Une frontière urbaine et industrielle

Le tracé des voies pénétrant à l’intérieur du secteur qui nous occupe, mais aussi la toponymie, révélaient l’émergence progressive du quartier 22 . Les lignes plutôt sinueuses des deux longs chemins de Monplaisir à Saint-Alban et de la Croix Morlon à Saint-Alban ou du chemin de Saint-Alban à Parilly, plus court mais à la largeur tout aussi variable, montraient leur ancienneté. Le premier, dénommé encore chemin Saint-Alban, attesté depuis 1827, portait le nom de la chapelle Saint-Alban, la plus ancienne église de la rive gauche. Les deux autres existaient officiellement depuis 1868. Le chemin de l’Asile qui conduisait à l’Asile départemental de Bron, construit entre 1869 et 1878, apparut dans le même temps, en 1873. Enfin, le chemin de la Plaine, dont l’origine est inconnue mais qui rappelle étrangement la topographie, s'ouvrit en 1891. Le chemin de Croix Morlon à Saint-Alban devint en 1912 la rue Bataille, nom d’un homme politique engagé dans des responsabilités municipales. Il perdit ainsi le terme qui le raccrochait à ce qui faisait apparemment jusque-là l’unité du lieu, un lieu marqué historiquement et religieusement, qui rappelait encore l’ancien village de la Chaussagne 23 et son monde rural. Il entrait dans l’ère de la modernité de la Troisième République, que cette modernité fût scientifique, industrielle, urbaine ou qu’elle s’exprimât dans des choix politiques. Le chemin de Villeurbanne à Vénissieux avait déjà été logiquement transformé, en 1908, en boulevard Pinel, puisqu’il longeait l’hôpital des « aliénés », comme le chemin de Monplaisir à l’Asile d’Aliénés était devenu l’avenue Esquirol. De nouvelles rues au nord-ouest, la rue Président Kruger et la rue du Transvaal attribuées en 1903, avaient dévoilé la sympathie des autorités locales pour les Boers en guerre contre les Britanniques. Une autre rue avait exposé plus directement à la fin du XIXe siècle l’extension en cours de la ville : la rue du Quartier Neuf, ouverte en 1892, formait un coude à angle droit et reliait, toujours en 1903, le chemin Saint-Alban à la rue Longefer. Trois dernières rues étaient signalées depuis 1902-1903, au nord, la rue Volney et la rue Montvert, plus au sud, le passage Guérin. C’étaient là les seules voies attestées avant la Première Guerre mondiale.

Dans la description synthétique des « quartiers neufs de la rive gauche » que Jean-Luc Pinol offre dans sa thèse 24 , on retrouve bien les caractères généraux de notre espace : un secteur mal structuré par un « réseau de voies encore inachevées », aux « conditions d’hygiène […] souvent des plus précaires », où « les espaces agricoles se mêlent aux usines et à l’habitat ». Ce dernier était encore composé de quelques fermes et résidences secondaires, « des maisons de campagne », mais il se distinguait de plus en plus par « l’agglomération désordonnée de maisons ouvrières autour de grandes usines ». Certaines rues ont conservé aujourd’hui des bâtiments de cette époque témoignant de la « faible hauteur des maisons », « souvent construites en pisé », « caractéristique des zones situées à l’est de la voie ferrée ». Sur le terrain encore, on observe cette démarcation notable, qui livre une des clés de l’organisation spatiale de la rive gauche. Sur cette rive, « la différenciation des arrondissements se réalise, en fait, par les formes de l’habitat : du nord au sud la densité du bâti décline avec un moindre développement de l’immeuble et une plus forte présence de la maison » 25 et le futur territoire paroissial en portait donc l’héritage.

Cet espace urbain est d’abord défini par les historiens ou les géographes qui ont travaillé sur l’histoire de l’urbanisme lyonnais 26 comme une des périphéries de Monplaisir, quartier lui-même périphérique de ce 7e arrondissement créé en 1912, « bourg digité édifié le long des voies de communication » 27 , confortant ainsi l’impression qu’on s’éloignait plus encore de Lyon. Le secteur en cours d’urbanisation était le produit d’une extension à l’Est du quartier de Monplaisir, en direction du quartier des Essarts situé au-delà du boulevard Pinel, sur la commune de Bron. La topographie des lieux était marquée d’une certaine diversité qui déterminait en fait deux espaces distincts. Le plus vaste était une plaine constituée par « une terrasse alluviale située de huit à dix mètres au-dessus du Rhône » 28 , dominée par une hauteur « d’origine morainique ». Au-dessus donc, « le molard du Vinatier et des hauts de Montchat s’élev[ait] à deux cent dix mètres et descend[ait] plus ou moins abruptement vers l’ouest par une balme […] raide en dessous du boulevard Pinel » (ancien chemin de Villeurbanne à Vénissieux), « par une pente plus douce vers Grange-Blanche et Monplaisir. La forte altitude y expliquait la présence du grand réservoir d’eau, le plus grand de la ville », à l’angle de la route nationale n°6 et du boulevard Pinel. Des rues en pente qui assuraient le lien avec la Grande rue de Monplaisir et sa prolongation au nord du quartier, on accédait au Transvaal qui s’étendait au seuil de la plaine dauphinoise. Le peuplement de cette zone s’était concentré à l’Ouest sur les voies qui étaient apparues au tournant du siècle. Cette portion d’espace en cours d’urbanisation dans la continuité de l’industrialisation de Monplaisir avait acquis le nom d’une de ses nouvelles rues : le Transvaal, dénomination qui rappelait les choix de la politique internationale des radicaux au pouvoir mais qui dénotait finalement aussi un mouvement conjoint de colonisation, européenne en Afrique, urbaine et industrielle ici. Dans les premières années du vingtième siècle, l’urbanisation induite par les nouvelles localisations industrielles avait commencé à coloniser cet espace à la frontière de la ville, autrefois dévolu aux activités maraîchères et à un habitat individuel essentiellement composé des demeures des propriétaires terriens et de quelques villas, utilisées comme résidences secondaires. La carte 2a, intitulée « Extension urbaine – situation en 1922 » a été réalisée à partir des données des matrices cadastrales de la période 1912-1944 29 . On y observe l’avancée du front de l’urbanisation jusqu’aux lendemains de la Première Guerre mondiale. En rouge apparaissent les constructions qui étaient déjà imposées en 1912, au moment de la confection d’une nouvelle matrice cadastrale. La répartition des constructions suivait tout d’abord logiquement le tracé des anciens chemins ruraux et elle coïncidait avec une mise en valeur agricole du territoire. Le reste du bâti se concentrait au plus près de Monplaisir et se distribuait le long des nouvelles voies au tracé cette fois plus rectiligne.

J’ai retrouvé une trace des résidences secondaires dans les indicateurs Henry publiés avant 1914. Elles se localisaient effectivement sur les voies les plus anciennes, chemin de Monplaisir à Saint-Alban, chemin de Croix-Morlon à Saint-Alban ou encore chemin de Villeurbanne à Vénissieux 30 . Elles appartenaient à des rentiers ou à des personnes retirées des affaires, d’anciens négociants en vin par exemple. Les autres villas servaient désormais de résidences principales à des négociants, des industriels ou des cadres supérieurs désirant s’éloigner quelque peu du centre de Monplaisir ou s’installant au contraire à proximité des établissements de leur entreprise, comme François Barioz, fabricant de vernis, signalé au 24 du chemin de la Croix-Morlon dans l’indicateur Henry de 1901, propriétaire à la même adresse d’une maison, d’un laboratoire, d’un magasin, d’un atelier et d’un garage 31 . Les ouvriers et le reste du monde du travail manuel avaient aussi commencé à peupler les alentours. S’ils travaillaient surtout dans les grandes usines métallurgiques et chimiques qui dominaient le paysage industriel de la rive gauche, on les retrouvait également dans des entreprises aux dimensions variées œuvrant dans d’autres domaines, comme le laisse supposer la lecture de la rubrique « activités » des résidents recensés par les indicateurs Henry. Les appellations professionnelles, plus précises que dans les listes nominatives du recensement de 1911, évoquent directement les emplois que pouvaient occuper les salariés des différentes usines automobiles ou de l’entreprise des frères Lumière de Monplaisir : garnisseur en voitures, ouvrier en plaques photographiques. D’autres activités ou d’autres types d’entreprises sont suggérés à travers les ouvriers mécaniciens et les chaudronniers. L’énumération proposée par Michel Laferrère dans sa thèse sur l’industrie lyonnaise rend bien compte de la situation : « Aux automobiles, aux plaques photographiques, aux parfums, industries de la Belle Epoque, sont venus s’ajouter la construction électrique, les produits chimiques spéciaux et des activités annexes, fonderies, chaudronneries, tréfilerie, ateliers de mécanique générale ». Et l’auteur, comparant les secteurs de Monplaisir et de Grange-Rouge à Villeurbanne, évoque plus loin « l’enchevêtrement général des activités et des établissements de toutes dimensions » comme « un caractère […] important du paysage » 32 . Toujours avant 1914, au 15 du chemin de Monplaisir à Saint-Alban était installée l’usine du parfumeur Vachon-Bavoux, au 6 un atelier de mécanique. L’industrie chimique était aussi représentée au 12 du chemin Saint-Alban, par la Société Anonyme des produits chimiques de Fontaines-sur-Saône. A la lecture de la liste de ses bâtiments consignée dans la matrice des propriétés bâties 33 , on imagine l’importance de son emprise foncière sur le quartier : entrepôt des cotons, bâtiment des antiseptiques, carderie de coton, bâtiment des machines, entrepôt d’iodoforme, matériel fixe d’usine, hangar de distillation, hangar et quai de silicate, atelier de silicate, atelier de menuiserie, four à plâtre et autres remises, hangars et entrepôts. Mais on restait encore à la limite de la partie la plus urbanisée de Monplaisir. Au-delà de cette limite, l’espace conservait une fonction d’agriculture périurbaine et commençait seulement à développer une fonction résidentielle. La frontière artisanale et industrielle se déplacerait à nouveau à partir de la Première Guerre mondiale.

La situation avait en effet déjà évolué au début des années 1920. La carte 2a présente aussi la poussée de l’urbanisation durant une décennie, entre 1912 et 1922. La date de 1922 a été imposée par les plans au 1 / 500e retrouvés aux Archives Municipales de Lyon qui nous ont permis de reconstituer le quartier au début des années 1920. Les feuilles de cette première série utilisée de façon presque exhaustive sont effectivement datées de 1920, 1921 ou 1922. La mention CN qu’on rencontre dans les matrices des propriétés bâties et qui signifie construction nouvelle, accompagnée d’une date, peut servir à « dater » une maison du point de vue de l’année d’imposition. Elle n’indique pas forcément précisément l’année de construction. Mais sa fréquence dans les cases correspondant aux propriétés bâties de l’espace étudié témoigne tout de même clairement de la poussée de l’urbanisation à partir de la Première Guerre mondiale. On doit tout d’abord noter le développement de la voirie dans la continuité des nouvelles rues apparues au début du XXe siècle. Le tracé rectiligne des rues Jean Desparmet (attestée en 1915 34 ) et Edouard Nieuport (1921), en bordure de l’usine Paris-Rhône, des rues Pierre Sonnerat (1920), des Maçons (1921), Tramuset (1921) et Villebois-Mareuil (1924), plus au nord du territoire paroissial, se distingue de celui des anciens chemins ruraux. Ces voies ont été ouvertes dans le quartier du Transvaal et c’est ce dernier qui a le plus bénéficié de l’extension urbaine. Sur les pentes, une seule rue récente a été enregistrée en 1920, la rue Victor de Laprade. La toponymie révèle encore les préoccupations scientifiques et les velléités de conquête de la Troisième République à travers des hommes illustres. Mais la rue des Maçons nous informait plus directement sur les propriétaires de ses maisons. L’inachèvement du réseau viaire, toujours plus dense au nord-ouest du quartier, et son caractère non planifié demeuraient perceptibles quand on observait les impasses, l’étroitesse de certaines voies et l’inorganisation de l’ensemble. Des voies semblaient avoir été percées pour les besoins des usines qu’elles desservaient (rue Edouard Nieuport par exemple) ou à l’occasion du lotissement de terrains autrefois dévolus à l’agriculture, sans qu’aucun plan d’aménagement n’organisât ce lotissement improvisé (rue des Maçons).

L’expansion urbaine a donc été conduite essentiellement à partir du quartier du Transvaal, en direction du sud et de l’est du territoire paroissial. Les nouvelles constructions se concentraient dans les rues ouvrières tandis que l’habitat demeurait relativement « dispersé » dans la moitié sud et est, aux limites de la ville. L’extension du bâti suivait la logique de l’occupation des sols et la progression de l’industrialisation. La carte 2b a été produite à partir de la codification de la nature de chaque parcelle, puis de la construction d’une typologie visant à différencier les usages et les fonctions de l’espace. Nous avons voulu en premier lieu évaluer l’étendue des terres à usage agricole, indiquant qu’on se trouvait bien dans un espace de transition, sur une frontière de l’urbanisation. Les terres réservées à un usage agricole spécifié ou non s’étendaient, de façon cohérente, en majeure partie au sud et à l’est du territoire. Jardins maraîchers, vignes, vergers, pépinières produisaient encore leurs cultures spécialisées. Mais des mentions portées sur les plans au 1 / 500e, comme « anciennes pépinières », montraient que certaines avaient été abandonnées pour laisser place à des terrains désormais en friche et à bâtir. D’ailleurs l’annotation « Terre », la plus fréquente, ne laissait présager d’aucun usage agricole précis. Quelques jardins maraîchers, de petite superficie, s'inséraient dans la zone d’habitat au nord-ouest du quartier du Transvaal. Cet espace agricole résiduel rappelait l’ancien monde rural, qui résistait pour un temps encore à la poussée urbaine. La carte 2c complète ce thème de l’espace rural résiduel en localisant les chefs de ménage classés dans le groupe professionnel des agriculteurs, d’après les listes nominatives du recensement de 1921. Leur distribution le long des anciens chemins ruraux, chemin de Monplaisir à Saint-Alban, chemin de Saint-Alban à Parilly et chemin de Croix Morlon à Saint-Alban (renommé rue Bataille), marquait l’ancien peuplement rural de la zone. Maîtres de grands domaines agricoles, comme les Baudrand de Laroue du chemin Saint-Alban à Parilly, petits propriétaires terriens cultivant leurs jardins, à l’aide parfois de journaliers, ils manifestaient l’interpénétration des mondes urbains et ruraux, caractérisés par des organisations spatiales différentes.

L’industrie gagnait du terrain sur les activités agricoles : des usines, qui témoignaient de la deuxième phase de l’industrialisation, étendaient leur emprise aux abords du quartier ou même s’intercalaient à l’habitat. Les anciennes usines s’étaient agrandies : la Société Anonyme des produits chimiques de Fontaines-sur-Saône, devenue en 1922 la Société Progyl, avait aménagé en 1914 un atelier de phosphate de chaux et un nouvel atelier de menuiserie. De nouveaux bâtiments de fabrication et des entrepôts étaient déjà en construction toujours au début du chemin Saint-Alban. La Société Anonyme Paris-Rhône, née pendant la Première Guerre mondiale et dont les ateliers longeaient la rue Edouard Nieuport, produisait des appareils électriques 35 . Les autres usines avaient pris place au début des années 1920. L’industrie automobile réaffirmait sa présence dans le 7e arrondissement avec l’usine de La Buire, installée au 274 de la Grande rue de Monplaisir. Fondée en 1909, la Société nouvelle de la Buire Automobiles y installait ses nouveaux locaux en 1919 36 . La métallurgie, secteur dominant à Monplaisir, était représentée au 49 de la rue Bataille par la Société Anonyme Etirage et Tréfilerie du Rhône, où elle côtoyait les établissements d’aviation Esnault-Pelterie enregistrés au 47. Entre 1920 et 1921, cette dernière étendait ses installations dont la matrice cadastrale dresse un inventaire précis 37  : à la première usine et à l’atelier de soudure déclarés en 1920, venaient s’ajouter une usine B, un nouvel atelier d’outillage, un bureau et une conciergerie, sur de vastes terrains pris aux activités agricoles et encore éloignés du noyau résidentiel du Transvaal. L’industrie se mêlait plus étroitement encore à l’habitat avec les Etablissements Métallurgiques du Rhône, la Maison Gilly, qui occupait les 24 et 26 de la rue Longefer.

D’autres activités participant du secteur secondaire pouvaient être repérées et s’effectuaient dans des unités de production de petite taille, dans lesquelles œuvrait un patron dirigeant son atelier et employant ou non un petit nombre de salariés. Ces petites entreprises pouvaient travailler en sous-traitance, comme les ateliers de mécanique. Ces ateliers n’étaient pas toujours déclarés. L’ouvrier mécanicien d’usine continuait à occuper un emploi salarié, tout en démarrant parallèlement une activité à son compte. L’affaire prenant de l’ampleur et assurant des revenus suffisants, l’ouvrier quittait l’usine pour se consacrer à son entreprise. Ainsi Jean-Antonin Lèbre, recensé comme manœuvre en 1921 rue Président Krüger, possédait un atelier de mécanique au 3 rue du Transvaal, présent sur le plan au 1 / 500e dessiné en 1921, mais seulement déclaré comme construction neuve, et donc imposé en 1925 sur la matrice cadastrale 38 . En 1931, Jean-Antonin Lèbre indiquait qu’il était ajusteur, sans aucune précision sur son employeur. Il demeurait donc dans la catégorie des ouvriers. Mais en 1936, les listes nominatives le déclaraient « industriel en mécanique », le hissant désormais au niveau du patronat. Son nom se trouve d’ailleurs noté à côté du signe symbolisant la production d’outillage incluse dans les industries métallurgiques sur la carte industrielle au 1 / 10000e de Lyon, réalisée en 1932 39 .

Notes
22.

Voir Jean Pelletier, Lyon pas à pas, Lyon, Editions Horvath, 1992, réédition, 224 p.

23.

Dans les anciennes histoires de Lyon, on trouve quelques renseignements sur la paroisse de Chaussagne, dont l’existence était attestée à l’époque médiévale et qui se situait à la limite des terres habitables et cultivables, menacées par les inondations du Rhône. La communauté relevait alors du Dauphiné. Elle aurait disparu avec la construction du pont sur le Rhône et la formation progressive de la Guillotière, la population abandonnant le village pour la proximité de la ville. Voir notamment, André Kleinclauz (sous la direction de), Lyon des origines à nos jours. La formation de la cité, Lyon, 1925, 429 p., et Albert Montfouilloux, Le plat pays lyonnais dauphinois de la rive gauche du Rhône, Lyon, Imprimerie-Express, Université de Lyon, 1929, 380 p., p. 148-154.

24.

Jean-Luc Pinol, Les mobilités de la grande ville, op. cit., p. 120-122. Toutes les citations contenues dans le paragraphe sont tirées de ces quelques pages. L’auteur a d’ailleurs consacré un premier chapitre, dans la présentation de la ville de Lyon, à rappeler avec « les conditions générales de la vie urbaine », des informations sur «  le logement et l’emploi » (p. 31 à 53) qui ont guidé l’écriture de ce chapitre dans son intégralité.

25.

Pierre Cayez et Martine Chevalier, « Approche du phénomène d’urbanisation de la rive gauche du Rhône (1852-1894) », in Maurice Garden et Yves Lequin (sous la direction de), Construire la ville, XVIIIe – XXe siècles, Lyon, P.U.L.,

26.

Charles Delfante, Agnès Dally-Martin, Cent ans d’urbanisme à Lyon, op. cit., p. 210-214. Les travaux liés à l’histoire industrielle de Lyon fournissent aussi des informations sur la croissance de la ville à l’Est. La thèse d’Yves Lequin propose ainsi un développement sur « La conquête de la rive gauche », décrivant l’extension urbaine et industrielle de Monplaisir avant la Première Guerre mondiale : Yves Lequin, Les ouvriers de la région lyonnaise (1848-1914), Lyon, P.U.L., 1977, volume 2, p. 162-163 et p. 194-196. Pierre Cayez donne aussi des renseignements sur les industries de la rive gauche dans Crises et croissance de l’industrie lyonnaise (1850-1900), Paris, Editions du CNRS, 1980, 357 p., renseignements résumés dans l’ouvrage qu’il a dirigé avec Françoise Bayard, Histoire de Lyon des origines à nos jours, Tome II, du XVIe siècle à nos jours, Le Coteau, Editions Horvath, 1990, 479 p., et dont on peut utiliser la bibliographie renvoyant à des travaux déjà anciens mais utiles pour leurs descriptions comme ceux de Michel Laferrère, Lyon, ville industrielle : essai d’une géographie urbaine des techniques et des entreprises, Paris, PUF, 1960, XII-541 p., dont j’ai lu entre autres l’introduction, présentant un historique de l’industrie lyonnaise. Sur le thème, on dispose d’un instrument bibliographique commode, même s’il date de plusieurs années déjà : François Robert, « Références bibliographiques des travaux universitaires se rapportant à l’histoire des entreprises en Rhône-Alpes », Bulletin du Centre Pierre Léon d’histoire économique et sociale, 1994, 4, p. 25-40.

27.

J.-L. Pinol, op. cit., p. 121.

28.

Je reprends la description topographique rédigée par Jean Pelletier, op. cit., p. 105.

29.

Matrice cadastrale 1912-1944, A.D.R., 3 P / 123, 104 à 108.

30.

Je n’ai consulté que quelques exemplaires des indicateurs Henry et j’ai relevé la mention « Habitation d’été » pour quelques demeures dans les indicateurs des années 1901 et 1912.

31.

Matrice cadastrale de 1912, A.D.R., 3 P / 123, 104.

32.

M. Laferrère, op. cit., p. 40-42.

33.

Matrice des propriétés bâties, A.D.R., 3 P 123, 104.

34.

Les dates indiquées reprennent celles proposées par Histoire des rues. Toutefois, ces dates ne correspondent qu’à une réalité officielle. Ainsi, les habitants de la rue Villebois-Mareuil, attestée en 1924, ont été recensés en 1921, alors que ceux de la rue Edouard Nieuport, attestée en 1921, ne l’ont été qu’à partir de 1926. Cela nous montre qu’on se trouve bien dans un espace à la réalité urbaine encore mal fixée et on ne doit pas s’étonner que les faits devancent leur prise en compte par les services municipaux.

35.

Les débuts de Paris-Rhône ont été étudiés par Anne Sarazin, Paris-Rhône, usine moderne, usine de guerre. Les débuts d’un constructeur d’appareils électriques (1915-1919), D.E.A., Université Lumière-Lyon 2, juin 1995, 102 p. + annexes (direction Yves Lequin et Sylvie Schweitzer).

36.

Pierre L. Pouzet, « La Buire, constructeur d’automobiles », Rive Gauche, Mars 1991, n° 116, p. 3-6.

37.

Matrice cadastrale, A.M.L., 3 P 123 / 106, case 3236.

38.

Matrice cadastrale, A.M.L., 3 P 123 / 106, case 3628.

39.

A.M.L. 2 S 456, « Les cartes industrielles de France : le Rhône (1932) ».