Résumé :

Les pèlerinages catholiques en Terre Sainte au XIXe siècle

Du pèlerin romantique au retour des croisés

Le XIXe siècle est celui de la redécouverte de la Terre Sainte. Les catholiques français reprennent progressivement le chemin de la Palestine à travers des pèlerinages qui se sont raréfiés au cours des siècles précédents.

René François de Chateaubriand est le premier pèlerin de marque à se rendre en 1806 à Jérusalem, ouvrant la voie aux pèlerins isolés de la première moitié du siècle. En 1853, des pèlerinages collectifs sont mis en place. Disparus depuis les croisades, ils se rendent une à deux fois par an à Jérusalem et ouvrent une période fastueuse pour les caravanes françaises, pionnières par le nombre et la fréquence des venues. En 1882, un pèlerinage organisé par les assomptionnistes réunit plus de mille pèlerins et prend le surnom de IXe croisade, tant le nombre et l’impact en Terre Sainte sont importants. Le dernier quart du siècle s’inscrit dans une période d’âge d’or français où les pèlerinages sont des acteurs à part entière dans la résurgence catholique et française en Palestine.

Notre objectif est dans un premier temps de faire l’historique des pèlerinages catholiques en Terre Sainte au XIXe siècle, aspect peu étudié et pourtant partie intégrante de l’ouverture de la Palestine au monde. Il s’agit ensuite de démontrer que les pèlerinages furent d’importants facteurs de promotion pour l’Eglise catholique qui visait depuis le milieu du XIXe siècle à restaurer son pouvoir dans une terre devenue orthodoxe. Il en était de même pour la France, désireuse, via les capitulations, de garder une position privilégiée dans cette partie de l’Orient.