Conclusion de chapitre

Ces quelques précisions quant à notre positionnement de recherche nous permettent de mettre en évidence la montée en puissance du rôle de la sphère politique locale dans l’organisation d’une forme de régulation partielle de l’économie par le biais de l’action publique (planification, animation territoriale…), et d’insister sur la nécessité d’avoir une grille de lecture des jeux de pouvoir et du fonctionnement du gouvernement au niveau local. Les sciences politiques et la sociologie de l’action publique nous permettent ainsi d’identifier et de définir les concepts analytiques susceptibles d’offrir un cadre pertinent à l’analyse du processus de territorialisation de la régulation économique dans la métropole lyonnaise.

En effet, la régulation économique, certes partielle, opérée par les pouvoirs publics en charge de l’administration de la métropole lyonnaise, accompagne et oriente directement le développement économique du territoire local. Cette hypothèse fonde notre analyse de la territorialisation de la régulation économique, qui correspondrait ainsi à un processus d’endogénéisation de la politique économique à l’échelle du territoire local, à travers sa prise en charge par différents acteurs locaux, et notamment les pouvoirs publics.

L’ancrage de la régulation économique dans le territoire local s’opère donc essentiellement à travers la prise en main, sous couvert de décentralisation administrative et de montée du pouvoir politique des territoires locaux, par les autorités publiques locales et leurs partenaires institutionnels, publics et privés, de l’action publique en matière de développement économique.

Ceci nous permet d’envisager le rôle central des structures administratives lyonnaises dans la régulation du développement économique local, notamment à travers les compétences d’aménagement du territoire et de planification urbaine qu’elles exercent sur le territoire de l’agglomération depuis le début des années 1980, mais aussi à travers la compétence de développement économique plus récemment acquise (loi ATR de 1992).

Parmi les acteurs directement impliqués dans cette dynamique territorialisée de création de valeur économique différentielle, outre les entreprises et leurs organismes de représentation (chambres consulaires, syndicats patronaux, associations), figurent ainsi en première ligne les structures administratives locales (communes, structures intercommunales, autres niveaux de collectivités territoriales). L’interventionnisme des collectivités locales est d’ailleurs souvent présenté comme la première dimension, c’est-à-dire la mieux étudiée, des politiques de développement économique (Le Galès, 1989). Son analyse dans le cas lyonnais suppose donc logiquement le recours au corpus théorique relatif aux politiques publiques et aux modes de gouvernement des territoires.