Simulation et neurones miroirs

Depuis quelques années, les partisans de la théorie de la simulation appuient leur hypothèse sur la mise en évidence d’un système neural s’activant à la fois quand nous exécutons une action et quand nous observons quelqu’un réaliser la même action. Ce système est appelé neurones miroirs. Ces neurones ont été découverts chez le macaque dans le cortex prémoteur ventral, aire F5, puis dans des aires du lobule pariétal inférieur et du STS. Leur caractéristique est qu’ils s’activent non seulement quand le singe réalise une action mais également quand il observe un autre individu réaliser la même action .

Plusieurs études d’imagerie utilisant des méthodes différentes ont suggéré l’existence d’un système miroir comparable dans le cerveau humain adulte. Ainsi, un réseau cortical composé en partie de régions du lobule pariétal inférieur, du cortex frontal inférieur, du sillon temporal supérieur et du cortex prémoteur serait activé aussi bien quand le sujet exécute une action que quand le sujet observe, imite ou simule mentalement la même action . Des données récentes ont montré la fonctionnalité d’un tel système chez des enfants dès 4 ans .

L’activité des neurones miroirs serait à la base de la compréhension de l’action . A chaque fois qu’un individu voit une action réalisée par autrui, les neurones qui représentent cette action sont activés dans le cortex prémoteur. Ces représentations motrices activées correspondent à celles qui sont spontanément générées lors de la réalisation de l’action et dont la finalité est connue par l’individu. Une étude récente réalisée chez le macaque montre que certains neurones miroirs s’activent même quand la fin de l’action est cachée et ne peut donc être qu’inférée .

Selon, Gallese et Goldman le système miroir constitue une condition de la mentalisation dans le sens où les neurones miroirs seraient ce qui permet au sujet de s’engager dans un processus de simulation. Toutefois, la généralisation de la simulation de l’action à l’ensemble des états mentaux demande à être vérifiée. Est-ce que ce qui vaut pour la représentation motrice, la représentation du but de l’action peut expliquer la représentation des désirs et des croyances ?