I – Le rôle des structures patronales locales dans la régulation économique

Il s’agit pour le gouvernement d’imposer aux responsables politiques et économiques lyonnais les vues et les objectifs énoncés par le Plan, afin d’assurer la mise en cohérence de la planification territoriale et des politiques urbaines déployées au niveau local, avec les orientations de la politique nationale. En limitant le pouvoir d’orientation en matière de planification spatiale des structures de représentation des intérêts économiques locaux, les autorités centrales s’assurent que les principes du Plan sont respectés, assimilés et appliqués dans la métropole lyonnaise, et non contrés ou simplement contournés au profit de la satisfaction des intérêts du petit et moyen capital régional ou local sous l’influence des organisations économiques lyonnaises. L’Etat est ainsi contraint de durcir son attitude vis-à-vis des organes locaux de représentation des intérêts économiques, afin de contourner les divergences existant entre les petites et moyennes entreprises locales et les grandes firmes nationales ou internationales au sein du patronat lyonnais.

Si dans un premier temps (de 1945 à 1963 environ), l’Etat prend soin de laisser une certaine liberté d’initiative et d’orientation aux structures patronales locales pour contribuer à définir le développement économique régional, dans un second temps (de 1964 à 1972 environ), il reprend en main de manière assez dominatrice les perspectives d’expansion et de développement du territoire national, notamment en créant de nouvelles structures de gestion territoriale dans l’agglomération, associées aux collectivités locales ou directement rattachées à ses services. Il opte ensuite pour une stratégie d’alliance avec le patronat local et les instances du pouvoir politique municipal et départemental à partir des années 1970, en leur conférant une plus grande marge de manœuvre (Lojkine, 1974).