I - La caractérisation théorique de la régulation économique

L’action économique territoriale a pour vocation de prendre part aux tentatives de régulation publique de l’économie (Joye, 2002). Les notions d’interventionnisme économique et de régulation renvoient ainsi aux actions de la sphère publique dont l’objet est « d’influer sur le comportement des agents économiques privés et publics de manière à lutter contre les dysfonctionnements du système économique capitaliste. Elles illustrent la propension des collectivités publiques à intégrer le concert de l’économie. (…) L’interventionnisme économique (…) a pour objet de faciliter directement les conditions du développement de l’économie  » (Joye, 2002, p.17).

Si le terme « interventionnisme » renvoie à la fois à l’interposition des pouvoirs publics entre les composantes de la sphère économique et à la dimension dogmatique de ce positionnement intermédiaire de l’institution publique dans le cadre d’une économie dirigée par l’Etat, le terme « régulation » semble être plus consensuel et adapté à un contexte de crise économique et d’incertitude, dominé par le retour en force des thèses libérales.

Pour autant, la régulation existe déjà durant la période d’économie dirigée, mais elle s’opère selon un registre d’encadrement de la croissance et des pratiques économiques, alors qu’elle relève plutôt d’un mouvement offensif et décentralisé en période de crise, destiné à favoriser la relance de la croissance économique. La régulation, en tant que notion et grille de lecture, permet ainsi de penser l’encadrement et le guidage de l’économie au sein d’une société, ou formation sociale.