« Une lutte acharnée, dans laquelle la France n’a reculé que pas à pas, s’achève à Jérusalem avec la mort du consul général M. Ledoulx. (…) Il a succombé à temps pour ne point assister à la défaite, mais il était déjà accablé, sur son lit de mort, en voyant la place désormais ouverte à l’Allemagne et à la Russie. (…) A Constantinople, l’Allemagne est aimée autant que la France l’était après la guerre de Crimée. (…) la Russie y est redoutée autant que la France l’était lorsqu’elle intervint aux massacres de 1860» 405 .
Ces propos d’un ardent défenseur de la présence de la France catholique en Palestine, puisque tête de pont des Pèlerinages de Pénitence, apparaissent comme un leit-motiv de tous ceux qui s’inquiètent de la perte d’influence en Orient, et plus particulièrement en Terre Sainte, de la France au profit d’autres puissances européennes, qui plus est non catholiques ou si peu…
La lutte que mène la France pour maintenir et accroître les avantages issus des capitulations se fait dans un premier temps contre les Anglais, puis la Russie et la Prusse. Après le traité de Berlin en 1878, et l’avènement du jeune empereur Guillaume II en 1888, l’Allemagne est une ennemie de plus en plus puissante, devenue l’allié de l’Empire ottoman.
Dès lors la lutte d’influence entre les différents acteurs européens se poursuit plus que jamais par le biais de la religion, plus particulièrement en Terre Sainte.
Le Moine (Vincent de Paul Bailly), Droits perdus in Echos d’Orient, AAV, tome I, 1898, p.169.