Analyses statistiques

Nous avons réalisé les analyses statistiques suivantes : le test U de Mann-Whitney pour analyser l’effet du facteur groupe et l’Anova de Friedman et le test de Wilcoxon pour analyser l’effet du type de segmentation.

Le seuil de significativité considéré pour ces analyses était p<.05.

Nous avons analysé les variables suivantes :

Nombre d’actions énoncées dans la tâche de rappel libre. Nous avons calculé le nombre d’actions énoncées pour chaque séquence.

Pour les groupes pathologiques, nous avons analysé la qualité des productions en observant la présence : de répétitions (nombre d’actions énoncées plusieurs fois), d’inversions (erreurs de séquence entraînant une incohérence temporelle comme mettre du dentrifrice après s’être brossé les dents), de décalages (erreurs de séquence par rapport à la séquence vidéo mais qui ne rend pas l’action incohérente comme mouiller sa brosse à dents avant ou après avoir mis le dentifrice), d’ajouts (ajouts d’actions en lien avec le script) et de commentaires inutiles ou d’insertion d’actions non liées au script.

Nombre de réponses correctes en reconnaissance. Nous avons calculé le nombre de réponses correctes pour chaque séquence.

Nombre d’appuis. Nous avons calculé le nombre d’appuis réalisés dans les trois conditions (FREE, SMALL et LARGE).

Nombre de frontières identifiées. Nous avons calculé le pourcentage de frontières identifiées (nombre total de frontières identifiées sur le nombre total de frontières prototypiques) dans les conditions SMALL et LARGE.

Pour analyser cette dernière variable, nous avons établi un script de base précisant le nombre d’actions constituant chaque séquence. Ainsi, pour la séquence « se laver les dents », nous avons retenu 37 actions dans la condition SMALL et 6 actions dans la condition LARGE. Pour la séquence « boire un verre de coca », nous avons retenu 20 actions dans la condition SMALL et 5 actions dans la condition LARGE. Enfin dans la séquence « préparer du café », nous avons retenu 33 actions dans la condition SMALL et 5 actions dans la condition LARGE.

Nous avons ensuite établi les frontières de chacune de ces actions en repérant le numéro de l’image correspondant au début et à la fin d’une action. Dans la condition SMALL, le début d’une action suivait immédiatement la fin de l’action précédente. Par exemple, l’action « prend la brosse à dents » commençait à l’image 77 et se terminait à l’image 144 et l’action suivante, « prend le dentifrice », commençait à l’image 145 et se terminait à l’image 225. Dans la condition LARGE, la détermination des frontières fut un peu plus compliquée car elle impliquait de regrouper plusieurs actions. Par exemple, l’action « met du dentifrice » regroupait les actions « ouvre le dentifrice », « met du dentifrice » et « ferme le dentifrice » et était donc délimitée par l’image qui commence la première action et celle qui termine la dernière action. Ainsi le moment de l’appui était plus variable d’un sujet à un autre : certains appuyaient au début de la séquence donc sur l’action « ouvre le dentifrice », d’autres sur l’action centrale « met du dentifrice » et d’autres sur la fin de la séquence « ferme le dentifrice ».

A noter, pour la condition LARGE, une compréhension de la tâche plus difficile et cela quel que soit l’âge des sujets et le groupe considéré.

A partir de ce script de base, nous avons établi un script prototypique pour chaque séquence en conservant les actions identifiées par au moins 70 % des sujets adultes normaux. Une action est considérée comme identifiée si le sujet réalise un appui à un moment de l’intervalle défini dans le script de base.

Dans la condition SMALL.

Dans la condition LARGE.

Nous avons représenté sur les graphiques ci-après le pourcentage d’enfants et d’adultes ayant identifié chacune des actions du script de base pour chaque séquence et pour les conditions SMALL et LARGE.

Pour les scripts prototypiques nous avons déterminé les frontières de chaque action en fonction des appuis des sujets normaux, adultes et enfants. Les intervalles étaient très proches de ceux définis dans le script de base. Nous avons alors choisi de conserver les intervalles du script de base et avons considéré que les sujets autistes et avec retard mental identifiaient une action s’ils réalisaient un appui à un moment de l’intervalle tel que défini dans le script de base mais uniquement pour les actions du script prototypique (c’est-à-dire pour les actions identifiées par au moins 70% des sujets adultes normaux).

Pour les sujets normaux, en plus du pourcentage de frontières identifiées, nous avons calculé la moyenne des points d’appuis afin d’évaluer la concordance des frontières entre adultes et enfants, et entre les conditions SMALL et LARGE.