Les grands équipements structurants (infrastructures et superstructures)

Les possibilités de croissance et de développement du système productif lyonnais sont assez directement liées aux potentialités du territoire métropolitain local en matière de grands équipements à vocation économique. Ces attributs permettent notamment d’évaluer la qualité de support de l’activité économique d’un territoire et ainsi de mieux comprendre les causes de la force ou de la faiblesse de l’agglomération dans le jeu de concurrence qui sévit entre les villes et les territoires urbains. Les équipements à vocation économiques sont en effet fondamentaux et indispensables, tant pour assurer l’accessibilité et la connexion entre le territoire local et le reste du monde, que pour faciliter les liaisons internes entre les différents espaces qui constituent le territoire local, ou encore pour contribuer à son rayonnement et à sa notoriété économiques, culturels et touristiques.

Du fait de sa position géographique de carrefour, l’agglomération lyonnaise bénéficie d’une desserte routière, autoroutière, ferrée, fluviale et aéroportuaire assez remarquable, elle constitue ainsi le second nœud de connexion des transports français après Paris. L’autoroute A6 relie Lyon à la capitale et à l’Europe du Nord, l’A7 fait le lien avec le Sud de la France (et les péninsules italiennes et ibériques), l’A42 permet la liaison avec Genève, les Alpes du Nord et l’Europe centrale, l’A47 relie Lyon à Saint Etienne (et au Nord du Massif Central, par Clermont-Ferrand), l’A47 à Grenoble et au reste des Alpes.

L’aéroport international Lyon Saint Exupéry (Satolas), situé à l’Est de l’agglomération assure les liaisons avec la plupart des autres métropoles françaises et européennes, ainsi qu’avec quelques destinations extra-continentales. C’est le troisième aéroport de province après ceux de Nice et de Marseille, placé au même niveau que ceux de Birmingham ou de Stuttgart dans la concurrence européenne (Bonneville et alii, 1993). Il a atteint depuis 1996 le seuil de 5 millions de passagers par an (RUL, 1999), mais souffre encore du manque de liaisons permanentes avec la mégalopole américaine, notamment avec New York. En revanche, il bénéficie d’une gare TGV en son sein, qui complète l’équipement de l’agglomération en matière de gares TGV constitué autour de celles de la Part-Dieu et de Perrache, qui desservent la ville centre.

Au niveaux local et régional, la métropole lyonnaise présente également un bon niveau d’équipements en matières de transports : le réseau interurbain des TER en Rhône-Alpes est largement développé et centré sur Lyon, tandis que le réseau de transports en commun propre à l’agglomération continue encore à se développer pour assurer l’accessibilité optimale de tous les secteurs : quatre lignes de métro et deux de tramway sont en activité en 2004, deux autres lignes de tramway sont en cours de réalisation et des projets de prolongement de certaines lignes en site propre sont à l’étude. Les rocades et boulevards périphériques sont par contre encore inégalement réalisés : l’Est, le Sud et le Nord de l’agglomération sont ainsi équipés, mais le bouclage à l’Ouest pose encore des problèmes de tracé et de réalisation, du fait essentiellement de l’opposition des habitants et de conflits d’usages avec les agriculteurs très présents dans cette partie de la périphérie lyonnaise.

Dans le domaine des télécommunications, outre France Telecom, une quinzaine d’opérateurs déploient leurs réseaux sur des boucles locales de haut débit (NC-Numéricâble, groupe VU-Véolia et Rhône-Vision Câbles, groupe UPC). Lyon est depuis longtemps un nœud privilégié pour les grands réseaux de télécommunications, mais le formidable développement des activités numériques dans le fonctionnement de l’économie depuis la fin des années 1990 fait de la métropole lyonnaise le lieu de passage « obligé » de tous les grands réseaux câblés nationaux et européens. La présence à Lyon de nombreux opérateurs est de plus un atout majeur pour le développement des activités de services informatiques. Leur présence est essentiellement liée au poids démographique et économique de l'agglomération, mais aussi à sa localisation géographique stratégique au cœur de l’espace français et de l’espace européen. Avec Marseille, Lyon assure le rôle de charnière entre l’Europe du Sud et l’Europe du Nord, mais aussi entre l’Afrique du Nord et l’Europe.

Plus généralement, le marché des télécommunications est assez fortement implanté dans la métropole lyonnaise, avec en 2002 :

A cela s'ajoute la présence à l'échelle départementale de 4 grandes sociétés de câblo-opérateurs : Rhône-Vision Câble, FranceTélécom à travers Lyon TV Câble et Assicâble (l'opérateur historique étant propriétaire des réseaux), et Vidéopole (filiale d'EDF, présente à Villefranche/Saône). Numéricâble, opérateur commercial des réseaux câblés lyonnais, propose également l'accès à Internet depuis 1998. Les réflexions stratégiques (et les solutions techniques correspondantes) concernant les boucles locales (fibre optique) sont déjà bien engagées. La société Cegetel poursuit à Lyon une démarche amorcée dans les principales agglomérations françaises et a ouvert à Bron un point d'entrée/sortie en 1998. Rhône-Vision Câble a formé un groupe de travail auquel participent le Conseil Général et l'EPARI et a proposé la même année un planning de mise en œuvre concernant l'accès Internet (construction d'un anneau optique). France Télécom est en 2002 le seul opérateur à proposer 10 boucles locales (jusqu'à 155 Mbps) réparties sur le territoire du Grand Lyon.

Le renforcement de la plate-forme Telecom lyonnaise est amorcé avec la mise en place en 1998 d'un dispositif innovant : le Réseau Mutualisé des Télécommunications. Celui-ci permet d'organiser et d'aménager, sous le contrôle des pouvoirs publics locaux (Grand Lyon), le système de desserte en haut débit dans l'agglomération, et de gérer les effets de structuration fonctionnelle des territoires induits. Les télécommunications en tant que réseaux techniques et activités de fourniture d'accès privatisées sont également abordées par la collectivité comme une filière cible pour la stratégie de clusters locaux, qu'il faut animer, observer et promouvoir, car Lyon est en position de nœud incontournable pour les grands réseaux européens, et se doit donc d'attirer les principaux fournisseurs d'accès et les grands groupes de télécommunications.

Nous ne revenons pas sur les principaux équipements voués à l’accueil des grandes manifestations commerciales et professionnelles, décrits précédemment, sauf à noter qu’ils sont pour la plupart situés soit dans le centre de l’agglomération, soit plus en périphérie mais à proximité immédiate des grandes infrastructures de transports, afin de rendre optimale leur accessibilité depuis le reste de l’agglomération, le reste du pays ou depuis l’étranger.

Il est par ailleurs trop fastidieux de détailler tous les équipements culturels et de loisirs qui contribuent plus ou moins directement au fonctionnement de l’économie lyonnaise et surtout à l’attractivité du territoire (NETWORK, 1992, p.34), dont nous avons également déjà évoqués les principaux. Toutefois, l’inscription du site historique de Lyon à la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en 1998, sans être traduite dans l’espace métropolitain par la présence d’un équipement collectif, confère à la Capitale des Gaules l’occasion de revaloriser de façon globale son ensemble de musées, qui pouvait jusqu’à lors souffrir d’un manque de lisibilité touristique et de rayonnement culturel au delà des limites régionales.