Conclusion de chapitre

La remise en cause de la pertinence, de la légitimité et de l’efficience du niveau étatique dans l’organisation et la conduite de la régulation économique du système capitaliste conduit donc à reconnaître au territoire local un nouveau statut de moteur et de ressource pour le développement économique des entreprises. Les nouvelles logiques de fonctionnement des firmes, adaptées au contexte de mutation du régime d’accumulation fordiste vers un système plus flexible et concurrentiel, donnent une plus grande importance aux dynamiques de spécialisation, d’innovation, de sous-traitance et de souplesse organisationnelle qui les traversent. Ces dernières ont ainsi une influence notable sur la nature et l’intensité des relations qui unissent les entreprises et le territoire.

Un nouveau modèle de développement économique consacre l’évolution du cadre référentiel de la régulation de l’économie depuis la crise des années 1970. Il fait la part belle à la capacité des territoires de créer et promouvoir des avantages comparatifs localisés susceptibles d’attirer et/ou de maintenir sur place les entreprises et les acteurs économiques. Un rôle déterminant est notamment reconnu aux systèmes productifs locaux et à leur capacité à faire émerger des échanges et des coopérations entre les différents agents économiques.

Plus globalement, le modèle du développement économique local consacre l’émergence nouvelle des acteurs politiques, économiques et institutionnels du territoire local dans l’organisation de la régulation économique. Les effets de croissance et de stimulation du développement économique sont attendus de leur intervention active pour améliorer l’environnement général des entreprises et l’accueil des investisseurs sur le territoire. Celle-ci n’est supposée être possible et efficace qu’à condition que l’ensemble de ces acteurs arrive à coordonner son action au sein d’un projet stratégique de développement à base territoriale.

Les grandes villes comme Lyon, et leurs agglomérations métropolitaines, se voient renforcées dans leur position de place centrale de l’économie mondiale. Elles constituent en effet des territoires très performants et attractifs au regard des besoins des firmes dans le nouveau contexte économique hyperconcurrentiel et dominé par les logiques d’innovation, en raison de la concentration de ressources matérielles et immatérielles qu’elles offrent aux acteurs économiques, mais aussi grâce au potentiel organisationnel et d’initiation que recèlent leurs systèmes sociaux, politiques et productifs.