Le temps du crépuscule

Les assomptionnistes, et avant eux les pèlerins de Saint-Vincent de Paul arrivent en Terre Sainte, terre originelle du Christ, remplis des images d’une Palestine biblique. La vision de la Ville Sainte avant les années 1870, lovée à l’intérieur de ses murs, entouré par le désert, ne pouvait que fasciner les pèlerins qui de loin, et à l’issue d’un voyage éreintant depuis Nazareth ou Jaffa, avaient l’impression d’atteindre la Jérusalem céleste.

Les croisés de la caravane des mille, sous la direction du « Pierre l’Hermite assomptionniste », sont des chrétiens catholiques qui pensent redonner à la ville martyre toute sa splendeur, délivrée de tous les schismatiques et autres hérétiques.

De cette atmosphère croisée, à laquelle les assomptionnistes croient pendant longtemps, tout comme les congrégations françaises qui s’installent en grand nombre dans les vingt dernières années du siècle, il ne reste que peu de choses à la veille de la Grande guerre. Les Pèlerinages de Pénitence ont perdu de leur influence, supplantés par des organisations catholiques de tout pays, de plus en plus nombreuses, et la place de la France est en recul, en particulier face à l’Allemagne.