Résultats

Sujets normaux, adultes et enfants

Compréhension des actions.

Identification. Tous les sujets, adultes et enfants, ont identifié correctement les trois séquences.

Familiarité. La séquence « se laver les dents » était jugée familière par tous les sujets. La séquence « boire un verre de coca » était jugée familière par tous les sujets excepté un enfant de 8 ans affirmant ne s’être jamais servi à boire tout seul. En revanche, la séquence « préparer du café » était jugée familière par seulement 20 % des enfants de 8 ans, 67 % des enfants de 12 ans, 40 % des enfants de 15 ans et 76 % des adultes.

Rappel libre. Les analyses n’ont révélé aucune différence entre les groupes concernant le nombre d’actions rappelées et cela pour les trois séquences (pour toutes les comparaisons, p>.14 avec le test U de Mann et Whitney).

Reconnaissance. Les analyses n’ont révélé aucune différence entre les groupes concernant le nombre de réponses correctes en reconnaissance et cela pour les trois séquences (plus de 96 % de réponses correctes quelle que soit la séquence).

Nombre d’appuis. Voir Figure 5.

Pour les trois séquences, les analyses ont révélé un effet significatif de la variable « type de segmentation » sur le nombre d’appuis et cela pour tous les groupes considérés (Anova de Friedman, p<.0007). Des analyses plus précises ont montré que tous les sujets ont réalisé moins d’appuis dans la condition LARGE par rapport aux conditions SMALL et FREE (Wilcoxon, p<.008).

Pour les séquences « boire un verre de coca » et « préparer du café », les sujets ont fait plus d’appuis dans la condition SMALL que dans la condition FREE, excepté les enfants de 8 ans chez lesquels le nombre d’appuis dans ces deux conditions ne différait pas.

Pour la séquence « se laver les dents », les adultes ont également fait plus d’appuis dans la condition SMALL que dans la condition FREE (p=.0003), alors que la différence n’était pas significative pour tous les groupes d’enfants (pour les enfants de 8 ans, p=.15 ; pour les enfants de 12 ans, p=.08 et pour les enfants de 15 ans, p=.05).

En ce qui concerne l’effet du facteur « groupe » sur le nombre d’appuis en fonction de la condition, les analyses avec le test U de Mann-Whitney ont montré que :

  • dans la condition FREE, les groupes ne différaient pas entre eux et cela quelle que soit la séquence ;
  • dans la condition SMALL, les adultes avaient tendance à faire plus d’appuis que les enfants : pour la séquence « se laver les dents » les adultes faisaient plus d’appuis que les trois groupes d’enfants ; pour les séquences « boire un verre de coca » et « préparer du café » les adultes faisaient plus d’appuis que les enfants de 8 et 12 ans seulement ;
  • dans la condition LARGE, alors qu’il n’y avait pas de différence entre les sujets pour la séquence « boire un verre de coca », les enfants de 8 ans réalisaient plus d’appuis que les autres sujets pour la séquence « préparer du café » et que les enfants de 15 ans et les adultes pour la séquence « se laver les dents ».
Figure 5. Nombre moyen d’appuis pour chaque groupe en fonction du type de segmentation pour les séquences « se laver les dents », « boire un verre de coca » et « préparer du café ».

Nombre de frontières identifiées. Voir Figure 6.

Les analyses réalisées avec le test U de Mann-Whitney ont montré que, dans la condition SMALL, les adultes ont identifié plus de frontières que les enfants et cela pour les trois séquences (pour toutes les différences p<.03). Dans la condition LARGE, les adultes ont identifié plus de frontières que les enfants pour la séquence « se laver les dents » alors qu’aucune différence n’était significative pour les séquences « boire un verre de coca » et « préparer du café ».

Les enfants de 8 ans et les adultes ont identifié autant de frontières dans la condition SMALL que dans la condition LARGE et cela pour les trois séquences. Les enfants de 12 et 15 ans ont également identifié autant d’actions dans la condition SMALL que dans la condition LARGE pour les séquences « boire un verre de coca » et « préparer du café », alors que pour la séquence « se laver les dents », ils ont identifié plus de frontières dans la condition SMALL que dans la condition LARGE (pour les 12 ans, p=.04 et pour les 15 ans, p= .007).

Figure 6. Pourcentage de frontières identifiées dans les conditions SMALL et LARGE pour chaque groupe et pour les séquences « se laver les dents », « boire un verre de coca » et « préparer du café ».

Il nous semble important de souligner que nous avons observé une concordance importante entre les frontières définies par les adultes et celles définies par les enfants. En considérant la moyenne des points d’appuis pour chaque action, il est apparu que dans la condition SMALL, l’écart minimal entre les sujets adultes et enfants était de 0,05 image et l’écart maximal de 19,46 images. Dans la condition LARGE, l’écart minimal entre les sujets normaux adultes et enfants était de 0,59 image et l’écart maximal de 41,08 images. Cela correspond à moins d’1,7 seconde d’écart entre enfants et adultes toutes conditions confondues. Par exemple, dans la condition SMALL, pour l’action « prend la brosse à dents » les adultes appuyaient en moyenne sur l’image 100,71 et les enfants sur l’image 100,00. Pour l’action « prend la bouteille de coca », les adultes appuyaient en moyenne sur l’image 266,25 et les enfants sur l’image 265,00.

Par ailleurs, les frontières des actions dans la condition LARGE coïncidaient avec les frontières de ces mêmes actions dans la condition SMALL (moins de 2 secondes ½ d’écart) et cela tant pour les enfants que pour les adultes. Par exemple, pour l’action « met le filtre », les adultes appuyaient en moyenne sur l’image 1365,64 dans la condition SMALL et sur l’image 1370,33 dans la condition LARGE.