2- L’application de la méthode stratégique à la politique économique lyonnaise

Les autorités publiques locales conquièrent et renforcent leur rôle dans la conduite du développement économique territorial à partir des années 1980, mais ne sont autorisées à agir en faveur de l’économie que de façon indirecte, en jouant sur la qualité différentielle de leur territoire pour les entreprises et sur la capacité d’attraction de l’environnement économique qu’elles offrent. Elles sont amenées à ouvrir les politiques urbaines locales à la problématique de la régulation économique territoriale, et à adopter elles aussi la démarche stratégique des acteurs économiques dans leurs modes de faire l’action publique, au service du développement économique. Elles souffrent cependant du manque de compétences techniques spécifiques des services municipaux ou intercommunaux en matière d’action économique.

Elus et techniciens s’accordent donc sur le rôle indirect de la puissance publique locale (COURLY, municipalités, AGURCO, ADERLY), qui doit faciliter, accompagner la mise en œuvre de la politique économique, plutôt que la piloter directement et définir ses orientations. Les lois de décentralisation confèrent en effet de nombreuses compétences d’action au niveau municipal et au niveau communautaire par délégation, à l’exception notable de l’action économique. Elles justifient institutionnellement une augmentation et une amélioration des capacités d’intervention indirecte des pouvoirs publics locaux dans le fonctionnement de l’économie, essentiellement par le biais de la planification territoriale, de l’aménagement spatial et de l’urbanisme.

La puissance publique locale, municipalité et organisme communautaire, intervient ainsi en instrumentalisant les compétences classiques d’aménagement spatial, d’urbanisme et de planification territoriale, au service de l’objectif économique, et en s’appuyant sur des organismes extérieurs plus ou moins satellisés, qui agissent comme des services techniques spécialisés et externalisés (association de développement comme l’ADERLY, Agence d’urbanisme, SEM, etc.), pour développer des actions plus qualitatives et sectorielles rendues nécessaires par l’évolution du contexte économique et le nouveau comportement des firmes.