Quand les souscriptions sauvent le pèlerinage !

Les souscriptions présentent deux aspects importants : le premier est de permettre aux personnes à faibles revenus de pouvoir participer à un pèlerinage en Terre Sainte. Le deuxième, est de participer à l’organisation du pèlerinage et donc de combler d’éventuels déficits des caravanes.

Les souscripteurs, comme en 1882, sont des personnes qui ne peuvent ou ne souhaitent pas entreprendre un pèlerinage aussi lointain ou aussi long, mais désirent s’associer aux caravanes de Terre Sainte. Les dons sont de tout ordre et le Pèlerin publie à chaque pèlerinage la liste des personnes ayant contribué soit à faire partir des pèlerins désargentés soit à aider à l’organisation des caravanes.

En 1884, le Pèlerin donne la liste d’une partie des souscripteurs qui ont fait un don soit pour les « pèlerins pauvres », soit pour l’organisation. Le montant pour la première souscription s’élève à 27 106 francs et 51 centimes et l’on peut penser qu’elle n’est pas close puisqu’elle s’arrête le 3 mars alors que le pèlerinage part de Marseille le 24 avril. Pour l’organisation, le montant est de 7 046 francs et 46 centimes. Même si ces chiffres sont purement indicatifs, il n’en reste pas moins que les souscripteurs privilégient toujours les « pèlerins pauvres », avec l’impression de participer par le biais d’une autre personne au pèlerinage, surtout lorsque c’est pour un prêtre qui est obligeamment chargé de prier pour son généreux donateur.

En 1886, un document est envoyé à toutes les personnes souhaitant souscrire. Elles inscrivent leur intention concernant l’aumône qu’elles offrent :

Figure 25
Figure 25 Le Pèlerin, n°476, 1886.

A cette date, en plus de la possibilité de donner pour un pèlerin pauvre ou pour l’organisation, il est possible d’aider à la construction de Notre Dame de France. Il est noté que ces « formules seront portées à Jérusalem, déposées au Saint-Sépulcre et puis remises dans les archives de l’hôtellerie des pèlerinages de pénitence » 569 .

En 1889, la 8e caravane s’annonce peu remplie, les pèlerins se faisant rares, peut-être en raison de l’Exposition Universelle et la curiosité de voir la nouvelle réussite de la République que sont les 300 mètres de la Tour Eiffel, ou peut-être simplement l’essoufflement de ces pèlerinages en Terre Sainte. Le Père Vincent de Paul Bailly s’alarme du déficit annoncé qu’il estime à 30 000 francs quelques jours avant le départ mais à la fin du pèlerinage, il se réjouit de constater que les souscriptions devraient couvrir le déficit 570 . Ce ne sera pas tout à fait le cas puisque nous avons précédemment noté qu’il y a eu un léger déficit de près de 1000 francs.

Les caravanes de 1883 à 1892 montrent que les assomptionnistes ont mis en place une structure efficace après un pèlerinage des mille que certains estimaient impossible de poursuivre. L’efficacité du Comité de pèlerinage et surtout du Père Vincent de Paul Bailly, de son réseau de presse et des soutiens catholiques en France et en Palestine, font de ces pèlerinages une entreprise financière saine. Les souscriptions réussissent à limiter les pertes.

Notes
568.

Le Pèlerin, n°476, 1886.

569.

Le Pèlerin, n°476, 1886.

570.

Vincent de Paul Bailly, Lettres, au Père Germer-Durand, lettre du 30 mai 1889, AAV, tome X, n°2482.