Des tarifs multiples pour propositions diverses

Lors de la présentation du XVe Pèlerinage de Pénitence, au printemps 1896, Le Pèlerin annonce les prix qui se composent de trois chapitres :

« 1- Les traversées et accessoires.

2- Les frais de séjour à terre.

3- Les excursions facultatives » ⁶⁴⁹ .

Il est précisé que le premier chapitre comprend la prise en charge de tous les transports en Palestine et lors des différentes escales ; le deuxième chapitre concerne les frais de séjour à terre et le troisième chapitre les voyages facultatifs au Jourdain, Samarie et Tibériade.

Les pèlerins déboursent pour le premier chapitre, la somme de 650 francs en première classe, 490 francs en deuxième classe et 315 francs en troisième classe. A cela, il faut ajouter un prix unique de 230 francs pour le deuxième chapitre. Les frais pour les excursions sont de 65 francs pour Tibériade et de 85 francs pour la Samarie.

Ces prix ont peu évolué par rapport aux caravanes d’avant 1893, en particulier celle de 1892 qui avec une incursion en Egypte, proposait un tarif en première classe de 880 francs, soit le même tarif que pour celui de 1896 que nous venons de détailler, qui ne s’arrête pas en Egypte mais à Constantinople et Athènes.

En 1900, les tarifs n’ont pas augmenté concernant les frais du premier chapitre, ils restent identiques pour les trois classes, mais pour le deuxième chapitre une distinction est faite entre les trois classes, la première payant 330 francs, la deuxième 280 francs et la troisième 255 francs. Il est précisé que « les pèlerins de 1e classe qui désireraient n’avoir qu’un compagnon de cabine sur le bateau auront à payer en plus 100 francs chacun » ⁶⁵⁰ .

Pour les excursions facultatives, les tarifs sont identiques à ceux de 1896.

A tout cela viennent s’ajouter les frais des trajets en train pour relier son domicile à Marseille et assurer son retour. D’après le programme du XXe pèlerinage de 1900, le prix du billet de Paris à Marseille est de 105 francs en 1e classe, de 73 francs en 2e classe, 48 francs en 3e classe.

Les pèlerins ont à débourser en cette fin de siècle, pour se rendre en Palestine dans des conditions de grand confort, la somme de 1290 francs s’ils prennent toutes les options, excluant les dépenses personnelles. Pour un vrai pénitent, qui part de Paris, il devra au minimum débourser la somme de 618 francs.

Le pèlerinage des hommes que nous avons évoqué précédemment pour l’originalité de la démarche propose par contre des prix très attractifs du fait de la durée du voyage (qui est de 22 jours) et l’absence d’excursions autres qu’en Palestine. En 1e classe, le tarif est de 650 francs, en 2e classe de 450 francs et en 3e classe de 300 francs, tous frais compris. Même si il faut rajouter le prix du chemin de fer en France, le montant est tout de même réduit de moitié par rapport à la caravane de l’année précédente.

En 1905, pour la XXIXe caravane, les prix sont sensiblement les mêmes avec un tarif de 1000 francs pour la 1e classe, 800 francs pour la 2e classe et 600 francs pour la 3e classe.

En 1914, pour le 48e pèlerinage, les prix sont de 1100 francs pour la 1e classe, 900 francs pour la 2e classe et 650 francs pour la 3e classe. A ces prix, il faut ajouter le séjour au Caire d’un coût de 85 francs. La visite au Mont Thabor est de 10 francs, l’excursion à Jéricho et à la Mer Morte est de 30 francs.

L’étude des prix sur cette dernière période des Pèlerinages de Pénitence, permet de constater que les organisateurs ont eu le souci de ne pas faire croître inconsidérément les tarifs, pèlerinage populaire oblige, même si ce terme n’apparaît plus dans l’énoncé des programmes. Il n’en reste pas moins que les propositions sont multiples pour obtenir un plus grand confort, faire des excursions facultatives et acquérir toute une série de souvenirs, de la croix du pèlerinage au manuel du pèlerin ou autres ouvrages sur la Palestine.

Les assomptionnistes, particulièrement attentifs à maîtriser les tarifs proposés, poursuivent jusqu’en 1914 les souscriptions pour les pèlerins pauvres, caution populaire de pèlerinages qui sont parfois « un peu encombrés par la richesse ».