Procédure

La tâche de segmentation était expliquée aux sujets à partir de la séquence exemple (l’enfant qui fait de la peinture). Nous donnions la consigne suivante : « Regardez bien cet enfant. Il veut faire un dessin avec de la peinture. Vous voyez, on peut découper ce qu’il fait en différentes parties, comme ceci » (les différentes actions apparaissaient les unes après les autres, dans l’ordre, et étaient dénommées oralement).

Ensuite, les sujets visualisaient trois fois chaque séquence essai et test. La présentation des séquences test était contrebalancée selon un ordre semi-aléatoire (trois ordres possibles : dents coca café ; coca café dents ; café dents coca).

Lors de la première visualisation, les sujets devaient appuyer sur un bouton chaque fois qu’ils pensaient qu’un événement était terminé et qu’un autre commençait. Cette étape était appelée phase de segmentation spontanée (intitulée par la suite FREE). La consigne suivante était donnée : « Vous allez voir sur cet écran des petits films. Je veux que vous soyez très attentif car vous allez devoir appuyer sur cette touche chaque fois que le personnage a fini de faire quelque chose et qu’il commence à faire autre chose. Pour voir si vous avez bien compris, nous allons faire un essai. »

Les sujets réalisaient la séquence "essai" et nous nous assurions que la tâche était bien comprise. En cas de difficultés, la consigne était réitérée et l’essai proposé autant de fois que nécessaire. Une fois l’essai réalisé, nous présentions aux sujets les trois séquences test et nous leur donnions la consigne suivante : « C’est bien. Maintenant, je vais vous montrer 3 petits films et donc, pour chaque film, vous allez appuyer sur cette touche dès que le personnage a fini de faire quelque chose et qu’il commence à faire autre chose. Vous êtes prêt ? »

A la fin de la première visualisation de chaque séquence, nous posions aux sujets les questions suivantes :

a) une question d’identification : « Donnez-moi le titre de cette histoire ? »

b) rappel libre : « Racontez-moi tout ce que la personne a fait ? »

c) des questions de reconnaissance : « Répondez par oui ou par non : est-ce que vous avez vu la personne faire telle ou telle action ? ». Six questions étaient posées dont trois vraies et trois fausses. L’ordre des questions vraies et fausses était aléatoire mais le même pour tous les sujets.

Pendant la deuxième et la troisième visualisation, l’attention des sujets était orientée soit vers un niveau de segmentation en petites unités (intitulé SMALL) soit vers un niveau de segmentation en grandes unités (intitulé LARGE). L’ordre de présentation de ces deux types de segmentation était contrebalancé entre les sujets. Les consignes suivantes étaient données : « Dans une activité, comme celles que vous venez de voir, on peut distinguer des actions courtes et des actions longues. Par exemple, dans l’activité « aller au cinéma », on a des actions longues comme « acheter un billet », « prendre des pop-corn » et « trouver un siège ». Chacune de ces actions longues inclut des actions plus courtes. Par exemple, « acheter un billet » inclut « prendre son porte-monnaie », « ouvrir son porte-monnaie », « prendre de l’argent » et « donner l’argent pour acheter un billet ».

Pour la segmentation en petites unités, nous complétions de la manière suivante : « Vous allez revoir les mêmes films. Je veux que vous soyez très attentif car cette fois vous allez devoir appuyer sur cette touche chaque fois que le personnage fait une action courte. Par exemple, dans l’activité « aller au cinéma », une action courte pourrait être « ouvrir son porte-monnaie » alors qu’une action plus longue serait « acheter un billet ». Je veux que vous appuyiez sur la touche pour toutes les actions courtes. Pour voir si vous avez bien compris nous allons faire un essai. »

Les sujets réalisaient la séquence "essai" et nous nous assurions que la tâche était bien comprise. En cas de difficultés, la consigne était réitérée et l’essai proposé autant de fois que nécessaire. Une fois l’essai réalisé, nous présentions aux sujets les trois séquences test et nous leur donnions la consigne suivante : « C’est bien. Maintenant, je vais vous remontrer les 3 petits films et donc, pour chaque film, vous allez appuyer sur cette touche dès que le personnage fait une action courte. Vous êtes prêt ? » 

Pour la segmentation en grandes unités, nous complétions de la manière suivante : « Vous allez revoir les mêmes films. Je veux que vous soyez très attentif car cette fois vous allez devoir appuyer sur cette touche uniquement quand le personnage fait une action longue, une action importante. Par exemple, dans l’activité « aller au cinéma », une action longue pourrait être « acheter un billet », alors qu’une action courte serait plutôt « ouvrir son porte-monnaie ». Je veux que vous appuyiez sur la touche uniquement pour les actions longues, les actions importantes. Pour voir si vous avez bien compris nous allons faire un essai. »

Les sujets réalisaient la séquence "essai" et nous nous assurions que la tâche était bien comprise. En cas de difficultés, la consigne était réitérée et l’essai proposé autant de fois que nécessaire. Une fois l’essai réalisé, nous présentions aux sujets les trois séquences test et nous leur donnions la consigne suivante : « C’est bien. Maintenant, je vais vous montrer une dernière fois les 3 petits films et donc, pour chaque film, vous allez appuyer sur cette touche dès que le personnage fait une action longue, une action importante. Vous êtes prêt ? »

Entre la deuxième et la troisième visualisation s’écoulait un délai d’une dizaine de minutes pendant lesquelles les sujets réalisaient une autre tâche (tâche de théorie de l’esprit pour les groupes pathologiques et les enfants, tâche de répétition de séries de chiffres à l’endroit et à l’envers pour les adolescents et adultes normaux). Cette tâche intermédiaire avait pour but de faciliter le passage d’un niveau de segmentation à un autre et d’éviter une certaine persévération sur la consigne précédente.

L’expérimentateur répétait avant la visualisation de chaque séquence et aussi souvent que nécessaire les instructions et le niveau de segmentation recherché.