Les itinéraires : sur les traces des assomptionnistes

Les pèlerinages Saint-Louis, ne disposant pas de bateau, ont recours à la Compagnie des Messageries Maritimes et partent de Marseille comme pour tout voyage en Orient.

L’itinéraire de 1898 prévoit une visite de l’Egypte avant la Palestine avec les excursions classiques que sont Alexandrie, Le Caire et les pyramides, Matarieh, Suez et Port-Saïd, port de départ pour la Terre Sainte. Le débarquement a lieu à Jaffa, puis direction Jérusalem en chemin de fer. Après le séjour dans la Ville Sainte, les pèlerins reprennent le bateau à Jaffa pour Caïffa et la visite de la Galilée, puis retour à Marseille, via Alexandrie.

Cet itinéraire est à peu de choses près celui des Pèlerinages de Pénitence, les pèlerinages Saint-Louis ont d’emblée tendance à fortement s’inspirer de leurs aînés.

Par la suite, les itinéraires poursuivent un double but religieux et culturel. Au printemps 1903, pour la VIIIe caravane, le programme est le suivant : Marseille, Naples, Athènes, Smyrne, Constantinople, Beyrouth, Caïffa, Tibériade, Samarie pour ceux qui le souhaitent, Jérusalem, Le Caire, Alexandrie 663 .

Au printemps 1905, pour la XIIe caravane, le programme est identique 664 . A l’été 1909, une nouveauté est ajoutée avec la visite de Damas que l’on rejoint depuis Beyrouth en chemin de fer tout comme pour rallier Tibériade par la suite.

Le séjour à Jérusalem est de huit à dix jours et les organisateurs publient un programme spécial pour le temps de présence dans la Ville Sainte, copiant intégralement celui que font les assomptionnistes. A la lecture du IXe pèlerinage de septembre 1903, où la caravane est présente à Jérusalem du dimanche 6 au mercredi 15 septembre, on a le sentiment que les pèlerins de Saint-Louis ne sont pas sur les traces du Christ mais sur ceux du Père Vincent de Paul Bailly, tellement les similitudes sont flagrantes. L’arrivée à Jérusalem est marquée par une procession au Saint Sépulcre dont l’abbé Muller, pèlerin de la caravane de 1898, fait une description que l’on aurait pu situer chronologiquement 16 ans plus tôt : 

« Les kawas du consul général, plusieurs religieux et le délégué du Père Custode, nous attendent. (…) Après quelques paroles échangées, nous organisons notre marche ; car nous voulons faire à pied notre entrée à Jérusalem. La bannière de Saint-Louis, qui nous a accompagnés depuis Marseille est hissée sur sa croix dorée. Les kawas du consul se mettent en tête de la colonne. Les pèlerins se placent sur deux rangs derrière eux et tiennent leur chapelet à la main. (…) Notre arrivée à Jérusalem est un véritable événement. Juifs, Mahométans, Chrétiens, Latins, Schismatiques sont debout pour nous saluer et nous entendre prier et chanter » 665 .

Par la suite, les pèlerins alternent entre visite des Lieux Saints, réceptions chez les autorités religieuses de Jérusalem et excursions au Jourdain et à la Mer Morte.

Des itinéraires qui n’ont que très peu de différence avec ceux des assomptionnistes, si ce n’est la durée qui est plus courte d’environ 8 à 10 jours.

Notes
663.

MAE, Nantes, Jérusalem, 125/127, Programme du VIIIe Pèlerinage Saint-Louis à Jérusalem.

664.

Voir annexe, Programme du XIIe pèlerinage à Jérusalem, 1905.

665.

Abbé Muller, le premier pèlerinage de vacances à Jérusalem, Metz, 1899, p.44.