Vacances tyroliennes.

En fait, la découverte des pays germaniques avait débuté par des séjours dans le Tyrol autrichien et c’était donc abusivement que Laurent Remillieux invoquait ses relations en Allemagne auprès des autorités diocésaines, se référant à une aire culturelle, plutôt qu’à une entité étatique. De 1903 à 1906, Laurent Remillieux passa une partie de l’été à Innsbruck, avec l’un ou l’autre de ses frères, voire les deux. Il logeait avec Jean à la cure de la paroisse de Mariahilf, desservie par un curé et deux vicaires. En 1904, Laurent avait eu le projet de passer une année à l’Université d’Innsbruck, chez les Jésuites, pour étudier la théologie 480 , projet qui n'aboutit pas. Les lettres qu’il envoyait régulièrement, pendant ses séjours d'été, à ses parents évoquaient leurs exercices de piété dans les différentes églises d’Innsbruck et leur participation à la vie paroissiale :

‘« Demain, fête patronale à Mariahilf ; ce soir à l’instant même, premier salut de l’octave où je viens de faire diacre et Jean sous-diacre. » 481 ’ ‘« Nous revenons d’assister en surplis à une grande procession du Saint-Sacrement dans une paroisse de la ville : très intéressant. » 482 ’ ‘« Je vis en prêtre d’une vie très laborieuse. Messe à 5 h ou à 6 h. Travail jusqu’à 9 h. A 9 h bibliothèque. Le soir un peu de conversation avec Mr Deutschmann, Mr Scarperi ou Mme Bakarie... et après souper de nouveau Mr Deutschmann. Tout cela coupé par mon bréviaire, mes autres exercices de piété ou quelques visites extraordinaires. » 483 ’ ‘« Dimanche prochain à 8 h 1/2 à Mariahilf, je prêche […] ! Charmant ! Mais pourrai-je m’en tirer ? » 484

La différence des mentalités et des pratiques retenait son attention. La comparaison qu’il établissait entre la vie religieuse à Innsbruck et celle qu’il avait toujours connue à Lyon, pourtant considérée comme une ville pratiquante, augmentait son intérêt pour l’Autriche catholique :

‘« 7 h. Récitation publique du chapelet dans l’église d’Innsbruck précédée et suivie de la bénédiction avec le Saint Ciboire. Relativement beaucoup de monde chaque soir. Hélas ! à Lyon !! » 485

L’immersion dans l’un des bastions du catholicisme autrichien, que représentait cette région du Tyrol, influençait la vision que l’abbé lyonnais pouvait avoir de la situation de l’Eglise catholique en Autriche. A la fin du XIXe siècle, elle avait, elle aussi, perdu la classe ouvrière qui avait glissé dans une marginalité religieuse, selon les termes de Victor Conzemius 486 . Ce dernier explique que le clergé paroissial, dans son ensemble, ne se préoccupait guère de la question sociale et ne changeait pas ses perspectives pastorales. L’amorce d’un changement de mentalité dans ce domaine se produisit dans la capitale, à Vienne, avec la création d’un parti chrétien social. L’action politique et les événements de Vienne n’intéressaient pas Laurent Remillieux en ces années. Les Autrichiens qu’il fréquentait appartenaient au clergé ou à une bourgeoisie pratiquante et conservatrice, qui avait les moyens de posséder une résidence secondaire dans les montagnes et de voyager en France 487 .

Mais les activités pastorales ne constituaient pas le but ultime du séjour, à en croire les nombreuses références à l’entraînement linguistique qui émaillaient la correspondance. Laurent Remillieux semblait surtout heureux de préciser à ses parents les occasions qui lui étaient offertes de perfectionner son allemand.

‘« 7 h 1/2 : Souper […]. Causerie : moment extrêmement profitable pour l’étude de la langue. » 488 ’ ‘« Nous travaillons beaucoup, faisons des progrès je crois dans l’intelligence de la langue et de tout ce qui est allemand : très intéressant. » 489 ’ ‘« Le principal se fait : l’allemand marche bien, et nous emmagasinons beaucoup d’idées nouvelles. » 490

La vie à la cure et la fréquentation de certains paroissiens permettaient à l’abbé Remillieux d’accéder à un nouveau mode de vie et à d’autres façons de penser. Il multipliait les échanges humains en même temps qu’il se lançait à la découverte d’une région, dont l’activité essentielle était déjà devenue, avec le développement des chemins de fer, le tourisme. Avec ses frères, il organisait des excursions, comme celle qui les conduisirent au Lac d'Achensee, quand la marche ne les amenait pas tout simplement à arpenter les chemins alpins. Les Alpes, « mises à la mode par les romantiques » attiraient de plus en plus de touristes, non seulement dans la Bavière allemande, mais aussi en Suisse et en Autriche 491 . Laurent Remillieux apportait son tribut au discours romantique sur la montagne, celui-là même qu’il reprendrait quand il expérimenterait avec ses frères les Alpes françaises :

‘« Je redescend à Innsbruck par Aldrans à travers la forêt, coupée de magnifiques clairières d’où on aperçoit les majestueux sommets... Je lis mon bréviaire en suivant un délicieux ruisseau que traversent de temps en temps de petits ponts d’une poésie achevée. » 492

Le récit veillait à conserver une dimension spirituelle à la promenade : il signifiait bien que les joies procurées par la nature ne se restreignaient pas à des plaisirs épicuriens. La montagne s’installait désormais dans la vie et la pensée de l’abbé Remillieux et elle apparaissait chaque fois comme une manifestation de sa sensibilité romantique :

‘« Je me réjouis que tu aimes la montagne. Je crois la comprendre, et avec la mer la considère comme une des plus grandioses et des plus prenantes manifestations du beau. » 493

L’essor du tourisme international à partir des années 1890 avait amené des Français à découvrir de nouveaux horizons alpins. Pourtant, le tourisme à l’étranger n’en restait pas moins « le privilège de la fortune et de la culture », même si les pays voisins de la France étaient devenus « accessibles aux bourses modestes » 494 . Laurent Remillieux se devait de pallier les difficultés financières rencontrées par sa famille et trouver des solutions qui rendaient possibles des voyages annuels. Les séjours prolongés à l’étranger grevaient le budget familial et le salaire de Laurent Remillieux père était insuffisant pour entretenir ce train de vie. En effet, si la découverte de l’étranger s’était ouverte « à la petite bourgeoisie pour de brefs séjours » 495 , les vacances prolongées demeuraient réservées aux élites économiques. Les questions d’argent revenaient sans cesse dans les lettres envoyées par Laurent Remillieux depuis l’Autriche à ses parents. Laurent Remillieux demandait parfois qu’on lui fît parvenir de l’argent supplémentaire et, avec Jean, il cherchait à donner des leçons de français. Une de leurs connaissances autrichiennes avait prospecté parmi ses relations avant l’été. Mais nombreux étaient ceux qui s’absentaient d’Innsbruck pendant les vacances et les lettres de Laurent rendaient compte de leurs déceptions.

‘« Mr Schwarz nous accompagne chez un de ses cousins pour des leçons : on pourra s’entendre, mais quand même, ce n’est pas beaucoup d’argent. Il nous donne aussi plusieurs adresses de ses connaissances où on pourrait prendre des leçons. » 496 ’ ‘« De petites déceptions au point de vue pécuniaire : nous n’atteindrons peut-être pas, à cause d’une leçon qu’une circonstance nous fait perdre, ce que nous espérions et désirions. Priez un peu à cette intention (sans le dire publiquement). » [Laurent priait en suite son père de trouver un emploi à un jeune Autrichien désirant travailler en France et qui aurait pris des leçons de français à cette condition] 497

Laurent Remillieux utilisait surtout sa faculté à nouer des relations solides et utiles. Sa correspondance en témoignait doublement, à la fois par la diversité de ses correspondants germanophones et par le souci qu’il exprimait, dans les lettres envoyées aux membres de sa famille, de provoquer, puis de cultiver, toutes les relations qui pouvaient les rapprocher de l’Autriche d’abord et par la suite de l’Allemagne. Pour échapper au souci financier, l’hébergement devait être assuré par ces nouveaux amis. Par quel intermédiaire le premier séjour avait-il pu s’effectuer ? On n’en sait rien, puisque la correspondance de Laurent Remillieux qu’on a pu retrouver n’apportait aucun élément d’explication. Elle dévoilait seulement, pour ce qui concernait ses relations autrichiennes, des liens déjà créés et consciencieusement, voire stratégiquement entretenus. Pendant l’été 1904, Louis résida dans la famille Bakarie. Au cours des mois précédents, Laurent avait préparé ce séjour par une correspondance assidue avec Mme Bakarie, paroissienne de Mariahilf, qu’il avait semble-t-il rencontrée lors de son premier séjour en 1903. Il lui avait donné des leçons de français et les échanges épistolaires permettaient de poursuivre l’apprentissage de la langue étrangère, pour les deux correspondants, qui se renvoyaient leurs lettres corrigées. Dans les vœux qu’il formulait pour la nouvelle année, Laurent Remillieux insistait sur la profondeur et la réalité de ses sentiments. Son discours entremêlait les thèmes romantiques de l’âme communiant avec la nature et de la difficulté voire de l’impossibilité à exprimer les émotions et les affections ressenties. Il éprouvait aussi le besoin de revêtir de la caution divine la force des sentiments.

‘« Ce matin, pendant la Sainte Messe, après la communion, j’ai prié l’enfant de la crèche pour qu’il vous accorde tout. Ces sentiments et ces prières sont suscités par la plus profonde et la plus réelle amitié. Je voudrais exprimer avec ces simples mots, ce que mon âme dit, une âme encore jeune et ardente, pleine d’enthousiasme et d’espoir, qui voudrait dans sa vie faire un peu de bien, une âme qui sait aussi aimer et être reconnaissante et tout cela en Dieu et pour Dieu. Mais sur cette page froide et surtout en allemand, c’est très difficile. Vous comprenez ce que je ressens, ce que ma plume ne sait pas écrire. » 498 ’ ‘« Ici, c'est le printemps. La nature revit. Et tout nous invite à nous réjouir. […] Je parle très mal de ce que je ressens au plus profond de mon âme, mais je sais que vous comprenez combien je suis lié à vous, et cela me suffit. » 499

Pourtant, dans le même temps, il prenait des renseignements sur la famille Bakarie auprès d’un prêtre de Mariahilf.

‘« En ce qui concerne l’affaire avec Mr Bakarie, soyez sûr que je vais garder la plus profonde discrétion et que je ne dirai rien à personne. Je ne connais rien de négatif sur cette famille mais je vais me renseigner de manière discrète et vous donnerai le résultat plus tard. Vous ne devez pas être si anxieux dans cette affaire car votre frère va passer la plupart de la journée chez vous et comme ça vous pourrez bien le surveiller et il n’y aura pas de danger pour lui. » 500

Laurent Remillieux s’efforçait toujours de ménager les susceptibilités et de masquer ses contradictions, tout en obtenant ce qu’il désirait. Des cadeaux, ou plus simplement une lettre, en remerciement des services rendus, maintenaient ces mêmes amitiés. Laurent Remillieux sollicitait ses parents et souvent osait leur forcer la main. L’entreprise était résolument familiale.

‘« A la fin de ce séjour ne feriez-vous pas bien d’envoyer une lettre de remerciement à Mr et Mme Bakarie ? Cette semaine par conséquent.
Auriez-vous l’obligeance d’envoyer immédiatement trois jolies images ou petites gravures faisant de l’effet à Jean et deux à moi pour donner aux soeurs et à la nièce du curé qui à Eben servent de domestiques - à Mariahilf deux nièces - Pour nous cela dispensera de donner d’autres étrennes. Ce sera une grande économie. » 501 ’ ‘« Comme l’année dernière nous croyons faire une économie en donnant en place d’étrennes des souvenirs aux deux nièces de Mr le Curé qui servent ici de domestiques. Il serait peut-être mieux cette année pour varier de nous envoyer deux photographies de Lyon, intéressantes et faisant un peu d'effet sans être chères (par exemple les deux grandes vues panoramiques de Lyon envoyées par la poste en rouleau). » 502

Dans la nécessité de trouver des cadeaux économiques, on retrouvait posé le problème des questions financières. Mais ces extraits, qui insistent sur le caractère impératif de ses demandes, nous rappellent aussi le rôle que Laurent Remillieux, toujours très directif, tenait au sein du groupe familial.

Il fallait savoir accueillir en retour ceux qui avaient ouvert leurs maisons. Toujours durant cet été 1904, les Remillieux reçurent à Lyon Marianna Mayr, sur l’initiative de leur fils aîné.

‘« A l’instant même sortent d’ici Mme et Mlle Mayr qui va partir à Lyon. […] La première chose que m’a demandée Mme Mayr c’est si j’avais une réponse de vous : je n’avais qu’un mot vague de la petite Mère. J’ai cru devoir taire la dépêche. Elle aurait refroidi tout enthousiasme. Aussi, de grâce, un mot immédiatement jeudi qui arrive samedi avant le départ. Un mot de gracieuse acceptation, de préférence adressé à eux directement. » 503

Marianna Mayr partit avec son père, voyageant d’abord à travers l’Allemagne, visitant Munich, Nuremberg, Stuttgart, puis rejoignant la Suisse, avant de gagner la France où elle resta jusqu’au mois d'octobre. On lui proposa de revenir pour toute l’année 1905-1906. Les Remillieux avaient réalisé des travaux dans leur appartement, chemin de Montauban, et avait aménagé une nouvelle chambre. Marianna aurait eu des facilités pour suivre des cours à l’Université. On demandait à la famille Mayr de trouver une autre jeune fille, en cas de refus de Marianna 504 . La présence de germanophones chez les Remillieux devint régulière. Elle garantissait à Emilie et Marie un entraînement linguistique et fournissait à la famille un complément de revenus. Mlle Gneisser allait jouer auprès d’Emilie et de Marie le rôle qu’on avait prévu pour Marianna Mayr. Cette jeune fille avait été recommandée par Mme Mayr et était pensionnaire des Ursulines à Innsbruck 505 . Elle passa l’année scolaire 1905-1906 à Lyon. Pendant les vacances d’été 1906, Emilie, âgée de quinze ans, partit en Autriche où elle fut reçue par la famille Mayr. Ces échanges allaient être remplacés par l’accueil de véritables pensionnaires, plus avantageux encore sur le plan pécuniaire. Le premier fut un Bavarois catholique, annoncé pour le premier avril 1908 506 . Dès 1904, Laurent Remillieux avait fait passer une annonce dans un journal d’Innsbruck, toujours par l’intermédiaire de Marie Bakarie. L’essai s’était révélé apparemment infructueux. Les pensionnaires des Remillieux allaient donc venir d'Allemagne.

Notes
480.

La faculté de théologie fut rouverte en 1857 et confiée de nouveau à la Compagnie de Jésus. Elle accueillait de nombreux étudiants étrangers. Cf. R. Aubert, article « Innsbruck », Dictionnaire d’histoire et de géographie ecclésiastiques, Tome 25, Paris, Letouzey et Ané, 1995, col. 1288.

481.

Lettre de L. Remillieux à ses parents, datée du 14 août 1905.

482.

Lettre de L. Remillieux à ses parents, datée du 8 septembre 1905.

483.

Lettre de L. Remillieux à ses parents, datée de l'été 1906.

484.

Lettre de L. Remillieux à ses parents, datée du 4 septembre 1906.

485.

Lettre de L. Remillieux à ses parents, datée de l'été 1903.

486.

Jean-Marie Mayeur et Jacques Gadille (dir.), Histoire du christianisme, Tome 11, op. cit. Le chapitre consacré au christianisme dans l’Empire d’Autriche des années 1860 à 1914 (p. 699-702) a été rédigé par Victor Conzemius.

487.

La famille Mayr, par exemple résidait à Innsbruck et possédait un chalet à Sistrans, où elle passait ses vacances d’été. Le père, Franz Mayr était baumeister, l’équivalent d’un ingénieur en France. Son fils, Paul Mayr devint docteur en droit, après la soutenance d’une thèse, en décembre 1909, à l’Université d’Innsbruck. Il travailla comme avocat. Quant à la mère, Mme Mayr, elle exprimait le souhait, dans une lettre envoyée à Laurent Remillieux, le 11 décembre 1904, de voir « le Seigneur » choisir un de ses enfants pour le servir et connaître ainsi la joie des parents Remillieux qui venaient d’accompagner leur fils au sous-diaconat. De la même façon, dans les relations de la famille Bakarie, « tout le monde va à la campagne pour l'été » (lettre de Marie Bakarie à Laurent Remillieux, datée du 27 mai 1904).

488.

Lettre de L. Remillieux à ses parents, datée de l'été 1903.

489.

Lettre de L. Remillieux à ses parents, datée du 11 août 1905.

490.

Lettre de L. Remillieux à ses parents, datée du 18 août 1905.

491.

Hélène Barbey-Say, Le voyage de France en Allemagne de 1871 à 1914, Presses universitaires de Nancy, 1994, 412 p., p. 24.

492.

Lettre de L. Remillieux, envoyée d’Innsbruck et datée de l'été 1906.

493.

Lettre de L. Remillieux à Louis, datée du 23 février 1910.

494.

Paul Gerbod, « Les touristes français à l’étranger (1870-1914) », Revue d’histoire moderne et contemporaine, t. 30, Paris, 1983, p. 283, 291, 293.

495.

P. Gerbod, op. cit., p. 296.

496.

Lettre de L. Remillieux à ses parents, envoyée d’Innsbruck et datée du 31 juillet 1905.

497.

Lettre de L. Remillieux à ses parents, datée du mois d'août 1905.

498.

Lettre de L. Remillieux à Marie Bakarie, datée du 1er janvier 1904.

499.

Lettre de L. Remillieux à Marie Bakarie, envoyée de Lyon et datée du 2 mars 1904.

500.

Lettre de Joel Eberhart à Laurent Remillieux, envoyée de Mariahilf et datée du 18 janvier 1904.

501.

Lettre de L. Remillieux à ses parents, datée du 4 septembre 1904.

502.

Lettre de L. Remillieux à ses parents, envoyée à la fin de l’été 1905.

503.

Lettre de L. Remillieux à ses parents, envoyée d’Innsbruck et datée du 2 août 1904.

504.

Ces informations sont fournies par une lettre adressée à Mme Mayr, datée du 29 avril 1905 et signée d’Augustine Remillieux. En fait, l’écriture et les ratures laissent à penser qu’il s’agit d'un modèle écrit par Laurent Remillieux pour sa mère.

505.

Les Ursulines, installées à Innsbruck depuis 1691, ouvrirent en 1904 « un Mädchengymnasium, n’hésitant pas à envoyer certaines de leurs religieuses suivre des cours à l’Université pour assurer la qualité de l'enseignement » : article « Innsbruck », Dictionnaire d’histoire et de géographie ecclésiastiques, op. cit., col. 1289. Il n’est alors pas étonnant que Mme Gneisser ait le souci de parfaire l'instruction et la culture de sa fille par un séjour en France, en étant assurée de la moralité de la famille Remillieux qui allait l’accueillir. La présence d’un prêtre et d’un séminariste parmi les fils de la famille représentait en effet, selon leurs dires, un gage de moralité pour ces catholiques pratiquants autrichiens.

506.

Lettre de L. Remillieux à ses parents, datée du 12 février 1908.