1- Les freins à l’engagement économique communautaire dans les années 1980

La période de transition entre la politique d’aménagement étatique et l’émergence d’une politique de développement économique véritablement portée par les pouvoirs publics locaux, qui couvre la fin des années 1970 et le début des années 1980, est marquée par la grande difficulté politique et méthodologique des autorités publiques locales à trouver un positionnement adapté de l’action en faveur du développement économique, alors que les friches industrielles se multiplient dans le périmètre central de l’agglomération (Lyon et Villeurbanne), que la stagnation économique rend également difficile le remplissage des nombreuses zones industrielles aménagées dans les communes de périphérie, et que l’Etat se retire progressivement de la conduite et du financement des opérations de planification et d’aménagement dans l’agglomération.

Les acteurs politiques cherchent en effet le positionnement politique adapté, le niveau institutionnel pertinent et la méthode de régulation économique territoriale adéquate pour répondre à ces enjeux. Entre laisser-faire et interventionnisme volontaire (Biarez, 1983), les responsables municipaux et les élus communautaires tentent de concilier les diverses opinions concernant la légitimité et la capacité de la puissance publique locale à interférer dans les affaires économiques. Une partie de la majorité au pouvoir prône en effet le laisser-faire et la primauté des intérêts privés en matière de régulation, mais la planification urbaine, l’urbanisme et l’aménagement sont également de plus en plus considérés comme des moyens d’action mobilisables pour agir indirectement sur le développement économique du territoire local. Les pouvoirs publics locaux sont en outre confrontés à une forme de concurrence avec les initiatives déployées par les acteurs privés (promoteurs, grandes firmes industrielles…), qui oblige les communes et la COURLY à mieux définir les modalités de leur intervention sur le marché de la construction immobilière et de l’aménagement de surfaces d’activités équipées pour accueillir les entreprises.

En l’absence de compétence spécifique de développement économique au niveau intercommunal, un certain flottement est ainsi à l’œuvre dans la répartition des tâches relatives à l’intervention économique entre les municipalités et la COURLY.