Conclusion de chapitre

La notion de gouvernance, malgré ses limites idéologiques, peut ainsi être convoquée dans l’analyse, comme une grille de lecture problématique de l’organisation politique et méthodologique de la régulation économique locale dans l’agglomération lyonnaise. Elle permet en effet d’interroger la répartition des rôles au sein du système d’acteurs lyonnais, en prenant acte des logiques de fragmentation institutionnelle et de développement du partenariat entre les sphères publique et privée, mais aussi de mettre en évidence l’émergence de nouvelles démarches de management stratégique de l’action publique, inspirées, comme la notion de gouvernance, du monde de l’entreprise.

Ce processus d’acculturation des pouvoirs publics locaux aux conceptions et aux intérêts des acteurs économiques représente une dimension très importante de la territorialisation de la politique économique. Il nous conduit à formuler l’hypothèse d’une intégration du portage de l’intérêt des entreprises par la puissance publique au niveau local, en lieu et place de l’Etat, comme une forme d’adaptation de la régulation économique territoriale au nouveau contexte économique d’ensemble, hyperconcurrentiel et fondé sur la compétitivité entre les villes. Il nous amène également à orienter notre analyse, visant à caractériser ce nouveau type de politique publique en faveur du développement économique, vers la mise en évidence des limites techniques et démocratiques d’une telle intégration entre intérêts économiques et intérêt général.