La solution étatique à l’épineux problème de l’implication, sous contrôle, du niveau local dans la mise en œuvre de la politique des métropoles d’équilibre dans l’agglomération lyonnaise est résolument autoritaire et volontariste. Elle s’appuie sur la loi du 31 décembre 1966, qui prévoit la création d’établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) dans les principales agglomérations du pays, hors Paris. La Communauté Urbaine de Lyon (COURLY) est ainsi officiellement créée en 1969, après le rattachement au département du Rhône des communes appartenant fonctionnellement à l’agglomération lyonnaise, mais relevant institutionnellement des départements de l’Ain et de l’Isère 104 . Son périmètre couvre 55 communes et reprend en l’élargissant le périmètre défini par le Groupement d’Urbanisme de Lyon à la fin des années 1950.
Cette création peut être interprétée comme l’acte de naissance d’un véritable pouvoir local supra-communal à l’échelle de l’agglomération lyonnaise, la COURLY déplaçant le pouvoir local du niveau municipal au niveau communautaire (Poche, Liochon, 1978). Elle semble cependant aussi obéir à une logique d’intégration des initiatives de développement et de la planification locale dans la logique nationale (Veltz, 1978) : ainsi organisé, le niveau local de l’agglomération lyonnaise constitue en effet un relais nécessaire et plus efficace que les communes pour les politiques économiques et d’aménagement du territoire centralisées de l’Etat, que ce soit par le biais de la planification spatiale et urbaine à travers les nouveaux plans prévus par la LOF ou par le biais de l’urbanisme opérationnel (aménagement de surfaces d’activités : zones industrielles, ensembles immobiliers de bureaux). La nouvelle institution concrétise aussi la pertinence d’une gestion de l’aménagement urbain – i.e. du volet spatial de la régulation économique territoriale, notamment industriel et tertiaire –, à l’échelle d’un territoire relativement restreint spatialement au regard des enjeux de la métropole, mais politiquement intégré autour de Lyon.
Le dispositif administratif est complété par des organismes périphériques chargés de la mise en œuvre de certains volets de la politique urbaine et économique. Ils constituent les points de pénétration centraux des logiques de management, de marketing et de gestion pragmatique des opérations d’aménagement et du développement économique du territoire au sein du système d’acteurs de l’agglomération lyonnaise.
Cantons de Rillieux (5 communes) et de Meyzieu (8 communes), qui comportent d’importantes zones industrielles accueillant le desserrement des entreprises industrielles lyonnaises.