guerre des Chouans”, à voir ce nom de Féterne, qui depuis mon séjour à Balbec était pour moi un nom de château, devenir ce que je n’avais jamais songé qu’il eût pu être, un nom de famille, j’eus le même étonnement que dans une féerie où des tournelles et un perron s’animent et deviennent des personnes. Dans cette acception-là, on peut dire que l’histoire, même simplement généalogique, rend la vie aux vieilles pierres.  1346  »’

Proust s’est inspiré de la comtesse pour inventer une mémorialiste fictive, la marquise de Villeparisis. On peut imaginer donc que ce personnage donne au narrateur l’occasion de méditer sur le pont entre passé, présent et écriture. Malgré tout, il nous semble que la fonction qu’on peut tout d’abord relever de ce personnage consiste à critiquer Sainte-Beuve. Les Mémoires de la comtesse fournissent au romancier un modèle à la causticité avec laquelle Mme de Villeparisis critique Chateaubriand. En résumé, comme Mme de Boigne et l’un des habitués du salon de celle-ci, Sainte-Beuve 1347 , la marquise ignorant ce qu’est le génie littéraire blâme les grands écrivains qu’elle connaît personnellement en s’appuyant sur le critère mondain. Le lecteur de la Recherche s’aperçoit que, selon la marquise, les critères pour évaluer le talent d’un écrivain résident dans les « qualités de modération de jugement et de simplicité 1348  » qu’ils montrent dans leur vie mondaine 1349 .

Or, en rédigeant Contre Sainte-Beuve, Proust a conçu le personnage de Mme de Villeparisis. Selon Brian G. Rogers, dans cette phase de son évolution artistique, le romancier assignait à la marquise uniquement le rôle de porte-parole de Sainte-Beuve ; cependant, dans la Recherche, non seulement elle dénigre les grands écrivains du XIXe siècle — Chateaubriand mais aussi Hugo, Vigny, Musset, Balzac —, de la même façon que son modèle, Sainte-Beuve, mais aussi, elle relate au narrateur des anecdotes, le « dessous des cartes », de l’histoire et de la vie sociale du XIXe siècle, comme la comtesse de Boigne dans ses Mémoires 1350 . C’est parce que, tout en passant de Contre Sainte-Beuve à la Recherche, il a progressivement accordé plus d’importance au rapport entre le passé et le présent 1351 . Et les tirades de Mme de Villeparisis au sujet de la littérature constituent un pastiche de l’œuvre de Mme de Boigne 1352 . D’ailleurs, le critique prête attention à la structure du long texte qui raconte les promenades en voiture où la marquise mène le narrateur : Proust confronte, avec un grand scrupule, les critiques adressées aux grands écrivains par la marquise et les expériences intuitives de son narrateur — l’évocation vague de Combray, le désir suscité par la vue de quelques jeunes filles, la visite de l’église de Carqueville, la vision des trois arbres d’Hudimesnil —, afin de mettre en contraste l’erreur du jugement littéraire des modèles de Mme de Villeparisis (Sainte-Beuve et Mme de Boigne), et la voie que le narrateur doit emprunter pour poursuivre sa vocation artistique 1353 .

Observons de notre côté que la partie qui se déroule dans le salon de la marquise constitue également une étape de l’apprentissage artistique du narrateur. Ici, en se référant aux Mémoires de la comtesse de Boigne et en s’appuyant sur son propre article concernant ce livre, Proust essaie de démontrer comment une mondaine déçue devient une mémorialiste 1354 . D’une part, née d’une famille prestigieuse, la marquise de Villeparisis a appris une courtoisie parfaite, dans le sens étymologique du terme, au point d’être capable de manifester elle-même la frivolité de la vie mondaine. D’autre part, son déclassement dans l’échelle du faubourg Saint-Germain s’impose pour qu’elle puisse rédiger ses Mémoires, car, justement grâce à cet échec, elle arrive à trouver le temps de lire et d’écrire. Par ailleurs, le narrateur affirme que la véritable cause de son échec mondain est son intelligence, « une intelligence presque d’écrivain de second ordre 1355  », et non ses conduites scandaleuses dans le passé. C’est que les femmes comme Mme de Villeparisis qui, pour emprunter l’expression de « Journées de lecture », ont « l’esprit d’originalité 1356  », si haute que soit leur naissance, connaissent inévitablement une dégradation dans la hiérarchie du faubourg Saint-Germain. Étant considérées comme des « bas-bleus 1357  » ou des « chameaux 1358  » par les mondains, elles sont de moins en moins invitées aux salons en dépit de leur souhait de regagner le rayonnement qu’elles y dégageaient auparavant. Ainsi, le narrateur reconnaît une « connexité » entre « qualités littéraires » et « insuccès mondains 1359  ». Quant aux femmes très recherchées dans le monde, comme Mme Leroi, qui considère que le salon de Mme de Villeparisis ne mérite pas une visite et qui ne lui adresse qu’un « salut profond, mais glacial 1360  », n’ont ni le temps ni le talent pour écrire. Le narrateur en conclut :

‘« Dieu qui veut qu’il y ait quelques livres bien écrits souffle pour cela ces dédains dans le cœur des Mme Leroi, car il sait que si elles invitaient à dîner les Mme de Villeparisis, celles-ci laisseraient immédiatement leur écritoire et feraient atteler pour huit heures.  1361  »’

Or, il faut remarquer que, selon le narrateur, la marquise ne sait éviter d’altérer la vérité de son salon dans ses Mémoires : bien que, malgré la présence de ses brillantes nièces (la duchesse de Guermantes et Mme de Marsantes) et sa belle-nièce (la princesse de Guermantes), son salon soit un pêle-mêle de bourgeois, de nobles de province, d’hommes politiques et d’artistes 1362 , elle désire donner « l’impression maximum d’élégance 1363  » à ses lecteurs dans les générations postérieures. Il est vrai qu’elle a noué une relation intime avec des souverains et souveraines grâce à sa belle naissance et fait connaissance avec des hommes importants — parce que son amant Norpois les a amenés chez elle —, elle est ainsi capable de citer leurs noms dans ses Mémoires 1364 . Cependant, simultanément, elle n’ose pas écrire sur ses « relations médiocres 1365  ». Quant au réel jugement sur la valeur mondaine d’une époque, comme celui de Mme Leroi, il est voué à être oublié dans la génération suivante, parce que la femme véritablement élégante n’écrit rien. Les lecteurs postérieurs considéreront ainsi inévitablement le salon de Mme de Villeparisis comme l’un des plus prestigieux du XIXe siècle 1366 , alors qu’il n’était qu’un salon de troisième ordre (cette prévision est constatée dans Le Temps retrouvé). Bien que Mme Leroi ait fréquenté « toutes les altesses, toutes les duchesses », une snob américaine déclare en ignorant l’ancien prestige de Mme Leroi : « “Si, je sais qui est Mme Leroi, une vieille amie de Bergotte”, un ton qui voulait dire “une personne que je n’aurais jamais voulu venir chez moi”.  1367  » Le narrateur commente :

‘« Aujourd’hui personne ne sait plus qui c’est, ce qui est du reste parfaitement juste. Son nom ne figure même pas dans l’index des mémoires posthumes de Mme de Villeparisis, de laquelle Mme Leroi occupa tant l’esprit. La marquise n’a d’ailleurs pas parlé de Mme Leroi, moins parce que celle-ci de son vivant avait été peu aimable pour elle, que parce que personne ne pouvait s’intéresser à elle après sa mort, et ce silence est dicté moins par la rancune mondaine de la femme que par le tact littéraire de l’écrivain.  1368  »’

On peut remarquer ici le thème de l’oubli. Selon le narrateur, une personne extrêmement chic issue de la bourgeoisie comme Mme Leroi est ignorée par la postérité, car, « ceux qui n’avaient brillé que de l’éclat individuel d’une personne et n’étaient pas le nom générique et permanent de quelque célèbre famille aristocratique 1369  » sont voués à être oubliés. Proust écrit déjà dans La Prisonnière à propos de la mort de Swann : « les noms de bourgeois ultra-mondains, aussitôt qu’ils sont morts, se désagrègent et fondent, “démoulés”.  1370  » Les exemples de cet oubli dont font l’objet les brillants mondains après leur mort sont nombreux chez Proust. Swann est oublié, bien entendu, Cartier, l’un des meilleurs amis du duc de La Trémoïlle, était très recherché dans les milieux aristocratiques durant sa vie, pourtant, pour la génération suivante, le nom Cartier devient celui d’un bijoutier, non celui d’un mondain 1371 . Quant à la marquise de Villeparisis, elle paraît « grande à la postérité 1372  ».

Ici, Brian G. Rogers voit une forte critique adressée à la comtesse de Boigne. Il considère que l’écrivain s’est posé la question suivante : « l’écriture ne serait-elle que le moyen de fausser, au lieu de les illuminer, les rapports entre passé et présent 1373  ? » En effet, le narrateur déclare au sujet de Mme de Villeparisis : « Je trouvais injuste qu’une femme dont même le titre et le nom étaient presque tout récents, pût faire illusion aux contemporains et dût faire illusion à la postérité grâce à des amitiés royales.  1374  » Née « de la célèbre famille de Bouillon 1375  » et sœur des mères de tous les Guermantes, elle a fini par porter un faux titre, celui de marquise de Villeparisis, par son deuxième mariage avec un bourgeois, M. Thirion. Pourtant, ses amitiés royales ont pour origine sa belle naissance, sa mésalliance ne modifie pas sa parenté prestigieuse :

‘« […] la situation de Mme de Villeparisis […] n’avait paru moins grande tout à fait à l’autre extrémité du monde, à celle qui touchait Mme de Villeparisis, aux Guermantes. C’était leur tante, ils voyaient surtout la naissance, les alliances, l’importance gardée dans leur famille par l’ascendant sur telle ou telle belle-sœur. Ils voyaient cela moins côté monde que côté famille.  1376  »’

Les mésalliances d’un aristocrate sont nombreuses dans la Recherche, celle de Saint-Loup, du fils des Cambremer, du prince de Guermantes. Pourtant, comme ce sont des hommes, leur alliance ne modifie pas leur nom ni leur titre : on oubliera un jour les détails de leur mariage, alors que leur nom et leur titre resteront dans la mémoire des hommes. En revanche, les femmes aristocrates sont obligées d’assumer la conséquence de leur mésalliance : on oubliera leur brillante naissance. Quant à Mme de Villeparisis, certes, elle est déçue par la dégradation de sa réputation, pourtant, en écrivant ses Mémoires, elle parvient à ressusciter son passé heureux, et, en fin de compte, à rétablir son honneur. Ne lui reprochons pas d’avoir déformé la réalité. Gilles Deleuze note que le signe mondain est vide, si cela s’avère, reconstituer le faubourg Saint-Germain du XIXe siècle tel qu’il paraissait aux mondains de l’époque importe peu. Ce qui est capable d’insuffler de la vie au passé, c’est l’écriture. En fin de compte, il n’y a que cela qui importe chez Proust.

Saint-Simon et Chateaubriand, les deux mémorialistes préférés de Proust, ont, eux aussi, connu certaines déceptions par rapport à leur ambition, notamment leur ambition politique. Sur le plan politique, ils ne sont que des personnages secondaires. Sans leurs œuvres littéraires, leurs noms ne seraient pas demeurés dans la mémoire des hommes. La comtesse de Boigne aurait-elle reproché dans son œuvre à Chateaubriand d’être ridicule s’il n’avait rien écrit ? Par ailleurs, la comtesse, elle aussi, n’a pu s’empêcher d’être très déçue par son mariage avec un homme de Chambéry dont la naissance et l’origine de la fortune sont obscures. C’est comme si la déception était une condition nécessaire pour être mémorialiste. Qu’en est-il de Proust ? Nous sommes tenté de nous référer aux faits biographiques. En publiant quatorze lettres que le romancier a écrites à Louis d’Albufera durant les deux premières semaines de janvier 1905 dans le but de trouver des parrains qui puissent le présenter au Cercle de l’Union, Françoise Leriche montre combien il a été déçu par le refus de sa candidature le 1er mars de la même année. Son « adieu à la vie mondaine 1377  » n’a ni pour cause la mort de sa mère, ni pour but la réclusion à la maison de santé ; il s’est rendu compte que les relations mondaines qu’il avait nouées n’étaient que superficielles de sorte que son intégration dans le faubourg Saint-Germain serait irréalisable 1378 . Il est suggestif qu’il s’appelle « pseudo-dreyfusard » dans la lettre du 18 janvier à Louis d’Albufera. Cette expression traduit qu’il était conscient que son activité politique d’autrefois serait un obstacle à sa candidature. Cela s’avère exact d’autant plus qu’il s’abstenait à écrire pour un journal de gauche de peur de se présenter comme socialiste 1379 . Plus important, ses relations mondaines ne lui ont vraiment pas été utiles pour faire carrière en tant qu’écrivain, comme la première réaction de Gide devant le manuscrit d’« Un amour de Swann » le prouve. D’ailleurs, aucun de ses amis aristocrates n’a pu aider la publication. Pourtant, l’écriture l’emporte sur tout ce qu’on a vécu dans la vie sociale. Cela se reflète dans la page où le narrateur annonce la mort de Swann : en acceptant d’avoir été considéré comme un « imbécile » par Swann qui n’a jamais rien écrit et qui faisait partie du Jockey Club, le plus prestigieux cercle mondain, le narrateur déclare avec une pointe de supériorité :

‘« Et pourtant, cher Charles Swann, que j’ai si peu connu quand j’étais encore si jeune et vous près du tombeau, c’est déjà parce que celui que vous deviez considérer comme petit imbécile a fait de vous le héros d’un de ses romans, qu’on recommence à parler de vous et que peut-être vous vivrez. Si dans le tableau de Tissot représentant le balcon du Cercle de la rue Royale, où vous êtes entre Galliffet, Edmond de Poliganc et Saint-Maurice, on parle tant de vous, c’est parce qu’on voit qu’il a quelques traits de vous dans le personnage de Swann.  1380  »’

Christian Gury affirme que, pour Proust, le snobisme est « une maladie infantile, une erreur d’avant-gloire.  1381  » Sa vie mondaine est une source artistique dans laquelle il puise des sujets à traiter dans son roman. Il écrit dans un manuscrit :

‘« Capitalissime quand je dis que tout m’a servi, le bruit du pavage de Venise, l’amour d’Albertine, le monde etc. Ainsi toute ma vie jusqu’ici (Venise, amour d’Albertine, vie mondaine etc.) aurait pu et n’aurait pas pu être résumée sous ce titre : Une vocation 1382  »’

Par ailleurs, Christian Gury observe qu’il existe chez Proust des personnages qui, ayant été d’imbéciles snobs dans leur jeunesse, deviennent de majestueux artistes : Elstir qui était surnommé Tiche ou Biche par les Verdurin, Octave et Bloch 1383 . Le travail artistique l’emporte sur le snobisme. Le personnage de Mme de Villeparisis s’impose à Proust pour démontrer cet enseignement.

Notes
1344.

« Journées de lecture », in CSB, p. 532.

1345.

Ibid., p. 531.

1346.

CG, II, II, p. 830.

1347.

Voir Brian G. Rogers, « Deux sources littéraires d’À la recherche du temps perdu ; l’évolution d’un personnage », in Cahier Marcel Proust 12, Études proustiennes V, Paris, Éditions Gallimard, 1984, p. 53-68.

1348.

JF, II, p. 70.

1349.

D’après ce que le père de la marquise, qui recevait souvent Chateaubriand, lui a raconté sur ce dernier : « il était du reste agréable quand on était seul parce qu’alors il était simple et amusant, mais dès qu’il y avait du monde il se mettait à poser et devenait ridicule » au point d’être hâbleur. Pour cette raison, elle se refuse à reconnaître le génie à l’œuvre de Chateaubriand (JF, II, p. 81).

1350.

D’ailleurs, Brian G. Rogers trouve des analogies entre la vie de la comtesse et celle de la marquise de Villeparisis : comme cette dernière, Mme de Boigne, qui adora à jamais son père, naquit dans une famille très brillante, puis se mésallia et ouvrit un salon artistique. En outre, elle noua une longue liaison avec le chancelier Pasquier comme la marquise avec Norpois. (« Deux sources littéraires d’À la recherche du temps perdu : l’évolution d’un personnage », art. cit., p. 62-68).

1351.

Brian G. Rogers note l’expression que nous avons citée plus haut : « un pont léger jeté du présent à un passé déjà lointain » (art. cit., p. 64).

1352.

Art. cit., p. 56-58.

1353.

Art. cit., p. 61-62.

1354.

Voir CSB, p. 926-927 et CG, I, p. 1611-1614, note 1 de la page 481.

1355.

CG, I, p. 482.

1356.

CSB, p. 929 et CG, I, p. 1613.

1357.

CG, I, p. 483.

1358.

Cette expression vient de « Journées de lecture ». D’ailleurs dans cet article, Proust décrit déjà la figure de la mémorialiste, comme dans la Recherche. Voir CSB, p. 926.

1359.

CG, I, p. 483.

1360.

Idem.

1361.

CG, I, p. 493.

1362.

Idem.

1363.

CG, I, p. 491-492.

1364.

Il en est de même de la comtesse de Boigne. Voir Mémoires de la comtesse de Boigne (édition présentée et annotée par Jean-Claude Berchet, Paris, Mercure de France, 1971, rééd., 2 vol., 1999), notamment la préface par l’éditeur.

1365.

CG, I, p. 491.

1366.

Brain G. Rogers souligne que Proust voulait intituler l’article sur les Mémoires de la comtesse de Boigne « le snobisme et la postérité » (« Deux sources littéraires d’À la recherche du temps perdu : l’évolution d’un personnage », art. cit., p. 66).

1367.

TR, p. 541.

1368.

TR, p. 542.

1369.

TR, p. 541.

1370.

Pr., p. 705. Il le dit ailleurs : « on peut, en partant d’aujourd’hui, les suivre en remontant degré par degré jusque bien au-delà du XIVe siècle et retrouver les Mémoires et les correspondances de tous les ascendants de M. de Charlus, du prince d’Agrigente, de la princesse de Parme, dans un passé où une nuit impénétrable couvrirait les origines d’une famille bourgeoise, et où nous distinguons, sous la projection lumineuse et rétrospective d’un nom, l’origine et la persistance de certaines caractéristiques nerveuses, de certains vices, des désordres de tels ou tels Guermantes. » (CG, II, II, p. 831).

1371.

Pr., p. 705. Il en est de même de Bréauté : dans Le Temps retrouvé, nous l’avons vu, la duchesse de Guermantes, qui le comptait autrefois parmi ses habitués intimes, le considère comme « un snob » (TR, p. 584). Nous verrons plus tard que le narrateur pose une question à ce sujet : un homme dont le nom n’a pas de connotation historique n’a-t-il pas de difficulté pour retrouver son origine ?

1372.

Pr., p. 797.

1373.

« Deux sources littéraires d’À la recherche du temps perdu : l’évolution d’un personnage », art. cit.,p. 64.

1374.

CG, I, p. 590.

1375.

CS, I, I, p. 20.

1376.

Pr., p. 797. D’ailleurs, Charlus informe le narrateur : « Mme de Villeparisis était la nièce de la fameuse duchesse de ***, la personne la plus célèbre de la grande aristocratie pendant la monarchie de Juillet, mais qui n’avait pas voulu fréquenter le Roi Citoyen et sa famille. » (Idem.).

1377.

La citation vient de la lettre de Proust à Montesquiou datée du 6 mars (Corr., t. V, p. 67).

1378.

« Quatorze lettres inédites de Proust à Louis d’Albufera (1er – 18 janvier) », in BSAMP, n° 48, 1998, p. 8-29. Emile Carassus signale que Proust ne fut pas vraiment reçu dans le faubourg Saint-Germain (Le Snobisme et les lettres françaises de Paul Bourget à Marcel Proust : 1884-1914, Paris, Librairie Armand Colin, 1966, p. 543-544).

1379.

Voir la lettre adressée à Gabriel de La Rochefoucauld le 16 mars, Corr., t. V, 39. Comme, dans la fiction, la position révisionniste prise par le duc de Guermantes l’empêche de réussir à être élu comme Président du Jockey Club.

1380.

Pr., p. 705. La confusion volontaire ou spontanée commise par Proust entre Swann et Charles Haas est très significative à notre avis. Emilien Carassus, en s’appuyant sur un témoignage d’Elisabeth de Gramont, constate qu’Haas dédaignait le romancier (Le Snobisme et les lettres françaises de Paul Bourget à Marcel Proust : 1884-1914, op. cit., p. 543).

1381.

Le Mariage raté de Marcel Proust et ses conséquences littéraires, Paris, Éditions Kimé, 2001, p. 394.

1382.

TR, Esquisse XXXVII, p. 863.

1383.

Le Mariage raté de Marcel Proust et ses conséquences littéraires, op. cit., p. 389-391. On ne peut juger la valeur d’un artiste par la médiocrité de sa vie : « ce n’est pas le plus spirituel, le plus instruit, le mieux relationné des hommes, mais celui qui sait devenir miroir et peut refléter ainsi sa vie, fût-elle médiocre, qui devient Bergotte (les contemporains le tinssent-ils pour moins homme d’esprit que Swann et moins savant que Bréauté) […] » (TR, p. 300).