Les pèlerins étrangers : le bon grain et la mauvaise herbe

La « fille aînée de l’Eglise » a montré la voie en envoyant à partir de 1882 en Terre Sainte des milliers de croisés, brandissant l’étendard patriotique et religieux. Ce mouvement ne pouvait pas laisser indifférentes les autres nations catholiques, toute aussi désireuses d’être présentes aux Lieux Saints.

Ainsi, la fin du siècle voient se succéder de nombreuses caravanes d’Autriche-Hongrie, d’Allemagne, d’Espagne, d’Italie et d’autres pays où les catholiques sont minoritaires mais désireux d’exprimer leur foi dans leur terre d’origine, loin de l’indifférence ou de l’oppression qu’ils peuvent subir dans leur pays. La première caravane catholique d’envergure, autre que française, est celle d’Autriche-Hongrie qui reproduit le schéma, qui a si bien fonctionné, des Pèlerinages de Pénitence.

Notre propos est, ici, de faire l’historique de ces pèlerinages qui s’inscrivent dans la lignée des pèlerinages assomptionnistes, et uniquement des caravanes de pèlerins. Les voyageurs ou pèlerins-touristes, de plus en plus nombreux à la fin du siècle, ne peuvent nous intéresser que dans le cadre d’une approche générale de la redécouverte de la Palestine.

D’autre part, nos recherches se sont limitées aux pèlerinages catholiques français et notre analyse des pèlerinages étrangers ne peut être que partielle, limitée aux informations que nous avons pu trouver et aux liens qu’il peut y avoir avec les pèlerinages français, assomptionnistes en particulier.

Nous avons choisi d’inclure dans cette étude sur les pèlerinages étrangers, la Russie. Certes elle orthodoxe, mais le nombre de ses pèlerins est tellement disproportionné par rapport aux caravanes catholiques qu’il a eu un impact évident dans la motivation à faire venir, d’abord les caravanes françaises, puis d’autres pays catholiques pour contrer cette « invasion orthodoxe » 692 .

Notes
692.

La venue de plusieurs milliers de pèlerins russes par an est déjà en partie à l’origine du pèlerinage de 1882.