Jésus, Marie, Saint-François et Saint-Sulpice

Les dévotions de la famille Remillieux s’inscrivaient parfaitement dans cette mutation du catholicisme français du XIXe siècle, caractérisée par le renouvellement de la spiritualité qu’ont décrit toutes les histoires du catholicisme 363 depuis les vingt dernières années. Le catholicisme des Remillieux apparaissait dès lors comme le produit de l’évolution des sensibilités et des pratiques, commandée par l’essor de la dévotion mariale et de la piété ultramontaine, par le triomphe du modèle italien prônant le liguorisme et imposant la liturgie romaine, même à une Eglise lyonnaise longtemps résistante. Les témoignages sur la ferveur religieuse familiale abondent et la correspondance des parents et des enfants nous promène dans ses expressions particulières. Mais si la vie religieuse des Remillieux se conformait au modèle catholique dominant dans cette première décennie du XXe siècle, c’était bien son intensité qui posait question et qui était susceptible de rendre compte de la vocation des deux frères aînés. Le souvenir de l’appartenance déjà évoquée d’une branche de la famille maternelle à la Petite Eglise de Lyon, survivance régionale du jansénisme, ne semblait pas avoir survécu dans la génération des enfants Remillieux ni avoir influé sur leur sensibilité religieuse. L’héritage ne transparaît explicitement dans aucune des sources directes consultées. On sait pourtant par ailleurs que les retours de fidèles des familles issues de la Petite Eglise au sein des Eglises institutionnelles s’accompagnaient d’une ferveur singulière, nourrissant les engagements les plus complets, favorisant chez les catholiques notamment l’intransigeance d’une foi radicale 364 . Si Joseph Folliet suggérait l’exigence puritaine et la rigueur austère des Remillieux, il rapprochait ces traits de la morale économique et sociale des classes moyennes, mais il les cantonnait justement au personnage de la mère 365 . C’était déjà l’interprétation d’un catholique social lyonnais, Compagnon de Saint-François, certes soucieux d’exprimer sa magnanimité envers le passé schismatique de la famille d’Augustine Combet et de ne pas dénigrer les ambitions économiques d’une classe à laquelle il appartenait, mais pourtant plus enclin à préférer la piété franciscaine du père. De plus, la distinction qu’il établissait ainsi entre les sensibilités religieuses des deux époux Remillieux reprenait le schéma de l’organisation des relations familiales. En fait, l’élément le plus atypique de l’histoire de la vocation de Laurent Remillieux résidait certainement dans le rôle détenu par le père dans la constitution d’une identité religieuse familiale. Alors que le fils aîné paraissait investi de l’autorité paternelle et que la figure de la mère dominait le couple formé par les parents, le père affichait toutes les manifestations extérieures d’une piété fervente et constituait le modèle revendiqué par son fils aîné en matière de dévotion.

Hormis les quelques éléments déjà mentionnés depuis le début de ce travail, la connaissance qu’on peut avoir d’Augustine Remillieux demeure très fragmentaire et comme empreinte d’une certaine distance qui la rend moins facile à cerner que son mari ou ses enfants et, plus encore, difficile à pénétrer. La compréhension de ce personnage reste toute extérieure, son intimité et sa vie spirituelle ne semblent pas accessibles à l’historien. Les sources ne répondent assurément pas aux attentes de ce dernier car la principale d’entre elles, celle qui livre des informations sur la sensibilité religieuse des Remillieux, leur correspondance, ne laisse que rarement la parole à Augustine Remillieux et le discours que les autres livrent sur elle ne dévoile rien de personnel sur le sujet. Au contraire, le père apparaît mieux, d’abord parce qu’il était un interlocuteur privilégié pour son fils aîné quand il s’agissait d’organiser les dévotions familiales ou de rendre compte des événements religieux. Son importance se révéla aussi quand Laurent Remillieux le prit à témoin au moment où il cherchait à définir l’orientation de sa vocation. Et puis, sa maladie et sa mort donnèrent l’occasion à ses enfants de parler de lui dans l’intimité des sentiments et du lien filial. On retenait sa piété profonde : on disait qu’il récitait le chapelet tout le long du chemin qui le conduisait de son domicile, chemin de Montauban, à son lieu de travail ; pratiquant régulier, il suivait scrupuleusement les prescriptions de l’Eglise ; chaque année, il participait à plusieurs pèlerinages et effectuait une retraite ; et pour finir, il offrit à tous l’image d’une bonne et sainte mort. Augustine Remillieux accompagnait bien sûr son mari dans la plupart de ses dévotions et la vie religieuse des Remillieux se concevait avant tout dans un cadre familial et paroissial. Mais Laurent Remillieux père, par son appartenance au tiers ordre franciscain, avait aussi une activité qui dépassait ce cadre et dans laquelle ses deux fils aînés trouvaient une place. Cette connivence expliquait la proximité peut-être plus grande qui existait entre eux et qui facilitait les confidences et les échanges sur la vie spirituelle de chacun. Dans ce domaine, la figure du père trouvait finalement à s’exprimer, mais les valeurs que ce père incarnait ne correspondaient pas aux représentations masculines dominantes dans la société. L’ordre religieux subvertissait l’ordre social et l’inversion des priorités avait peut-être ouvert la voie à la vocation sacerdotale des deux aînés.

Je n’ai pas remonté la piste jusqu’aux sources de l’engagement du père dans le tiers ordre franciscain et je ne sais toujours pas comment un homme issu du monde de la petite boutique a pu devenir ce catholique fervent. Les recherches sur les classes moyennes au XIXe siècle abordent rarement la question religieuse. Le travail de Bernadette Angleraud sur les boulangers de Lyon notamment, dans sa version publiée, ne consacre que deux pages au thème de la religion et conclut sur le détachement des boulangers, quelque peu héritiers de l’anticléricalisme des sans-culottes, travaillés au début du XXe siècle par le radicalisme et abandonnant la religion aux femmes 366 . On sait cependant que, dès cette époque, une partie des classes moyennes « fournit ces militants chrétiens qui [prirent] peu à peu le relais des notables » 367 . Il aurait donc fallu faire appel à l’histoire personnelle de Laurent Remillieux père pour comprendre son parcours religieux : la religion avait-elle déjà formé un recours pour ses propres parents qui avaient affronté la mort de plusieurs de leurs enfants ? L’alliance avec les héritiers de la famille Berthet avait-elle favorisé une pratique assidue dans le cadre d’un quartier d’Ainay à forte implantation catholique 368  ? Par son entrée dans la Maison Beaumont l’employé de confiance avait-il côtoyé des cercles de sociabilité où évoluait la bourgeoisie catholique lyonnaise ? Jean Beaumont avait-il été un passeur vers le tiers ordre franciscain ? Toujours était-il que Laurent Remillieux avait choisi pour ses enfants la filière de l’enseignement privé catholique et que la famille limitait sa vie sociale aux réseaux catholiques qu’on a déjà eu l’occasion d'invoquer. Certes, ces choix semblaient représentatifs de la vigueur du catholicisme lyonnais et le lieu avait peut-être rendu possible ce parcours. En 1905, l’histoire était parvenue à son terme : l’installation des Remillieux chemin de Montauban sanctionnait en fait leur proximité avec l’institution catholique puisqu’ils venaient habiter un appartement logé dans un ancien couvent, sur la colline de Fourvière que dominaient les bâtiments de l’évêché. La famille Remillieux se déplaçait encore une fois à l’intérieur d’un territoire circonscrit par les catholiques. Ces remarques suggèrent que l’analyse de leur usage des espaces urbains est aussi à intégrer dans l’étude de leur vie religieuse car il supposait leur insertion dans certains réseaux du catholicisme lyonnais.

L’appartenance au tiers ordre franciscain engageait Laurent Remillieux père dans les multiples activités d’un cercle de sociabilité masculine : réunions, retraites fermées, pèlerinages réalisés en groupe le soustrayaient à son environnement familial et paroissial et lui permettaient d’accéder à des réflexions qui élargissaient son horizon social. Très tôt, ses fils aînés avaient donc pris part à ses activités. A quinze ans, Jean Remillieux était « admis à la vêture du tiers-ordre séculier de Saint-François dans la chapelle des Pères Capucins où, depuis bien longtemps, il aimait à venir avec son père » 369 . Laurent Remillieux était aussi tertiaire puisqu’il se plaignit un jour d’avoir perdu son scapulaire du tiers ordre. L’héritage de la spiritualité franciscaine, dont les deux fils Remillieux étaient redevables à leur père, a toujours été souligné dans les travaux des historiens qui ont eu à présenter Laurent Remillieux. Joseph Folliet l’avait déjà mis en valeur dans sa biographie pour des raisons personnelles évidentes, mais Laurent Remillieux lui-même l’avait revendiqué, d’abord pour son frère, puis pour lui, le plus clairement il est vrai à partir du moment où il devint aumônier des Compagnes de Saint-François. Ceux qui ont eu à évoquer la contribution des Remillieux au Sillon lyonnais ont également toujours rapproché la militance sillonniste des fils de la spiritualité franciscaine du père. Il y avait, en effet, dans l’engagement franciscain du père de quoi favoriser la conversion des fils à la démocratie chrétienne et leur engouement pour le catholicisme social. Jean-Marie Mayeur a montré la convergence qui avait pu exister à la fin du XIXe siècle entre le tiers ordre franciscain et la deuxième démocratie chrétienne 370 . La question sociale n’était pas absente des préoccupations des tertiaires, qui suivaient en cela l’orientation donnée par le pontificat de Léon XIII, et les solutions qu’ils lui proposaient s’accrochaient à des désirs de restauration sociale et chrétienne qui informaient tous les projets du catholicisme social. Le Supérieur du grand séminaire d’Alix, le futur cardinal Verdier, avait confié à Laurent Remillieux la charge d’aumônier des pauvres. Il accueillait donc les mendiants et leur portait les restes du repas des séminaristes, trouvant ici l’occasion d’approcher l’idéal franciscain de pauvreté 371 . L’anticapitalisme professé par les conceptions économiques franciscaines avait aussi pu nourrir l’aversion de l’abbé Laurent Remillieux envers une bourgeoisie individualiste et matérialiste, dont il dénoncerait le conformisme stérile à Roanne. L’esprit franciscain avait même pu nourrir son propre rapport ambivalent à l’argent, pétri de dénigrement et de mépris alors que les besoins exigeaient des rentrées financières et qu’on redoublait d’efforts pour provoquer ces dernières. Que ce fût au niveau des idées politiques et sociales qui s’ancraient dans une spiritualité spécifique, ou au niveau du modèle de l’homme d’œuvres, intégré dans la sociabilité masculine des cercles, qu’il promouvait, le tiers ordre franciscain proposait aux fils Remillieux un type de catholicisme fervent mettant en scène des hommes pieux.

Laurent et Jean Remillieux avaient donc grandi avec l’image d’un catholicisme masculin minoritaire mais valorisé. Leur propre catholicisme et sa manifestation suprême, leur vocation, pouvaient se construire sur des valeurs masculines. Ainsi, la conception de la piété qu’avait Laurent Remillieux ne s’embarrassait pas des connotations féminines que d’autres pouvaient lui prêter. Quand il conseillait à Emilie de s’armer de piété pour affronter les difficultés de la vie, il en appelait à « une piété vraie […], une piété d’homme d’où [était] exclu presque tout sentiment. La piété alors, confondue avec la vertu de charité, dev[enait] une force à laquelle rien ne résist[ait] » 372 . Entre leur vie d’homme et leur vie de prêtre, les deux frères n’envisageraient en conséquence aucune antinomie. Et c’était en ce sens qu’il fallait comprendre le rôle essentiel de la figure du père dans la détermination de leur vocation. Leur propre père avait été cet initiateur, ce passeur vers l’Eglise catholique, mais ils iraient au-delà du laïc fervent, car eux ne se contenteraient pas de subir l’autorité ecclésiastique. La déférence montrée par leur père à l’égard du Père Eugène, aumônier du tiers ordre, très présent dans la correspondance familiale dès qu’elle abordait le sujet franciscain, accordait au prêtre une place primordiale. D’ailleurs, leur fréquentation d’autres institutions catholiques confrontait sans cesse les Remillieux au pouvoir des clercs. L’ordre de l’Eglise catholique, sa hiérarchie, exaltaient l’autorité masculine. En prétendant assumer une part de ce pouvoir, ils dépasseraient le modèle de leur père et se classeraient parmi les forts et les influents. Le pouvoir religieux de Laurent Remillieux servirait alors aussi à justifier l’autorité exercée sur sa famille. Mais le père n’en était pas rejeté pour autant. Au contraire, la complicité qui s’était établie sur le plan religieux continuait à être recherchée dans la participation des fils aux dévotions du père et, réciproquement, dans l’intéressement du père aux engagements des fils, dont on a vu un exemple dans le chapitre sur le Sillon. Les occupations extra-paroissiales de Laurent Remillieux père ne s’arrêtaient pas au tiers ordre franciscain. Dans un temps où le catholicisme social produisait une action plus charitable que sociale, il avait initié Jean aux activités des Hospitaliers-Veilleurs 373 . Laurent et Jean Remillieux accompagnaient aussi, chacun à leur tour, leur père quand il se rendait aux veillées mensuelles de l’Adoration nocturne, et l’aîné disait sa fierté de partager avec son père ces moments de ferveur religieuse.

‘« Il y a quelques jours à peine, la veille de mon entrée au séminaire, j’ai passé la nuit avec mon père dans une église de Lyon. Oh, il n’y a rien de merveilleux dans cela. Je sais qu’on ne connaît pas cela en Autriche, mais en France dans toutes les grandes villes, chaque mois ou tous les deux mois, tous les hommes pieux le font. Durant une nuit, nous sommes douze ou quinze dans l’église. on prie, on chante ensemble de 10 h à 11 h. après on va au lit dans le dortoir (les lits sont très bons), et chacun pour soi, habituellement à deux, nous passons une heure devant notre Seigneur. Le matin, tout s’achève avec la messe et la prière. Cette nuit, le mercredi 7 octobre, j’ai eu la chance de faire l’heure de la prière seul avec mon père, de 2 à 3 h. Le père et le fils, presque le prêtre seul, tout seul devant le Dieu tout puissant et bon, qui a fait de nous ce que nous sommes, qui nous a donné un père et une mère, qui enfin est mon Tout, parce que je laisse pour lui le monde et ses joies légitimes. […] Mon père et moi avons parlé tout haut avec notre ami divin. » 374

En son absence, Laurent Remillieux demandait à son père de le représenter aux manifestations célébrant les grandes les fêtes religieuses. A travers lui, il participait ainsi aux dévotions familiales. La piété s’inscrivait au cœur de la relation père-fils. Aucune opposition ne venait entraver la vocation du fils aîné, objet d’un consensus familial. Le désir conjoint des parents l’avait sûrement suscitée, à tel point que ce désir, qui n’avait pas été suffisamment assouvi avec le fils aîné, avait pu ouvrir la voie à la vocation du deuxième fils. C’était d’ailleurs en toute conscience que Jean Remillieux remerciait ses parents d’avoir rendu possible sa vocation.

‘« Je suis bien heureux en ce moment ! Je viens à l’instant même de recevoir mon appel à la tonsure ! […] Comme je suis heureux aujourd’hui d’être votre fils, votre enfant, votre œuvre ! C’est par vous que la vocation qui se concrétise dans l’appel officiel fait au nom de l’Evêque par le Conseil des Directeurs, c’est par vous que cette vocation a pu pénétrer dans mon âme, se développer avant même que je l’ai connue, dans l’atmosphère si chrétienne, si sacerdotale de la famille. » 375

Et son père d’énoncer explicitement deux ans et demi plus tard le désir parental :

‘« Encore quelques [sic] temps et nous vous verrons, s’il plait à Dieu, tous d’ardents apôtres. Quel rêve pour un père et une mère ! » 376

En 1901-1902, les lettres envoyées du séminaire de philosophie d’Alix étaient doublement datées, selon les calendriers civil et liturgique. Parfois, les dates du calendrier liturgique étaient commentées. L’enseignement que recevait Laurent Remillieux était ainsi communiqué à ses proches et malgré l’éloignement, la fusion familiale était permise par la perception d’un même temps qui n’était pas celui de la société civile, donc un temps qui renforçait leur appartenance à l’Eglise catholique et participait à la construction de l’identité familiale. Le quotidien de la famille, étroitement surveillé par Laurent Remillieux, était réglé par le temps de la pratique religieuse.

‘« Malgré le déménagement, n’oubliez pas la fête de l’Immaculée. Faites le possible et l’impossible pour la célébrer comme il faut… quand même. La bonne Mère immaculée et Notre Seigneur vivant en elle pendant ce saint temps de l’Avent vous en tiendront compte et béniront votre entrée dans le nouveau domicile. Je serais peiné si je savais, très chère et bonne Mère, que vous n’ayez pas pris part, – vous et tous ceux à qui vous pouvez conseiller ou procurer l’accomplissement de ce… je dirais presque “devoir” –, à cette manifestation traditionnelle du 8 décembre. Quant à vous, très cher et bon Père, je vous prierais simplement de bien vouloir m’y représenter. Dimanche, à une heure, j’y penserai, et ce sera pour moi une joie de me sentir présent à Fourvière dans la personne de mon Père. Quant à la sanctification du reste de la journée, vous avez trop le sens chrétien et vous êtes trop dévoués à Marie pour que je vous en parle . Néanmoins, permettez-moi de vous rappeler ceci : il ne faut jamais, à moins d’impossibilité complète, passer un Dimanche, surtout un jour de fête, sans assister à une instruction quelle qu’elle soit : une bénédiction ne remplace pas. Il n’y a pas de sanctification complète du dimanche sans cela. » 377 ’ ‘« Demain nous célébrons […] la fête de l’intérieur de l’âme de Notre Seigneur. Pour vous je vous conseille beaucoup d’aller de très bonne heure à Saint-Jean (9 h et 2 h) pour la grand’messe et les vêpres : ce sera splendide à en juger par hier où ce n’était rien à côté de demain, mais à en juger aussi par hier il y aura probablement une foule extraordinaire. Pour la grand’messe, essayez de monter dans les tribunes même en payant peu de chose, 0,50 c. ou 0,75 c. : je m’en charge, ou bien devant la barrière. Pour les vêpres aussi près que possible de la chaire. » 378

Les Remillieux faisaient partie des pratiquants réguliers suivant parfaitement les prescriptions de l’Eglise en la matière. Laurent Remillieux relayait le discours ecclésial sur le sacrement eucharistique auprès de sa famille en incitant fermement à la communion fréquente et en préconisant des visites quotidiennes au Saint Sacrement. La journée dominicale restait marquée par les obligations religieuses. Si elle était devenue, conformément à l’évolution générale de la société, un jour consacré à la famille 379 , puisque c’était aussi le seul moment de la semaine où la réunion des enfants autour des parents était possible, le temps passé ensemble restait dévolu à la sanctification du jour du Seigneur dans le cadre paroissial : entre l’assistance aux offices et la rencontre des autres paroissiens et de leurs prêtres, le dimanche se vivait chrétiennement. La participation des Remillieux à la vie paroissiale de Saint-Paul s’exprimait également en dehors des cérémonies et des offices. La correspondance évoquait les différentes œuvres qui engageaient le père ou la mère et ses filles, œuvres qui distinguaient nettement sociabilités masculine et féminine. Les femmes étaient ainsi conviées à s’occuper des ventes de charité tandis que les hommes se réunissaient dans des cercles d’études. A cette pratique publique, se joignait une pratique privée accomplie dans l’intimité familiale : la méditation, l’oraison personnelle et les récitations du chapelet (une ou deux dizaines étaient conseillées à Louis par exemple) étaient habituelles et explicitement recommandées par Laurent Remillieux, désormais garant de la piété familiale.

Les dévotions de la famille Remillieux témoignaient surtout du développement du culte eucharistique qu’avait imposé un courant de piété centré sur le Christ. Les Saluts du Saint Sacrement, la Fête Dieu, l’Adoration perpétuelle et l’Adoration nocturne exaltaient encore l’image christocentrique du Dieu d’amour 380 que retranscrivaient les lettres de Laurent Remillieux dans les premières années du siècle naissant et qui en appelaient au règne du Sacré-Cœur. Cette dévotion trouvait d’autant plus d’écho chez les Remillieux qu’elle accordait à la famille une place essentielle. La lecture des extraits de la correspondance de Laurent Remillieux ne doit pas s’attarder seulement sur leur contenu. Elle doit aussi prendre en considération l’expression de la piété christocentrique, focalisée sur la bonté et l’indulgence d’un Dieu dont la proximité est garante de bonheur.

‘« Je souhaite que Notre Seigneur Jésus Christ règne chez nous. Or le règne de Notre Seigneur Jésus Christ, c’est un règne d’amour, un règne qui par conséquent engendre le bonheur infailliblement pour tous les membres d’une famille chrétienne quel que soit le poids des soucis inhérents à la vie. » 381 ’ ‘« Tout à l’heure, au salut, je ferai part de ces sentiments [amour, reconnaissance, vénération ressentis pour ses parents] au Sacré-Cœur de Jésus (je le fais du reste souvent, en dehors du Saint Sacrifice de la Messe où tous les jours je vous nomme au moment des Vivants, habitude que je conserverai lorsque j’aurai le bonheur de l’offrir. » 382 ’ ‘« A tous un salut très respectueux et très cordial en Notre Seigneur Jésus Christ, notre Maître et notre Roi, mais aussi et surtout, notre Frère, notre céleste, doux et aimable Ami. » 383 ’ ‘« Demain, Emilie tu parleras de toutes ces choses à Notre Seigneur. Je lui en parlerai de mon côté en mon nom et au tien. […] Je lui en parlerai d’autant mieux que nous célébrons une grande fête sulpicienne et bien sacerdotale : la fête de l’intérieur de l’âme de Notre Seigneur. » 384 ’ ‘« J’espère que vous avez tous très bien passé ce bel octave du Saint-Sacrement. La grande fête d’aujourd’hui [Fête du Sacré Cœur de Jésus], toute d’amour et de réparation, et la seconde procession d’après-demain, dernier écho des fêtes eucharistiques de cette année, auront, je pense produit les meilleurs effets dans vos âmes. » 385

Toutes les citations utilisées dans ce développement montrent que le champ sémantique que définissent les désignations de Dieu et de Jésus recouvre aussi celui de l’amour. La dévotion au Christ, qui favorisait l’échange intime entre le fidèle et la personne divine, livrait encore le prétexte à une ingérence de Laurent Remillieux dans la vie familiale. Il s’immisçait dans la relation de sa sœur Emilie à Dieu, en lui imposant la façon de vivre cette dévotion. Dans ces conditions, le pèlerinage de Paray-le-Monial ne pouvait que revêtir une valeur particulière aux yeux de Laurent Remillieux qui encourageait ses parents à y participer chaque année au mois de juin. Inscrit dans l’histoire du culte du Sacré-Cœur qui était lié au souvenir de la Passion et du Calvaire et était devenu depuis la Révolution le signe de ralliement des contre-révolutionnaires, porté par le catholicisme ultramontain et légitimiste, ce pèlerinage mêlait dévotion religieuse et signification politique 386 . Le terme de « réparation » employé par Laurent Remillieux en 1902 renvoyait certes à la Passion du Christ mais pouvait aussi rendre encore compte du climat religieux qui avait résulté de la crise de 1870-1871. Au milieu de l’essor des manifestations publiques d’une foi catholique exacerbée, des visions et des prophéties, le Sacré-Cœur était apparu « comme le meilleur remède susceptible de guérir la France » 387 . Le message d’un catholicisme intransigeant et royaliste que véhiculait ce culte parvenait ainsi aux Remillieux. A la « belle époque » des pèlerinages, avait succédé à partir de 1902 le temps des persécutions. Mais la dévotion des Remillieux ne semblait pas avoir été atteinte par la conjoncture. Ils appartenaient à cette clientèle ordinaire des régions limitrophes qui incluaient la région lyonnaise. Pourtant, encore une fois, ils s’en distinguaient en contrariant sa féminisation.

La dévotion mariale qui prenait toute son ampleur à Lyon le 8 décembre absorbait aussi une grande part de la vie religieuse des Remillieux. Ils fréquentaient les grands lieux de pèlerinage dédiés au culte marial : le plus proche évidemment, Fourvière, le plus célèbre, Lourdes (où l’on s’émouvait des scènes de miracles qui favorisaient le pèlerinage familial 388 ), mais aussi La Salette, en Isère. Les filles de la famille participaient aux réunions des Enfants de Marie. Le père évoquait le pèlerinage du Rosaire, qui conduisait en octobre les paroissiens de Saint-Paul à Fourvière, comme un grand jour de fête et de prière pour sa chère paroisse 389 . Mais même à l’occasion des célébrations du 8 décembre, louant le dogme de l’Immaculée Conception, Laurent Remillieux demandait à ses parents de vénérer en « la bonne Mère » « Notre Seigneur vivant en elle » et associait la fête au temps de l’Avent qui annonçait la commémoration de la naissance du Christ. En Marie, il percevait le fils, et ce n’était pas seulement l’image maternelle qu’il exaltait. Il tentait d'éclairer la foi de ses parents et de ramener l’expression de leur piété aux principes édictés par l’autorité de l’Eglise. On sent bien, à lire la correspondance que l’influence de Laurent Remillieux comptait pour beaucoup dans l’orientation de la vie religieuse de ses parents. Et cette influence se conformait elle-même aux directives pontificales. La dévotion au Sacré-Cœur qui avait formé un thème récurrent de la correspondance en 1901-1902 faisait suite à une encyclique de Léon XIII de 1899. Elle devait ensuite s’effacer progressivement des préoccupations de Laurent Remillieux. En revanche, la béatification du curé d’Ars par Pie X le 8 janvier 1905 l’établit cette année-là au premier rang des manifestations de la piété familiale. Le 12 avril 1905, Jean-Marie Vianney était proclamé patron des curés de France. Il est vrai que la vénération du curé d’Ars convenait à la famille de deux futurs ecclésiastiques. Le pèlerinage associait désormais « la sainteté de l’homme à l’exemplarité du prêtre » 390 . Les Remillieux illustraient le profil moyen des pèlerins, à la forte implantation régionale, le Rhône en fournissant le plus grand nombre. Et si la clientèle était aux deux tiers féminine, les ecclésiastiques y tenaient une grande place 391 . A l’occasion du trentième anniversaire de son fils aîné, Laurent Remillieux plaçait d’ailleurs son ministère sous l’égide du curé d’Ars, « ce grand modèle de la vie sacerdotale » 392 .

Il ne faudrait pourtant pas croire que la vie religieuse de Laurent Remillieux était tout entière investie des développements hautement spirituels proposés par les élites religieuses. Quand il n’avait que quinze ans, au mois de septembre 1897, il avait participé à un pèlerinage de vacances à Lourdes, organisé par le petit séminaire de Saint-Jean. Un témoignage livré à Joseph Folliet, au début des années 1950, par Etienne Marie Bornet, alors évêque auxiliaire de Lyon, décrivait « une piété candide, formaliste, excessive, mal décantée, mais sincère et sans respect humain » 393 . L’auteur du témoignage rapportait qu’il avait remarqué avec surprise (il en était « resté interdit ») que Laurent Remillieux « portait autour du cou tout un chapelet de scapulaires, en petits carrés d’étoffe, de diverses grandeurs, et reliées par une cordelette ». Cette attitude, qui était celle d’un adolescent, était néanmoins conditionnée par les formes qu’avait prises la piété familiale. Cette dernière conservait aussi les aspects pragmatiques d’une foi populaire qui requérait une intervention divine dans le cours quotidien de la vie humaine. On ne tentait plus d’apaiser le Dieu vengeur de la tradition mais on quémandait les faveurs d’un Dieu bon qui saurait pallier les embarras de ses fidèles. Par des neuvaines à Saint-Joseph et à « la très Sainte Vierge (Notre-Dame de Lourdes et de Fourvière) », toute la famille devait aider Laurent Remillieux à réussir son baccalauréat 394 . Les soucis de santé étaient aussi l’objet des intentions des prières familiales. En 1901 et 1902, Laurent Remillieux, en proie à une acné envahissante, tenait très régulièrement et très précisément ses parents au courant de l’évolution des furoncles qui l’assaillaient, particulièrement dans la région du cou, et s’il réclamait « un litre de sublimé au 1/1000e, un pot de vaseline boriquée et un savon au naphtol » car c’était « à ce prix seul » qu’il pourrait « rester encore les douze ou treize jours » qui le séparaient de la tonsure, il sollicitait toujours des prières qui complèteraient l’effet des médicaments 395 . Dès que la menace de nouveaux furoncles se profilait, on récitait « une petite prière à cette intention » pour éviter ce « véritable malheur » 396 . Mais la prière était aussi réservée à des inquiétudes plus grandes. Une lettre de 1905 rappelait une visite que Laurent Remillieux avait reçue de son père. Ce dernier, très affaibli, était victime de coliques, premier épisode certainement de la maladie qui allait l’emporter.

‘« En t’écrivant cependant je reprends courage. Soyons pratique. Je vais bien prier. En recevant cette lettre, prie toi-même immédiatement à la chapelle et toute l’après-midi de demain en offrant ton travail. » 397

La prière était clairement donnée ici comme une action pratique et l’on était convaincu de son efficacité. De toutes les façons, si la prière n’était pas exaucée, il fallait s’en remettre au bon vouloir divin car « Dieu connai[ssait] mieux que nous nos besoins et souvent ce que nous considér[ions] comme un malheur [était] en fait une joie pour notre salut éternel » 398 , résignation qui pouvait apparaître comme le relent d’un catholicisme doloriste. La prière était bien sûr utilisée aussi pour des causes plus graves, celles qui engageaient l’avenir du catholicisme en France. Dans les quelques développements consacrés à la dénonciation de la politique anticléricale, qui montraient son désarroi et sa colère face à la loi de 1901 sur les associations, face à la loi de séparation de 1905 et aux inventaires qui en découlèrent, Laurent Remillieux n’envisageait d’autre solution que la prière. Peut-être parce que les portes du séminaire le privaient d’une liberté d’agir, il implorait les prières de sa famille et s’offrait à l’exercice des vertus qu’il pouvait pratiquer seul dans sa cellule et qui lui permettraient d’approcher le modèle sacerdotal qu’il avait élu 399 , en la personne du curé d’Ars qui « était fort, peu intelligent » et qui « avec la grâce du Bon Dieu a[vait] fait des merveilles » 400 .

En fait, l’idéal de piété que Laurent Remillieux proposait à sa famille était pétri des normes institutionnelles. Sa sensibilité religieuse, au départ modelée par les dévotions familiales, avait subi, à partir de son entrée au séminaire, le poids d’une formation sulpicienne qui apparaissait en toute conscience à travers les expressions d’une piété christocentrique et dont il convient de mesurer l’importance. On s’en tiendra ici à une analyse des influences religieuses déployées dans le cadre du séminaire, pour continuer à dessiner les contours de la vie spirituelle du jeune abbé Laurent Remillieux, sans revenir aux réflexions touchant à la question sociale, thème déjà évoqué dans le développement qui a été consacré à son engagement sillonniste. Un travail de maîtrise sur les Sulpiciens à Lyon au XIXe siècle s’est employé à cerner, c’est l’aspect qui nous intéresse maintenant, l’orientation et les conditions de la vie spirituelle des séminaristes formés par la Compagnie de Saint-Sulpice, jusqu’à l’application des décrets de la loi de séparation des Eglises et de l’Etat en 1905 401 . On retrouve dans cette étude de nombreux éléments qui permettent de replacer ce que nous avons découvert de Laurent Remillieux dans le contexte de sa formation, et donc d’éclairer plusieurs de ses comportements. Le poids de la Compagnie de Saint-Sulpice s’affirma au cours du dernier quart du XIXe siècle sous l’influence de Mr Lebas, supérieur du séminaire de Saint-Irénée à partir de 1875, élu supérieur général de Saint-Sulpice pendant l’été 1901. Elle contrôlait alors tous les séminaires du diocèse de Lyon. Laurent Remillieux, conscient du pouvoir que Mr Lebas détenait dans le diocèse, et au-delà au niveau national, confiait après sa mort à son père l’immense perte pour l’Eglise de France qui devait faire le deuil d’un « homme absolument remarquable conseiller de presque tous les évêques français » 402 . Cet homme avait eu le « désir de se conformer aux vraies règles de Saint-Sulpice » et la « rigidité » 403 ainsi affichée nous autorise à revenir sur le cas de Laurent Remillieux. Déjà le fait de savoir que les Sulpiciens du XIXe siècle étaient restés fidèles aux exercices spirituels prônés par les règles édictées, à la fin du XVIIe siècle par Tronson de Lantage, le troisième supérieur général de La Compagnie, et qui entraient dans le moindre détail de la vie quotidienne 404 , nous permet de mettre en perspective son insistance à réglementer et à contrôler le temps familial. Il ne souhaitait là que transposer dans l’univers familial son propre cadre de vie, rythmé par les offices et la prière, les oraisons particulières prolongeant les oraisons communes 405 . De la même façon, les sulpiciens ont imposé à la génération de prêtres formés au tournant du siècle la liturgie romaine que combattaient encore des curés de la ville de Lyon 406 . Les orientations pontificales et la piété ultramontaine façonnèrent cette génération, désormais totalement affranchie des tentations gallicanes.

Notes
363.

Les quelques pages consacrées à ce thème par Denis Pelletier in Les catholiques en France depuis 1815, op. cit., p. 24-28, brossent un tableau, synthétique mais exhaustif, qui permet de replacer les Remillieux dans le contexte global du catholicisme français du XIXe siècle. La bibliographie proposée suffit pour cerner les modalités de l’expression de la sensibilité religieuse de la famille de Laurent Remillieux.

364.

Dans le dernier chapitre de sa thèse, Jean-Pierre Chantin examine le cas de quelques-uns de ces convertis intégrant les Eglises catholique ou protestantes. Consulter la version non publiée de la thèse de Jean-Pierre Michel-Chantin, Les amis lyonnais de l’œuvre de la vérité : une permanence de Jansénistes convulsionnaires du dix-huitième siècle à nos jours, sous la direction de Régis Ladous, Université Jean Moulin Lyon 3, 1994, 2 vol., 658 p. Le rôle de la mère dans la vocation sacerdotale des deux frères Remillieux serait donc aussi à ramener à l’itinéraire de ces fidèles quittant la petite Eglise de Lyon pour un catholicisme vécu avec une extrême ferveur. Mais les sources disponibles n’ont pas permis de suivre cette piste.

365.

J. Folliet, Le Père Remillieux…, op. cit., p. 16-17.

366.

B. Angleraud, Les boulangers lyonnais aux XIXe et XXe siècles, Paris, Editions Christian, 1998, p. 113-115.

367.

Jean-Marie Mayeur et Jacques Gadille (dir.), Histoire du christianisme, T. 11, Paris, Desclée, 1995, 1172 p., p. 532.

368.

Voir B. Dumons, « Ainay, le quartier noble et catholique de Lyon ? », op. cit.

369.

Âme de prêtre-soldat. L’abbé Jean Remillieux (1886-1915), op. cit., p. 23.

370.

Jean-Marie Mayeur, « Tiers ordre franciscain et catholicisme social en France à la fin du XIXe siècle », Catholicisme social et démocratie chrétienne. Principes romains, expériences françaises, Paris, Editions du Cerf, 11986, 287 p., p. 193-207. Reprise d’un article publié dans la Revue d’Histoire de l’Eglise de France, janvier-juin 1984.

371.

Témoignage d’André Poncet, curé de Mizérieux (Loire), envoyé à Joseph Folliet et daté du 25 février 1951, conservé au Prado parmi les Papiers Folliet, « Le Père Remillieux », carton 1.

372.

Lettre de Laurent Remillieux à Emilie, datée du 11 janvier 1909.

373.

Âme de prêtre-soldat. L’abbé Jean Remillieux (1886-1915), op. cit., p. 25.

374.

Lettre de Laurent Remillieux à Marie Bakarie, datée du 24 octobre 1903.

375.

Lettre de Jean Remillieux à ses parents, datée du 12 mai 1905.

376.

Lettre de Laurent Remillieux père à son fils aîné, datée du 8 novembre 1907.

377.

Lettre de Laurent Remillieux à ses parents, datée du 5 décembre 1901.

378.

Lettre de Laurent Remillieux à Emilie, non datée.

379.

Voir Robert Beck, Histoire du dimanche de 1700 à nos jours, Paris, Les Editions de l’Atelier Patrimoine / Editions ouvrières, 1997, 383 p. Le chapitre 8 consacré aux années 1880-1906 est intitulé « Le jour du repos et de la famille ». Robert Beck s’emploie à montrer la décadence religieuse du dimanche qui s’impose à partir du début du XXe siècle.

380.

La sensibilité religieuse des Remillieux était en cela conforme à l’évolution retracée par Gérard Cholvy dans sa contribution « Du Dieu terrible au dieu d’amour : une évolution de la sensibilité religieuse au XIXe siècle », Actes du 1909 e Congrès National des Sociétés Savantes, Dijon, 1984, Section d’histoire moderne et contemporaine, T. 1, Transmettre la foi : XVIe-XXe siècles, 1. Pastorale et prédication en France, Paris, 1984, p. 141-154.

381.

Lettre de Laurent Remillieux à ses parents, datée du 31 janvier 1901.

382.

Lettre de Laurent Remillieux à ses parents, datée du 4 avril 1902.

383.

Lettre de Laurent Remillieux à ses parents, datée du 11 avril 1902.

384.

Lettre de Laurent Remillieux à Emilie, non datée.

385.

Lettre de Laurent Remillieux à ses parents, datée du 6 juin 1902.

386.

Philippe Boutry et Michel Cinquin, Deux pèlerinages au XIXe siècle. Ars et Paray-le-Monial, Paris, Editions Beauchesne, 1980, 309 p.

387.

Ibid., p. 181.

388.

Carte postale d’Augustine Remillieux à Laurent, datée du 22 mai 1908.

389.

Lettre de Laurent Remillieux père à Laurent, datée du 10 octobre 1909.

390.

P. Boutry et M. Cinquin, Deux pèlerinages au XIXe siècle. Ars et Paray-le-Monial, op. cit., p. 147.

391.

Ibid., p. 102.

392.

Carte postale des parents Remillieux à Laurent, datée du 24 février 1912.

393.

Témoignage conservé au Prado dans les Papiers Folliet, « Le Père Remillieux », carton 1.

394.

Lettres de Laurent Remillieux à ses parents, datées des 10, 12 et 15 mars 1901.

395.

Lettre de Laurent Remillieux à ses parents, datée du 16 avril 1902.

396.

Lettre de Laurent Remillieux à ses parents, datée du 29 mars 1901.

397.

Lettre de Laurent Remillieux à son père, datée du 23 mars 1905.

398.

Lettre de Laurent Remillieux à un correspondant autrichien anonyme, datée du 2 mars 1904.

399.

Lettre de Laurent Remillieux à Mme Mayr, datée d’octobre 1903.

400.

Lettre de Laurent Remillieux à Emilie, datée du 6 mai 1905.

401.

P. Molac, Les Sulpiciens à Lyon au XIXe siècle, op. cit.

402.

Lettre de Laurent Remillieux à son père, datée de décembre 1904.

403.

P. Molac, Les Sulpiciens à Lyon au XIXe siècle, op. cit., p. 122.

404.

Ibid., p. 25.

405.

Ibid., p. 153-154.

406.

Ibid., p. 176.