Résultats

Temps de regroupement. La différence entre les groupes n’était pas significative [F(2, 40) = 3, p=.059] bien que les sujets autistes avaient tendance à être plus lents que les sujets normaux. En revanche, il existait un effet très significatif du facteur catégorie [F(3, 40) = 9.5, p<.0001]. Les sujets étaient plus lents pour regrouper les séquences d’actions longues par rapport aux séquences d’actions courtes (p=0.003), aux séquences interactions (p<.0001) et aux événements physiques (p<.0001). Le temps nécessaire pour regrouper les séquences d’actions courtes était également plus long que celui nécessaire pour regrouper les événements physiques (p=.03).

L’interaction groupe par catégorie n’était pas significative.

Temps de mise en ordre. Les effets simples des facteurs groupe [F(2, 40) = 4.5, p=.016] et catégorie [F(3, 40) = 11.2, p<.0001] étaient significatifs ainsi que l’interaction groupe par catégorie [F(6, 120) = 2.4, p=.03] (Figure 2).

Figure 2. Temps de mise en ordre pour chacun des groupes en fonction du type de séquences

Les sujets autistes étaient plus lents que les sujets normaux et avec retard mental pour mettre en ordre les séquences d’actions courtes (respectivement, p<.0009 and p=.03) et longues (respectivement, p<.0001 and p=.01).

Par ailleurs, les sujets autistes étaient plus lents que les sujets normaux pour mettre en ordre les séquences interactions (p=.02), alors qu’ils ne différaient pas des sujets avec retard mental (p=.12). L’effet de la catégorie était lié au fait que les sujets étaient plus lents pour arranger les séquences d’actions courtes (p<.0001), longues (p<.0001) et interactions (p<.0001) par rapport aux événements physiques.

Il n’existait pas d’effet de la condition (mélangée vs non mélangée) [F (1, 40) = 3, p=.08] ni d’interaction groupe par condition [F (2, 40) =1.8, p=.17].

Erreurs de fusion. Nous n’avons pas observé d’effet des facteurs groupe et catégorie sur le nombre d’erreurs de fusion. Les sujets normaux n’ont fait aucune erreur de fusion alors que les sujets autistes et avec retard en mental en ont réalisé quelques-unes (respectivement, nombre moyen d’erreurs = 0.094 et 0.036).

Erreurs de séquence. Nous avons observé des effets très significatifs des facteurs groupe [F(2, 40) = 18.2, p<.0001] et catégorie [F (3, 40) = 15.1, p<.0001], ainsi qu’un effet significatif de l’interaction groupe par catégorie [F(6, 120) = 8.1, p<.0001].

Les sujets autistes faisaient plus d’erreurs de séquence que les sujets contrôles normaux et avec retard mental (pour les deux groupes contrôles, p<.0001). Des analyses post-hoc ont montré que le nombre d’erreurs était plus important sur les séquences d’actions courtes (p<.0001), longues (p=.01) et interactions (p<.0001) par rapport aux séquences physiques. D’autre part, le nombre d’erreurs sur les séquences d’actions courtes était plus important que le nombre d’erreurs sur les séquences d’actions longues (p<.0001) et les séquences d’interactions (p=.008) (Figure 3).

L’effet d’interaction significatif était dû au fait que les sujets autistes commettaient plus d’erreurs sur les séquences d’actions courtes et longues que les sujets normaux et avec retard mental (p<.0001) ; alors qu’ils réalisaient un nombre plus important d’erreurs sur les séquences d’interactions seulement par rapport aux sujets normaux (p=.0008). Il n’y avait pas de différence entre les groupes pour les séquences d’événements physiques.

Figure 3. Nombre moyen d’erreurs de séquence pour chacun des groupes en fonction du type de séquences

Pour la séquence « aller au lit », un sujet autiste a construit la séquence suivante : (1) entrer dans la chambre ; (2) mettre son pyjama ; (3) se déshabiller ; (4) se mettre dans le lit ; (5) éteindre la lumière. Pour la séquence « prendre le bus », un autre sujet autiste a produit la séquence suivante : (1) aller à l’arrêt du bus ; (2) attendre le bus; (3) s’asseoir dans le bus; (4) descendre du bus ; (5) monter dans le bus. Nous avons remarqué que plusieurs sujets autistes plaçaient facilement quatre images dans l’ordre correct mais étaient en difficulté pour insérer la dernière image. Comme dans l’exemple suivant – la séquence « préparer une tartine » – un sujet autiste n’a pas réussi à placer la carte « mettre de la confiture sur la tranche de pain » après avoir correctement arrangé les quatre autres cartes : (1) couper une tranche de pain ; (2) faire griller une tranche de pain ; (3) beurrer une tranche de pain ; (4) manger la tartine.

La seule différence significative (p=0.002) observée entre sujets avec retard mental et sujets normaux portait sur les séquences d’interactions : les sujets avec retard mental réalisant plus d’erreurs que les sujets normaux sur ce type de séquence.

Nous n’avons pas observé d’effet de la condition (mélangée vs non mélangée) sur le nombre d’erreurs de séquence.

Position de l’erreur dans la séquence. Les inversions d’événements n’étaient pas distribuées de manière équivalente à l’intérieur de la séquence [F(2, 15) = 21.9, p<.0001]. Le test post-hoc de Fisher a montré que le nombre d’erreurs était plus important au milieu de la séquence qu’au début ou à la fin (pour les deux, p<.0001).

Nous avons observé des effets significatifs du facteur catégorie [F (3, 15) = 11.6, p<.0001] et de l’interaction position par catégorie [F (6, 45) = 6.3, p<.0001]. L’interaction était liée au fait que :

Figure 4. Nombre moyen d’erreurs en fonction de leur position dans la séquence pour le groupe des sujets autistes