Une paroisse fondée sur le culte des morts de la guerre

Dans un dossier qui avait été conservé par le premier vicaire de la paroisse, l’abbé Laurent Colin, et transmis à Joseph Folliet, ont été retrouvés des papiers relatifs aux activités paroissiales mises en place avant même l’érection canonique de Notre-Dame Saint-Alban 733 . Ces papiers présentent l’intérêt de nous livrer les thèmes essentiels autour desquels se construisit la vie paroissiale au début des années 1920. Si les velléités missionnaires des œuvres organisées sur le territoire desservi par la chapelle de secours constituaient la caractéristique dominante du discours dans l’ensemble des sources évoquant la période de la fondation paroissiale, les documents regroupés par l’abbé Colin mettaient en lumière un autre aspect de l’histoire de Notre-Dame Saint-Alban tout aussi déterminant. On y trouve un grand nombre d’invitations à des messes de défunts, célébrées entre 1922 et 1925, qui laissent envisager l’importance accordée par les prêtres et les fidèles au culte des morts. Parmi ces morts, ceux de la guerre détenaient une place spéciale. Ils formaient la « phalange vénérée des martyrs de la guerre », invoquée pour protéger les vivants et les soutenir dans les épreuves de la vie et la réalisation de leur mission. Les textes des invitations valorisaient les liens familiaux qui rattachaient les morts de la paroisse aux héros de la guerre et les disparitions de soldats revenus gravement blessés du combat qui allongeaient la liste des victimes du conflit mondial. Les laïques venues s’installer sur le territoire paroissial avec l’abbé Remillieux n’avaient finalement pas pris en charge les orphelins pour lesquels Victor Carlhian les avait rassemblées. Mais la guerre à travers ses morts continuait pourtant d’inspirer l’action religieuse des animateurs de la paroisse. Les soldats qui avaient accepté le sacrifice de leurs vies étaient même désignés explicitement à plusieurs reprises comme les « réels fondateurs » de Notre-Dame Saint-Alban. L’année 1922, date à laquelle le 11 novembre est devenu fête nationale, concentrait l’essentiel des références aux deuils de la guerre.

D’autres sources encore nous apprennent que les paroissiens de Notre-Dame Saint-Alban contribuaient à entretenir le souvenir collectif des morts de la guerre en mêlant leurs efforts aux autres habitants de la ville, en dehors aussi d’une expression spécifiquement religieuse de ce souvenir. Ils participaient aux manifestations publiques de commémoration de l’armistice organisées par la municipalité de Lyon dans les différents quartiers de Lyon. Le dimanche 17 décembre 1922, eut lieu l’inauguration du monument érigé place de la Bascule, par le VIIe arrondissement, à la mémoire des morts de la guerre qui habitaient le quartier de Monplaisir. Comme d’autres associations, les membres de la Société gymnique et du Patronage de Saint-Alban étaient officiellement invités à prendre part au cortège et à assister à l’événement. Leur responsable les conviait à honorer l’invitation car c’était pour eux « un devoir » et qu’ils signifieraient une fois de plus ainsi leur volonté de « sceller [leur] franche union sacrée dans l’exemplaire et impérissable souvenir de [leurs] grands morts » 734 . Il donnait rendez-vous à son domicile aux gymnastes (adultes et pupilles), qui devaient venir en costumes blancs, et aux enfants du Patronage. Tout le monde serait accompagné en automobile à l’église de Saint-Maurice pour assister à la messe de Requiem, célébrée à la demande du Comité du monument. Après la messe, ils se rendraient boulevard des Hirondelles, où se formerait le cortège. Là, les enfants qui n’appartenaient pas à la Société gymnique seraient remis à leur maître d’école, car c’était au sein du groupe de l’école municipale qu’ils défileraient. Le dimanche 14 mai de la même année, les membres du Patronage et de la Société gymnique, associés à l’Union lyonnaise, avaient déjà été sollicités pour les cérémonies organisées cette fois en l’honneur de la fête de Jeanne d’Arc. « Une forte délégation de Saint-Alban » était attendue dans le défilé qui faisait partie de la « traditionnelle manifestation patriotique » qui conduisait les participants au monument des « Enfants du Rhône » 735 . Après un retour programmé à seize heures, était prévu un salut solennel rendu en l’honneur de sainte Jeanne d’Arc dans la chapelle de Saint-Alban. Sur les célébrations de commémoration du 11 novembre, on dispose aussi d’un document, écrit cette fois par Laurent Remillieux, pour l’année 1924 736 . Le curé de Notre-Dame Saint-Alban plaçait la journée sous le signe du recueillement, « dans la mémoire de ceux qui [étaient] tombés pour le pays ». Il annonçait une seconde messe à huit heures où les fidèles méditeraient sur la mort des dix millions d’hommes victimes de la guerre et recommandait aux parents la présence et la communion des enfants. Il fallait que ces derniers fussent « élevés dans le souvenir des douleurs et des héroïsmes au milieu desquels ils [étaient] nés et [avaient] reçu leur toute première éducation ». Laurent Remillieux demandait aux instituteurs de préparer pour leurs classes une leçon sur la guerre, « leçon de choses, sur ses causes profondes, ses misères, ses héroïsmes ». Et l’après-midi serait consacré à une visite sur la tombe des soldats morts, que le prêtre conduirait dans un des cimetières lyonnais.

Les discours et les initiatives des catholiques de Notre-Dame Saint-Alban contribuaient à perpétuer la mémoire de la guerre après le 11 novembre 1918, dans les formes qu’a décrites Annette Becker dans le troisième chapitre de son ouvrage sur la guerre et la foi, chapitre consacré aux aspects religieux du souvenir 737 . On y perçoit la participation des chrétiens aux cérémonies publiques, témoignant de « l’union sacrée » jusque « dans la pierre » des monuments aux morts. Mais on y retrouve aussi l’insatisfaction laissée par les manifestations de ce « culte syncrétique » et le besoin d’organiser en parallèle des cérémonies rassemblant plus intimement les fidèles et permettant à leurs prêtres « de rappeler le message de leur Eglise, leur doctrine face à la mort à la guerre ». Laurent Remillieux avait préféré, pour la paroisse qui se fondait, le patronage de la Vierge Marie. Le choix reprenait l’utilisation des vocables mariaux qu’avait répandus l’essor de la dévotion mariale au XIXe siècle. Mais il s’inscrivait aussi dans la perspective d’une « imitation de la Vierge, celle du Stabat Mater », un des thèmes dominant la foi catholique pendant les années de guerre et qui se perpétuait après 1918. Le culte marial était relancé par le sacrifice consenti des survivants qui avaient livré les êtres aimés à l’image de la mère de Dieu offrant son fils dans la douleur. A elle de montrer encore la voie de la consolation, permise par la rédemption et la foi en la résurrection. Un texte écrit en 1922 par Laurent Remillieux, à l’occasion de la clôture d’une retraite pascale qui réunissait des jeunes filles et des femmes de la future paroisse, résumait les modalités de cette relation à Marie.

‘« Vierge Sainte Notre-Dame des Douleurs Reine des martyrs, Reine des vierges, reine et mère de tous les chrétiens, patronne aussi de cette chère paroisse qui se fonde, révélez à nos âmes avides de comprendre et d’aimer, les splendeurs du mystère de l’Incarnation et de la Rédemption de votre divin Fils. En passant si Dieu le veut, sur le Calvaire où vous vous êtes tenue, guidez-nous sur le chemin de l’Eternelle Béatitude. » 738

Le 8 décembre 1923, en la fête de l’Immaculée Conception, les abbés Remillieux et Colin adressaient aux hommes de l’Union Fraternelle et aux jeunes gens du Petit Cercle d’Etudes une feuille leur enjoignant de grossir la foule des pèlerins qui se rendaient à Fourvière le dimanche suivant 739 . La basilique, qui renfermait plusieurs centaines d’ex-voto gravés pendant les années de guerre, véritable « reliquaire des souffrances et des espoirs des soldats et de leurs familles » 740 , accueillait maintenant les catholiques endeuillés. La vénération due à Marie, « gardienne de la grande cité lyonnaise », était justifiée par le don du « Dieu de paix » au monde. Après les horreurs de la tuerie, après le tribut offert à la guerre, les catholiques reconstruisaient le monde sur les bases d’une foi christocentrique en un Dieu d’amour et de justice qui « procur[ait] la paix ». La religion s’imposait comme la « force morale » qui mènerait la France, « victorieuse de la guerre » à être « victorieuse dans la Paix » 741 . Elle proposait la consolation et les repères nécessaires à une population traumatisée par la guerre et la mission que les fondateurs de Notre-Dame Saint-Alban désiraient conduire dans ces confins de la ville se définissait dans ce contexte.

Mais la paroisse en fondation ne se nourrissait pas seulement d’un contexte de deuil général qui l’aurait établie comme une structure de sociabilité prenant en charge la douleur de l’ensemble des habitants du territoire paroissial. Elle restait investie sur ce point surtout d’une logique plus étroite, individuelle et familiale, qui ramenait la douleur collective au deuil personnel vécu par Laurent Remillieux. Le plus grand nombre de textes réunis sur le thème du culte des morts de la guerre se référaient à la perte de ses frères, même quand, dans un souci d’exemplarité, ils préservaient l’anonymat des héros martyrs. Le 14 août 1927, le curé de Notre-Dame Saint-Alban éprouvait le besoin de relater à ses paroissiens le voyage entrepris en Lorraine, sur les lieux des combats qui avaient englouti des milliers de soldats français et allemands 742 . Il racontait le départ de Nancy, la journée passée sur les champs de bataille dont « la terre ravinée, trouée, rest[ait] profondément meurtrie » en dépit des églises et des maisons reconstruites, la visite d’un cimetière du front où il s’était agenouillé devant les alignements de croix sombres et blanches que dominaient « deux tertres plus élevés que les autres et qui recouvraient les restes « d’un millier d’Allemands » et de « trois centaines de Français ». Mais au-delà de ce discours général, Laurent Remillieux, qui se cachait derrière « ceux qui pass[aient] à la recherche de très chers souvenirs », vivait l’ « émouvant pèlerinage » dans les échos de sa propre souffrance.

‘« Non loin de là un monument de pierre, au sommet arrondi d’une côte à peine plus élevée que les autres, attire le regard. Le monument mérite à peine ce nom. Comme il convient, en ces lieux désolés, il a gardé une allure grossière. La croix qu’il supporte est mal équarrie. Une simple phrase formée de lettres d’or, évoque une nuit et deux jours tragiques qu’ont vécu [sic] là pour garder ou gagner ce sombre mamelon des milliers et encore des milliers de jeunes hommes. Ils sont presque tous tombés : c’était le 19 et le 20 juin 1915. Il fait bon, en cette chaude journée d’août de demeurer quelques instants à l’ombre de cette croix, d’y relire le récit de la tragique bataille écrit par ceux-là même qui après avoir été épargnés là, sont allés quelques mois après mourir ailleurs. De nouveau la prière monte du cœur aux lèvres. » ’

Dans la nuit du 19 au 20 juin 1915, Jean Remillieux était tombé sur un des champs de bataille de Lorraine, tandis que son frère Louis, auteur d’un récit de la tragique offensive, était tué quelques mois plus tard à Verdun dans un trou d’obus. Leur frère avait tu les noms de cette histoire personnelle pour livrer à ses paroissiens un récit emblématique mais, plus de dix ans après les événements, il restait incapable de dissocier le souvenir de la guerre du deuil inachevé de ses frères. Ses morts l’avaient accompagné à Notre-Dame Saint-Alban, lui offrant la raison primordiale de la fondation paroissiale, l’édification d’un monument qui leur rendrait hommage et la mise en œuvre d’un projet missionnaire qui capitaliserait leur sacrifice. Le regroupement des vivants et des morts de la famille Remillieux se donnait finalement à la fois comme l’origine et la finalité de la nouvelle paroisse qui permettrait, au-delà de la mort, de réaliser le projet familial défini avant la guerre par le frère aîné. L’année 1922 manifesta à l’occasion de plusieurs cérémonies cette ultime perspective.

Une invitation à une messe célébrée à l’intention des défunts annonçait que les corps de l’abbé Jean Remillieux et de son frère Louis, l’un et l’autre tués à la guerre, seraient déposés dans l’oratoire provisoire le samedi 8 et le dimanche 9 juillet 1922.

‘« C’est une satisfaction austère certes, mais consolante aussi pour cette paroisse en fondation que d’abriter ces restes sacrés.
Jean Remillieux était prêtre. […] Son court apostolat, déjà très riche de réalisation était si chargé d’espérances qu’il suscita après lui des continuateurs. […]
Leurs âmes nous soutiennent au poste qui nous est confié dans la paix, elles attirent les bénédictions divines sur Notre-Dame Saint-Alban. Nous entourerons leurs dépouilles mortelles comme on entoure les reliques de ceux qui par amour se sont donnés jusque dans la mort. […]
Il faut que Notre-Dame Saint-Alban, née de la guerre, soit pour les siècles futurs un souvenir lyonnais du tragique événement qui l’a suscitée. Il faut que dès maintenant elle soit un monument aux victimes de 1914-1918. La continuation de leur œuvre les perpétuera mieux qu’un mausolée de pierre. » 743

La vie paroissiale du dimanche 9 juillet se déroulerait en leur présence et Laurent Remillieux reliait les messes dominicales au souvenir des Catacombes « où le Divin Sacrifice se célébrait sur le tombeau des martyrs ». Le recteur des Facultés catholiques, Monseigneur Lavallée, était attendu. Il devait intervenir lors de la messe de huit heures pour rappeler le sacrifice des prêtres morts à la guerre, « victimes du devoir accompli ». L’intervention de celui qui avait préfacé la biographie de Jean Remillieux et suivi les débuts de sa carrière était une autre façon d’inscrire Notre-Dame Saint-Alban dans la continuité de l’histoire familiale de son curé. Le dimanche 10 décembre 1922, une nouvelle cérémonie associait les morts de la guerre à la commémoration du souvenir de la fondation paroissiale. L’abbé Bérardier, sous-directeur des Œuvres diocésaines, et pendant la guerre aumônier de la 72ème division, était invité à bénir une plaque de marbre, placée provisoirement sur les parois de planches de la baraque Adrian.

‘« Prions pour nos morts. Ils ont sauvé la France en 1914-1918 et en 1919, ils ont mérité la fondation de Notre-Dame Saint-Alban, qui perpétuera leur souvenir et leur esprit, tel est le texte qui sera gravé au sommet de la plaque commémorative. Au-dessus suivra une prière dans laquelle on a cherché à exprimer quelle a été la raison profonde de leur sacrifice. » 744

Cette raison était encore une fois cherchée dans l’imitation du Christ et le sacrifice servait « à la rédemption du genre humain » qui passait par la réconciliation des peuples, l’union des Eglises chrétiennes et l’évangélisation des infidèles. La présence de l’abbé Bérardier qui avait annoncé au cardinal Sevin la mort de Jean Remillieux et qui avait célébré ses obsèques religieuses à Lunéville était significative de la volonté de Laurent Remillieux de reprendre le cours d’une histoire dont la guerre l’avait privé. Cette fois, il pourrait assister aux funérailles réitérées de ses frères. Mais l’impossibilité du deuil s’imposait encore même si elle était travestie par le mensonge. Le corps de Louis Remillieux ne pouvait être en aucun cas déposé dans l’église paroissiale puis qu’il avait été déchiqueté par un obus. Le mensonge redisait l'impuissance de Laurent Remillieux à réaliser le travail du deuil.

Dans ces conditions, seule la répétition le sauverait de l’impasse dans laquelle il était enfermé. Il plaçait les réalisations en cours dans les perspectives missionnaires définies avant 1914 par son frère. Son apostolat, qu’il ne pouvait plus mener indépendamment des expériences familiales déjà vécues, se poursuivait dans le sillage des actions menées pendant les années de guerre sur le territoire paroissial de Saint-Julien de Cusset, pour les fidèles de la chapelle de Croix-Luizet. Une feuille paroissiale datée de novembre 1919 renfermait ainsi l’extrait d’un tract écrit autrefois par l’abbé Jean Remillieux 745 . Le prêtre y réfléchissait sur les raisons du détachement religieux et de l’hostilité des anticléricaux et cherchait les voies de la reconquête catholique des classes populaires. Selon lui, la méconnaissance du Christ expliquait l’existence de ses détracteurs. Le Christ était même devenu étranger à ses fidèles qui se contentaient d’une pratique formelle éloignée des vérités de la foi. Le pasteur devait enseigner la vie de Jésus et lire avec ses paroissiens les Evangiles, solutions que Laurent Remillieux avait commencé à explorer à Villeurbanne. Apprendre à connaître le Christ réconcilierait les hommes avec cette figure de pureté et de pauvreté, emplie de miséricorde et de justice, qui serait alors à nouveau l’ « éducateur patient de rudes âmes plébéiennes qu’Il jettera[it] à la conquête pacifique du monde ». Laurent Remillieux se reconnaissait dans cette foi centrée sur la figure du Christ guidant l’œuvre missionnaire de ses prêtres. Même s’il avait promis à Victor Carlhian que la fondation paroissiale ne devait servir qu’à assurer une caution institutionnelle à l’établissement de son groupement religieux, il réalisait ses propres désirs. Lui, le survivant d’une famille endeuillée, avait l’intention de donner vie au projet familial d’apostolat missionnaire conçu dans la logique cléricale du début du siècle, il avait besoin d’une paroisse pour réaliser son rêve, et ses morts qui le rejoignaient dans ce nouveau territoire lui offraient les repères affectifs et religieux qui le ramenaient au temps de tous les possibles. La reconstitution du clan des Remillieux marginalisait d’autant plus Victor Carlhian que la disparition du frère et de l’ami intime avait rompu un équilibre autrefois favorable à l’émergence de plusieurs projets. Laurent Remillieux s’appropriait définitivement le mort, laissant à l’écart le rival qui ne bénéficiait, de plus, d’aucun appui institutionnel.

Le 29 octobre 1922, Laurent Remillieux conviait cependant tous les paroissiens à prendre part, chacun dans la mesure de ses moyens, à la mise en place de la plaque commémorative. Autour de ce monument, on prévoyait d’ailleurs d’installer d’autres « petites plaques harmonisées avec lui » qui porteraient « les noms de ceux de [leurs] morts qui [avaient] contribué, inconsciemment peut-être, à la fondation de Notre-Dame Saint-Alban ».

‘« Que toutes les familles du quartier ou d’ailleurs qui voudront associer ceux des leurs fauchés par la guerre à l’œuvre spirituelle qu’ensemble nous faisons ici veuillent avoir la bonté de s’adresser à ces Messieurs qui président à la réalisation de cette affaire de cœur. »’

Laurent Remillieux inscrivait enfin socialement ses deuils personnels dans une communauté d’amis et de fidèles, mais on peut continuer à s’interroger sur l'effet de cette inscription sociale, qui appelait en temps normal le commencement d’une résolution du deuil. Dans la logique de son histoire personnelle, l’hypothèse que son attitude masquait finalement l’impossibilité à réaliser le deuil des morts de sa fratrie semble plus probable, surtout que cette impossibilité était relayée par l’interdiction du deuil qui planait sur l’ensemble de la société et qui a amené les historiens à douter de « l’efficacité de la commémoration pour le travail de deuil individuel » 746 . La douleur individuelle de la perte se rejouait dans un nouveau quotidien sans autre alternative que l’illusion d’un soulagement collectif. Chaque acteur de la vie paroissiale pouvait investir la nouvelle structure religieuse de ses souffrances personnelles, mais tout projet collectif relevait de la chimère. Le rapprochement des différents groupes autour de la commémoration des morts de la guerre ne présageait pas d’une vie et d’une action religieuses communes. La pluralité des intervenants contrevenait dès l’origine à la cohérence du projet paroissial. La multiplicité des acteurs pressentis favorisait en fait l’éclatement des logiques paroissiales. Tandis que Laurent Remillieux demeurait enfermé dans une logique familiale, la logique territoriale de l’institution en appelait à la participation des habitants du territoire paroissial. Mais la logique du réseau relationnel construit autour de Victor Carlhian, ancien dirigeant du Sillon lyonnais, comme les propres impératifs familiaux de ce dernier, finissait de troubler la configuration du jeu paroissial.

Les familles « d’ailleurs » qui amenaient à Notre-Dame Saint-Alban leurs morts confirmaient le rapport d’extériorité qu’imposait par ailleurs le financement de la fondation paroissiale par des acteurs étrangers à l’espace urbain investi. Ainsi, si la mémoire de Jean et de Louis Remillieux étaient particulièrement invoquée, de nombreuses cérémonies officielles étaient aussi placées sous la protection des morts des familles Carlhian et Le Gros, aux intentions desquels on célébrait régulièrement des messes. La mort de Maurice Le Gros, le 23 juin 1923 à Mulhouse, resta associée spirituellement et matériellement à la fondation. Un témoignage affirmait que la construction de l’église fut financée avec sa part d’héritage et que son portrait ornait la cure 747 . En 1928 furent célébrées dans la paroisse les funérailles de Sœur Jeanne François Le Gros, religieuse de l’Ordre de la Visitation. Chaque année, une messe était consacrée au souvenir de celle qui avait dit un jour à Laurent Remillieux : « Je veux être à Notre-Dame Saint-Alban la petite lampe qui veille devant le Saint-Sacrement » 748 . Peu importe la véracité des paroles rapportées, les membres des familles des fondateurs demeuraient étroitement unis à la vie paroissiale, dans l’esprit des premières années. On retrouvait aussi dans une feuille paroissiale distribuée dans le quartier au cours des tout premiers mois de l’existence de la chapelle de secours la trace d’un ancien sillonniste, présenté comme « un ami des principaux bienfaiteurs de Notre-Dame Saint-Alban et de l’abbé Jean Remillieux, de ceux qui permett[aient] la fondation de [la] paroisse » 749 . La mort d’André Vernay, rendue plus tragique encore par sa jeunesse et par les circonstances familiales du drame, était racontée dans une rubrique intitulée « Chronique ». Elle était envisagée comme « une nouvelle occasion de resserrer les liens » qui unissaient les fidèles de Notre-Dame Saint-Alban, au même titre que les deuils vécus au sein du quartier, et tous ceux qui pouvaient se rendre libres le vendredi suivant étaient conviés à une messe chantée pour « unir leurs prières à celles des amis d’André Vernay ». La volonté d’articuler les différentes raisons d’être de la paroisse autour du culte des morts marquait les débuts de Notre-Dame Saint-Alban et renvoyait au contexte de deuil massif vécu par la société française en ce début des années 1920. Elle puisait aussi ses ressources dans le fonctionnement affectif et les intentions de son prêtre fondateur qui parvenait, dans son discours, à réunir les exigences individuelles et collectives des fidèles, taisant en cela la nécessité vitale qui le guidait personnellement.

Ce discours s’essayait à la conciliation de toutes les logiques qui présidaient à la fondation paroissiale. Les vivants rendaient aux morts de la guerre le culte qui leur était dû. Leur sacrifice annonçait la rédemption parce que les âmes ainsi rendues à Dieu accorderaient aux survivants la protection indispensable à la mission à mener dans la grande ville déchristianisée. Il permettrait de dépasser l’échec des décennies passées à la seule condition de réaliser autour d’eux une union chargée de l’amour divin.

‘« Nos morts fondateurs de Notre-Dame Saint-Alban.’ ‘Dimanche dernier, le 10 décembre 1922, IIème dimanche de l’Avent, sera une date dans notre histoire. Nous avons demandé à nos morts d’être avec nous les fondateurs de Notre-Dame Saint-Alban. Ils ne permettront pas que l’œuvre de vie, œuvre de construction spirituelle dans notre Lyon qui grandit soit compromise par l’absence de ressources matérielles. Ce sont eux qui nous donneront les apôtres dont le Christ Rédempteur veut se servir pour sauver les siens !
Nous n’oublierons jamais que le soir après le salut, nous emparant de leur souvenir, nous nous sommes promis un mutuel amour. Que par eux soient toujours écartées de chez nous toutes les mesquines manifestations d’égoïsme qui divisent. Dans le Christ Jésus et par nos morts nous voulons être à tout jamais un seul Cœur et une seule Ame. » 750

Le discours se lit autant comme une tentative pour sublimer la douleur des pertes inconsolables que comme un effort pour réunir sur un terrain consensuel, la commémoration du souvenir des êtres aimés et perdus, les intérêts divergents des différents intervenants. Il dissimule pourtant mal les contradictions qui minaient déjà les relations entre les acteurs concernés et qui pouvaient engendrer des dysfonctionnements au sein de la vie paroissiale. Les habitants du territoire paroissial se reconnaîtraient-ils dans les intentions des fondateurs bourgeois venus d’ailleurs et dans les préoccupations des anciens sillonnistes entraînés à leur suite ? Les obsessions de Laurent Remillieux et ses vues pastorales en adéquation avec les perspectives missionnaires institutionnelles ne réduiraient-elles pas au silence les velléités apostoliques mais laïques de Victor Carlhian ? La paroisse n’étoufferait-elle pas l’action et l’autonomie du groupement religieux qu’elle était présumée protéger ? Les conditions créées par la guerre avaient réuni des acteurs d’une même histoire, celle du Sillon lyonnais. Mais, au-delà de leur expérience sillonniste commune, ces hommes restaient chargés d’autres déterminismes sociaux et religieux qui avaient influencé différemment leurs itinéraires. Ils devaient maintenant composer avec les contraintes institutionnelles comme avec la réalité sociale de l’espace urbain qu’ils avaient investi.

La personnalité de Laurent Remillieux s’était située au croisement des volontés catholiques missionnaires issues des milieux sillonniste et ecclésial. Elle avait autorisé la concrétisation du projet de Victor Carlhian, tout en le dénaturant pour obéir aux nécessités d’une reconquête catholique de la ville déchristianisée, demeurée indissociable d’un cadre territorial et institutionnel. L’épreuve de la guerre avait néanmoins donné à la fondation paroissiale une autre dimension, dépassant les logiques catholiques définies dans la continuité du XIXe siècle. Le culte des morts de la guerre était apparu finalement comme l’élément fédérateur qui rassemblait des acteurs aux intentions divergentes autour de valeurs communes et d’une douleur partagée. La communauté paroissiale a pu contribuer à la prise en charge des deuils individuels, offrant un lieu où dire la perte et où tenter de trouver la consolation. Le discours des prêtres de Notre-Dame Saint-Alban a perpétué une lecture religieuse de la guerre présente tout au long du conflit. La reconstruction religieuse de la France, à laquelle participerait la nouvelle paroisse, reposait sur le sacrifice des héros martyrs. Les vivants se devaient aux morts mais, parce qu’ils avaient payé leur tribut à la guerre, les catholiques seraient récompensés par la rédemption d’une société hier en perdition. La catharsis induite par la guerre était promesse de nouveaux départs.

La problématique du deuil dont Laurent Remillieux avait investi le projet paroissial relevait aussi d’une logique plus personnelle, dans la continuité cette fois de l’histoire familiale exposée dans le deuxième chapitre. La paroisse conditionnait sa survie en ce qu’elle lui permettait de maintenir les projets conçus avant 1914 et dont la réalisation n’avait été pensée qu’au sein du cercle familial des Remillieux. Il venait avec ses morts poursuivre ses rêves, renouer le fil d’une vie interrompue, bousculant les plans de ceux qu’il n’hésitait pas à utiliser pour parvenir à ses fins, leur imposant ses désirs façonnés par l’institution ecclésiale et son espoir d’accomplir les ambitions familiales initiales. Il reprenait par ailleurs les combats livrés avant le conflit mondial et retrouvait les passions dont la guerre avait suspendu l’assouvissement. Déjà, l’Allemagne s’emparait de nouveau de lui et derrière le discours patriotique que tenaient les autres acteurs de la paroisse, affleuraient les velléités d’une réconciliation avec l’ennemi de la guerre qui priait elle aussi ses morts, victimes de la même barbarie. Laurent Remillieux rappelait à plaisir que la patrie ne constituait pas une fin en soi et c’était avec lui-même qu’il pouvait enfin se réconcilier, mêlant la paroisse à ses choix pacifistes et à son engagement en faveur du rapprochement franco-allemand.

La divergence, qui avait éclaté entre les deux principaux acteurs de cette première partie au moment de la fondation paroissiale, était le produit du développement de deux histoires personnelles, qui avaient pu se rencontrer sur le terrain d’un catholicisme social missionnaire, mais qui relevaient de deux logiques opposées. Son fondement résidait finalement dans l’affrontement de deux conceptions de la mise en œuvre de la foi catholique au sein de la société du XXe siècle naissant. Les personnalités de Laurent Remillieux et de Victor Carlhian incarnaient en effet deux modalités antagonistes de la présence catholique au monde moderne. Le clerc avait été façonné par une culture catholique familiale baignée de piété ultramontaine et imprégnée du conformisme des classes moyennes, avant de recevoir une formation exclusivement délivrée par l’institution ecclésiale. Le fonctionnement intellectuel de Victor Carlhian l’avait au contraire ouvert aux réflexions philosophiques et théologiques de ceux qui tentaient d’explorer les voies d’une conciliation de la foi catholique avec la pensée moderne. Le thème récurrent d’une nostalgie de la chrétienté médiévale véhiculée par Laurent Remillieux a été souligné à plusieurs reprises. Le prêtre reproduisait en cela le discours dominant de l’Eglise catholique, discours réactualisé dans le premier XIXe siècle avec le soutien accordé par la papauté à l’Europe de la Restauration et symptomatique de son refus du monde moderne. Alors que Victor Carlhian, même s’il restait prisonnier de certains préjugés d’un catholicisme social promu par la bourgeoisie, tentait de définir une nouvelle forme de présence catholique dans la société issue du libéralisme et de l’industrialisation, Laurent Remillieux s’en tenait à la logique institutionnelle héritière d’un rapport au monde défini au XIXe siècle depuis le Syllabus. En dépit des aménagements proposés par le pontificat de Léon XIII, les positions réactionnaires de l’Eglise catholique avaient resurgi au cours de la crise moderniste, enfermant Laurent Remillieux dans un ordre récusant toute autre logique. Les deux hommes avaient traversé parallèlement les épreuves fondatrices d’une génération de catholiques, mais de ces expériences, ils ne tiraient pas les mêmes leçons. La guerre avait semblé les réconcilier dans la douleur et le deuil. Elle avait noué entre eux un lien indéfectible en les privant d’un être aimé de tous deux. Mais les deuils ne furent pas non plus vécus de la même façon et aussi ce fut illusoirement qu’ils crurent construire un projet commun autour du frère et de l’ami disparu. Certes, les morts de la guerre assurèrent en partie l’unité de la fondation paroissiale, mais celle-ci, nourrie d’intentions différentes, révéla les désaccords.

Loin d’avoir conçu un projet commun, Laurent Remillieux et Victor Carlhian étaient en fait les détenteurs de deux projets personnels difficilement conciliables. Le malentendu perça dès les premières années de la vie paroissiale, introduisant des ruptures et des évolutions divergentes. Alors que Victor Carlhian pensait avoir établi un contrat d’aide mutuelle et que le projet paroissial de Laurent Remillieux resterait subordonné à ses propres intentions, le prêtre retournait à une vision institutionnelle de l’action religieuse et cherchait à expérimenter un apostolat missionnaire sur un territoire qu’il contrôlerait par son pouvoir curial, réitérant l’expérience vécue avec son frère à Croix-Luizet. Puisque le curé de Saint-Julien de Cusset n’avait pas voulu de lui ni de son groupe de laïques, il était parti à la recherche d’un autre endroit pouvant les accueillir, avait négocié avec les autorités diocésaines leur installation, tout en replaçant les velléités laïques au service des besoins institutionnels de l’Eglise catholique. Laurent Remillieux avait ainsi inséré la fondation d’une nouvelle paroisse dans la périphérie de Lyon dans les efforts, entrepris par l’Eglise de Lyon depuis le XIXe siècle, pour adapter le maillage paroissial à l’extension de l’espace urbain et tenter de s’assurer le contrôle de populations qui échappaient à toute emprise catholique. La rechristianisation de la société ne se concevait encore que dans une logique paroissiale d’encadrement territorial. Tout apostolat devait s’intégrer dans la trame classique des institutions territoriales soumise au pouvoir hiérarchique. L’organisation convenait au souci d’ordre et d’autorité de Laurent Remillieux, autant qu’elle correspondait à la formation de séminariste qu’il avait reçue pendant les années de la Belle Epoque. Mais elle lui offrait aussi la possibilité de recouvrer à terme une indépendance vis-à-vis d’un partenaire qui pouvait s’avérer encombrant par ses idées audacieuses et les moyens qu’il était susceptible de mettre en œuvre pour les faire aboutir.

Néanmoins, l’installation de ces catholiques lyonnais dans la périphérie urbaine n’était pas exempte d’ambiguïtés ni de paradoxes. L’opération était forcément coûteuse et, en vertu des dispositions de la loi sur la séparation des Eglises et de l’Etat, l’institution ecclésiale ne pouvait que se féliciter de la générosité des propositions émanant de riches laïcs de la bourgeoisie lyonnaise, même si ces derniers soulevaient en elle des inquiétudes quant à la non conformité de leurs opinions politiques et religieuses, à l’instar de Victor Carlhian. L’alliance conclue entre Laurent Remillieux et ce dernier obligeait le clerc à certaines concessions, très rapidement réduites à des actions purement formelles. Le détournement des activités du groupe de laïques au service paroissial en serait l’exemple extrême. Il était d’ailleurs difficile de savoir si Laurent Remillieux avait réellement pris conscience de leur divergence et s’il avait mesuré toutes les implications du projet personnel de Victor Carlhian. Il poursuivit son propre but sans se préoccuper des intentions des autres acteurs engagés dans la fondation paroissiale, sans paraître seulement les identifier distinctement, ce que lui reprocha amèrement à partir de 1922 Victor Carlhian.

Ne relevant pourtant pas de la seule volonté institutionnelle, la paroisse Notre-Dame Saint-Alban échappait, d’une certaine façon dès ses origines, à la seule logique territoriale. Les invitations aux cérémonies de fondation adressées aux membres de l’ancien réseau sillonniste, comme aux relations familiales et personnelles de Victor Carlhian et de Laurent Remillieux, élargissaient l’audience de la nouvelle paroisse. Les rapports que la paroisse devait entretenir avec le quartier se plaçaient dès le départ sous le signe de l’ambiguïté. La nature de la fondation paroissiale se révélait bien plus complexe qu’au premier regard. La hiérarchie ecclésiastique devait composer avec la réalité du groupe des fondateurs, incluant des laïcs et représentant un milieu social et religieux particulier, d’autant plus que ces mêmes laïcs finançaient ici l’effort d’encadrement religieux qu’entendait poursuivre l’archevêché dans toute la ville de Lyon. Parce qu’ils arrivaient finalement en nombre et qu’ils constituaient un groupe structuré au réseau relationnel dépassant un quelconque cadre paroissial, parce qu’ils venaient de l’extérieur et qu’ils partageaient une histoire de militance sillonniste, les fondateurs de Notre-Dame Saint-Alban imposaient un projet imaginé en dehors du territoire paroissial qu’ils désiraient investir, bousculant ainsi le schéma traditionnel d’appartenance paroissiale. Dans les modalités de la fondation paroissiale, était inscrit son fonctionnement ultérieur. Paroisse d’un espace périphérique lyonnais à la population majoritairement indifférente à la religion institutionnelle, elle était en même temps une paroisse financée par des laïcs, une paroisse placée sous la protection des morts des familles Remillieux et Carlhian, la paroisse d’un réseau de familles alliées, d’un milieu du catholicisme social lyonnais au passé sillonniste, qui trouvait là un lieu de ralliement.

Le projet missionnaire revendiqué portait l’empreinte de cette dualité. Notre-Dame Saint-Alban était conçue à la fois comme le lieu de l’expérimentation d’un approfondissement de la vie religieuse personnelle qui mènerait à un christianisme intégral – l’expression était contenue dans une citation utilisée dans la lettre circulante de juillet 1918 destinée aux laïques réunies par Victor Carlhian –, et comme le lieu d’une tentative de reconquête religieuse des ouvriers de la ville déchristianisée. Elle était le lieu qui cristalliserait les héritages de l’action religieuse et sociale des anciens sillonnistes lyonnais et qui s’ouvrirait aux nouvelles réflexions de ce milieu en recomposition après la guerre et, en même temps, elle devenait nécessairement la paroisse d’un territoire délimité de Lyon avec des habitants bien réels qui exprimaient ou non leurs propres besoins religieux. C’est bien cette rencontre, avec toutes les distorsions qu’elle impliquait, entre une utopie et une réalité, ou plutôt entre les utopies portées par Laurent Remillieux, Victor Carlhian et les autres acteurs de la fondation d’une part, et les réalités proposées par le territoire paroissial et sa population d’autre part, qu’il faut analyser dans la suite du travail.

Notes
733.

Papiers Colin, conservés parmi les papiers Folliet au Prado, Carton « Père Remillieux 1 ».

734.

Lettre datée du 15 décembre 1922, envoyée aux hommes et aux adolescents de la Société gymnique et aux enfants du patronage, signée par « Le Moniteur : Vacher »

735.

Programme des célébrations envoyé « aux membres du patronage et de la gymnastique », le jeudi 11 mai 1922, par l’abbé Colin, Papiers Colin.

736.

Reproduction d’une feuille paroissiale datée de novembre 1924 dans un brouillon dactylographié, inachevé, de l’ouvrage sur la paroisse promis par l’abbé Remillieux à la maison d’édition Bloud et Gay et qu’on peut dater de 1935-1936, p. 139. Papiers Folliet, Archives du Prado à Limonest (Rhône).

737.

Annette Becker, La Guerre et la Foi. De la mort à la mémoire 1914 –1930, op. cit. ; les citations sont extraites des p. 117 et 118.

738.

Clôture de la retraite pascale des femmes et des jeunes filles, 1922, Papiers Colin.

739.

Papiers Colin.

740.

Annette Becker, La Guerre et la Foi, op. cit., p. 65.

741.

Copie d’une note écrite par Laurent Remillieux et datée du 16 novembre 1919, Papiers conservés à la cure de Notre-Dame Saint-Alban, Dossier « Fondation ».

742.

Copie d’un extrait d’un bulletin paroissial, daté du 14 août 1927, Papiers Folliet.

743.

Annonce d’une cérémonie organisée les 8 et 9 juillet 1922 autour des corps de Jean et Louis Remillieux, victimes de la guerre, Papiers Colin.

744.

Copie d’un extrait d’un bulletin paroissial, daté du 29 octobre 1922, Papiers Folliet.

745.

Copie d’une note de Laurent Remillieux, retranscrite dans une feuille paroissiale, datée de novembre 1919, Papiers conservés à la cure de Notre-Dame Saint-Alban, Dossier « Fondation ».

746.

S. Audoin-Rouzeau, A. Becker, 14-18, retrouver la Guerre, op. cit., p. 252.

747.

Témoignage de Marie-Thérèse Rivollier, notes prises par Joseph Folliet, Papiers Folliet, Carton « Père Remillieux 3 », Prado.

748.

Citation extraite du bulletin paroissial, la Semaine religieuse et familiale, du 2 au 6 décembre 1934.

749.

Copie d’une feuille paroissiale datée du 22 février 1920, Papiers Folliet, Carton « Père Remillieux 3 », Prado.

750.
Copie d’une feuille paroissiale datée du 17 décembre 1922, « Nos morts fondateurs de Notre-Dame Saint-Alban.