Habiter un quartier neuf de la périphérie : à la recherche des clivages sociaux et politiques

La distribution spatiale des individus dans la ville en fonction de leurs groupes professionnels ou de leurs origines géographiques ne constitue pas en fait le seul indice d’une division sociale de l’espace. Les mobilités des différents groupes et leurs usages de l’espace urbain sont donc aussi révélateurs de l’organisation sociale du territoire et des rapports sociaux qui le structuraient. Chaque groupe social avait sa manière d’habiter la ville et cette dernière influait sur l’insertion des individus dans la société urbaine, la place qu’ils y occupaient, leur rapport avec les institutions et donc avec la paroisse. Si les choix ou les contraintes du logement dépendaient du niveau économique et des nécessités du travail, ils étaient aussi conditionnés par la mobilité des résidents, les âges de la vie et les histoires familiales. Jusqu’à présent les formes de l’habitat ont surtout été étudiées dans la perspective d’une histoire de la croissance urbaine et de ses modalités, même si les préférences ouvrières en matière de logement ont déjà été soulignées. Elles le seront maintenant dans celle d’une histoire des groupes sociaux et contribueront à vérifier les hypothèses formulées sur l’organisation sociale de l’espace paroissial. Par un traitement statistique et cartographique des données sérielles relevées dans la base de données, on a essayé de mettre en évidence des indicateurs, complétés et nuancés par des renseignements ponctuels obtenus par des sondages dans les Archives de la Justice de Paix ou par les témoignages recueillis, qui permettront d’entrer dans la vie quotidienne des habitants du territoire paroissial par le biais de leurs logements, et de définir des variables qui contribueront par la suite à une analyse des recours à la religion et des rapports entre les habitants et la paroisse.

Les cartes 5a et 5b sur l’habitat en 1922, la première recensant le nombre de ménages par logement, la deuxième dressant une typologie des résidents autour du critère propriétaire – locataire, reprennent l’idée de dresser un état des lieux au moment de la fondation de la paroisse. Les bâtiments laissés en blanc n’ont pas été renseignés, soit parce qu’il ne remplissaient pas une fonction résidentielle (usines), soit parce que leurs habitants n’ont pas été recensés en 1921 ou qu’ils n’ont pas fait partie de l’échantillon des rues retenues lors de la constitution de la base de données (Grande rue de Monplaisir). La carte 5a a donc été créée à partir d’une information quantitative (le nombre de ménages par logement), mais nous avons pensé qu’elle révèlerait aussi un aspect qualitatif, puisqu’elle permettrait de différencier habitat individuel et habitat collectif. On peut en effet considérer qu’au-dessus de deux ménages, nous avons affaire à un logement collectif. La carte 5b devait rendre compte de trois situations dissimulant des rapports sociaux et des contraintes économiques différentes : on pouvait être le résident unique d’un logement dont on était propriétaire ou, par nécessité économique, accueillir un locataire ; la situation opposée était celle du propriétaire non résident ayant investi dans des logements de rapport. Les sondages réalisés dans les Archives de la Justice de Paix 115 ont permis de mieux définir les caractéristiques des logements collectifs et les rapports tissés entre locataires et propriétaires. A travers les quelques cas particuliers que ces dossiers présentent, on a aussi recueilli des informations concernant les locataires du Transvaal. On peut alors compléter le portrait des ouvriers du quartier et, en reprenant l’exploitation de la base de données, entrer à nouveau dans les problèmes de la mobilité de la population qui ont déjà fait l’objet de certaines remarques au cours de l’analyse des caractéristiques sociales et démographiques de la population. Il est important d’établir un bilan précis sur ce point car la stabilité des résidents ou leur instabilité ne revêt pas seulement un intérêt pour une étude des façons d’habiter un espace urbain ; elle devient aussi une caractéristique importante quand on doit établir les contours des fidèles potentiels d’une paroisse en vue d’une analyse de la pratique religieuse.

L’habitat collectif était resté minoritaire et sa distribution semblait largement commandée par l’implantation des établissements industriels. La rue Edouard Nieuport présentait le cas le plus net. Le côté pair de la rue était occupé par les locaux de la Société Paris-Rhône et seul le côté impair offrait des habitations. C’était ici qu’on trouvait la plus grande part d’habitat collectif et la concentration la plus importante de résidents dans un immeuble réservé à des garnis. Le croisement des cartes 5a (habitat collectif à partir de trois ménages par habitation) et 4b’ (localisant les manœuvres recensés en 1921) est d’ailleurs révélateur : dans la plupart des cas les manœuvres sont associés à un habitat collectif, signe notable de la faiblesse des revenus des ménages et de leur mobilité professionnelle et résidentielle, même s’il ne s’agit pas systématiquement d’un logement en garnis. Ce type de logement, maisons proposant des garnis et hôtels meublés, a d’ailleurs fait l’objet d’une enquête au milieu des années 1920. Les garnis ont été répertoriés et consignés dans les registres de la Police administrative 116 . Tous n’étaient pas déclarés, mais la localisation de ceux qui ont été effectivement inventoriés confirme l’idée d’une concentration de la population ouvrière dans le Transvaal, puisqu’on les retrouve au 22 de la rue Pierre Sonnerat et au 5, 5bis, 7, 10 et 31 de la rue du Quartier Neuf. Seul le 5 du chemin de la Plaine offrait donc des garnis en dehors du noyau du quartier formé à partir du tournant du siècle.

L’habitat collectif est par ailleurs évoqué à travers les dossiers de la Justice de Paix, quand ils détaillent les différends entre locataires et propriétaires ou quand ils livrent des inventaires sommaires après décès. Le terme d’immeuble revient dans presque tous les procès-verbaux ayant trait à ces sujets et si l’on s’en tenait à cette source, on aurait l’impression d’avoir affaire à un quartier peuplé d’ouvriers habitant exclusivement dans des meublés exigus, des ouvriers marqués par une forte mobilité. Les termes servant à définir les logements proposés à la location, « un local à usage d’habitation personnelle » dans un immeuble du 40 bis de la rue Bataille 117 , « une chambre » au 19 de la rue Longefer 118 , laissent percevoir leur précarité. Les logements composés d’une seule pièce apparaissaient en nombre. Une description sommaire après décès consignée en 1921 119 nous fait pénétrer dans un immeuble au 54 rue Bataille, à la limite du territoire paroissial. La disparue, divorcée et sans profession, habitait une « unique pièce » pauvrement meublée. Le côté cuisine comprenait une table en sapin, deux chaises et un banc et le côté chambre un lit en sapin, garni de deux draps, de deux traversins, d’une couverture et d’un édredon en plume. Le dernier meuble de la pièce, encore en sapin, était une grande armoire à deux portes (mais il en manquait une), où étaient entreposés « un lot de vieux linges, une couverture de coton, six draps, deux chemises de femme (neuves) et un lot de serviettes et torchons ». « Un vieux placard à deux portes et deux tiroirs » contenait un lot de laine provenant d’un matelas défait » et « un billet de cinquante centimes ». Un autre placard, mais à une seule porte et à un seul tiroir, renfermait « un lot de vaisselle, une caisse et une meule ». La pièce était chauffée par un poêle rond à charbon. « Une bassine en zinc », « un petit baril défoncé », « une marmite en fonte » et « un chauffe-pieds » complétaient l’inventaire. Six mois plus tard, le propriétaire de l’immeuble déclarait avoir découvert, dans sa cave, une caisse renfermant divers papiers contenant la succession de la défunte locataire. Un livret de la Caisse d’épargne du Rhône recelait les économies de cette dernière, sa fortune, soit 4521 francs en tout et pour tout.

Ces logements en location appartenaient à des individus habitant le plus souvent, au moins à un moment donné de leur vie, le même quartier, voire la même rue et le même immeuble : l’information obtenue par l’exploitation cartographique (carte 5b) des données croisées des matrices cadastrales et des listes nominatives est illustrée dans les cas exposés par les jugements de la Justice de Paix. Les propriétaires, agriculteurs à leur compte, proches de l’âge de la retraite, retirés d’affaires et autres veuves rentières avaient misé sur l’opportunité d’une industrialisation appelant une main d’œuvre ouvrière. D’ailleurs, sur toute la rive gauche, « la production des logements populaires », étudiée par Pierre Cayez, « n’attirait guère les initiatives externes : 82 % des propriétaires producteurs résidaient sur place » 120 . La Société Anonyme des Logements Economiques, constituée en 1888 dans un but philanthropique par de grands bourgeois lyonnais inspirés par le catholicisme social et l’hygiénisme, Edouard Aynard, Joseph Gillet et les frères Mangini, érigea deux immeubles à Saint-Alban, en 1929 121 . Mais elle demeura la seule initiative de ce type. Certains investissements dans des immeubles de rapport étaient plus rarement le fait de propriétaires résidant hors du quartier et laissant le soin de la gestion de leurs biens immobiliers à des gérants d’immeubles, tout en profitant des difficultés de logement que rencontrait la population ouvrière dans les grandes villes industrielles et qui s’étaient exacerbées après la Première Guerre mondiale.

L’insuffisance du parc immobilier expliquait l’entassement des ménages et la dépendance des locataires vis-à-vis des propriétaires. Les plaintes déposées par les propriétaires pour des loyers impayés ou des refus de quitter une habitation, même après la signification du congé par un huissier, donnaient lieu à de nombreux jugements en faveur des requérants. Pourtant, le Tribunal accordait souvent aux défendeurs un délai de quelques mois avant l’expulsion légale, montrant par là qu’il tenait compte de la situation inextricable des locataires. L’inflation des loyers après la guerre avait aussi touché le quartier et des augmentations de quarante pour cent, voire plus, pouvaient être imposées. J’ai essayé d’identifier les protagonistes des conflits d’intérêt que la Justice de Paix s’efforçait d’arbitrer. Si les propriétaires ont majoritairement pu être retrouvés à partir des matrices cadastrales et des recensements, les locataires des chambres ont le plus souvent échappé aux recherches. Leur absence dans les listes nominatives des recensements quinquennaux semble significative de la courte durée de leur passage dans le quartier. Cet élément ponctuel ajouté à l’évaluation de la mobilité résidentielle de la population de quelques rues confirme l’instabilité de toute une partie de la population ouvrière du Transvaal.

Un locataire pouvait avoir lui aussi recours à la Justice pour dénoncer les abus de son propriétaire, et sa plainte fournit l’occasion de nous introduire dans une autre catégorie d’habitat collectif et dans une autre façon d’habiter le Transvaal. Le 17 février 1931, un jugement contradictoire opposait le locataire d’un appartement situé dans une maison au 8 de la rue Longefer, au propriétaire dudit logement, représenté par une régie immobilière du 6e arrondissement 122 . L’objet du litige portait sur la valeur du local et un architecte avait été sollicité pour une expertise. Louis Allamel, domicilié rue Moncey, puis rue de la Villette, possédait, à cette adresse, deux maisons, une de trois ouvertures et l’autre de dix-huit, déjà imposées au moment de la confection de la matrice cadastrale, en 1912. En 1913, il acquérait une autre petite maison (trois ouvertures) dans la même rue. En 1921, comme en 1911, six ménages avaient été recensés au 2 (qui deviendrait le 8 lors de la nouvelle numérotation) de la rue Longefer. En 1926, ils étaient huit et en 1931, quatorze. La croissance démographique pesait sur la croissance urbaine et la demande excédait l’offre de logement. Le requérant, Pierre-Paul Mollas, nouvellement installé à Lyon, était marié et avait trois enfants, deux filles de cinq et trois ans (nées à Bordeaux respectivement en 1925 et en 1928) et un bébé de quelques mois. Les deux parents travaillaient, le père comme employé O.T.L. et la mère dans les établissements Lafont. Les autres chefs de ménage appartenaient au monde du travail manuel et les manœuvres et les ouvriers étaient les plus nombreux.

Le local de 30,4 mètres carrés occupé par la famille de Paul Mollas était situé au premier étage et se composait de deux pièces, une cuisine et une chambre d’une superficie égale. La cuisine avait « les murs peints dans le bas et badigeonnés au-dessus ». L’aménagement intérieur comprenait « un évier en pierre, un charbonnier, une planche à batterie ». L’eau et le gaz avaient été installés. Cette cuisine dont « l’état de propreté laissait à désirer » possédait un carrelage « en carreaux de ciment qui, par la suite d’une pose défectueuse », était détruit « sur une grande partie de sa surface ». La chambre, « parquetée en sapin », était « éclairée par une porte à balcon » et comportait « une cheminée et deux placards ». Une cave et un petit jardin étaient inclus dans la location. Un cabinet d’aisance, commun à deux locataires, se trouvait sur le palier. Un bail verbal avait été conclu entre les deux parties en juin 1930 et le prix du loyer annuel avait été fixé à 1500 francs. Mais après être entré dans les lieux, Paul Mollas introduisait une instance en réduction du prix de son loyer, demandant que ce prix fût ramené à 537 francs et 60 centimes. En 1914, le local était loué pour 192 francs par an. Louis Allamel justifiait l’augmentation par les améliorations qu’il avait fait exécuter et qui se réduisaient essentiellement à l’installation d’eau courante et de gaz et à l’aménagement des abords de la maison. En fait, c’était le locataire précédent qui avait fait installer à ses frais le gaz dans l’appartement et Paul Mollas l’avait rétribué pour cette adjonction. L’expert estima finalement la valeur locative à 700 francs et on demanda au propriétaire de refaire le carrelage de la cuisine qui risquait « de causer un accident ». Comme en cours d’instance, M. Mollas avait « consenti transactionnellement à accepter un loyer annuel de 770 francs, basé sur un prix d’avant-guerre de 275 francs, le tribunal, après avoir entériné le rapport de l’expert et déclaré la demande du locataire « régulière, juste et fondée », lui donna acte de son offre et ordonna la restitution du trop perçu, représentant la majoration illicite payée.

L’affaire de M. Mollas, si elle nous a permis de découvrir un appartement type de deux pièces d’un immeuble du Transvaal 123 , apparaît comme un cas limite pour servir l’histoire de l’habitat collectif du Transvaal. Ce locataire, qui appartenait par sa profession au monde des classes moyennes, se distinguait des autres résidents de l’immeuble et n’avait pas hésité à recourir aux instances judiciaires contre son propriétaire. Par son installation récente à Lyon, il gardait cependant un point commun avec les autres habitants du Transvaal, nouveaux immigrants qui avaient choisi comme point de chute un quartier neuf périphérique 124 . Le dossier apportait aussi la confirmation de l’existence d’appartements à louer non meublés, ce qui montre encore la diversité de la population ouvrière du quartier. L’enquête sur les garnis de 1925 avait d’ailleurs clairement montré que ces logements restaient beaucoup plus nombreux aux abords du Transvaal, dans la Grande rue de Monplaisir, chemin de Grange Rouge ou chemin des Alouettes, ce qui dénotait à la fois une avancée récente du front de l’industrialisation et une différence dans la nature des logements proposés aux habitants. En effet, non seulement les petits immeubles (deux étages au plus) abritaient le plus souvent moins de cinq ménages, mais pour l’essentiel c’était bien l’habitat individuel qui dominait l’espace résidentiel et ceci pouvait être encore une fois mis en corrélation, d’une part avec les particularités démographiques et sociales de la population résidant sur le territoire paroissial, d’autre part avec les caractéristiques urbaines de ce dernier. Les Archives de la Justice de Paix nous laissant entrevoir les contentieux entre propriétaires et locataires n’ont donc livré qu’une image partielle du quartier, que l’exploitation cartographique des données sérielles doit compléter et nuancer.

Cet habitat individuel apparaît sur la carte 5a qui permet de distinguer les logements abritant au plus deux ménages. Il couvrait intégralement l’espace dévolu aux classes dirigeantes sur les pentes et sur le chemin Saint-Alban. Il correspondait également aux résidences occupées par les agriculteurs, si l’on excepte les rares cas de salariés agricoles logeant dans le Transvaal. On retrouve enfin une quasi-exclusivité de l’habitat individuel dans les rues nouvelles perpendiculaires au chemin Saint-Alban, comme la rue des Maçons. Dans le reste du Transvaal, la situation était donc plus variée, même si l’habitat collectif demeurait minoritaire. La typologie des résidents proposée par la carte 5b vient encore complexifier cette description. De façon générale, l’habitat individuel n’abritait pas toujours un propriétaire résident. Ainsi les cadres de l’industrie et de l’administration de la rue Montvert, marqués par une mobilité professionnelle et donc résidentielle importante, ne s’installaient que provisoirement et réservaient pour un autre lieu leurs investissements fonciers. Les agriculteurs et salariés de l’agriculture repérés sur la carte 2c louaient aussi très souvent la maison qu’ils habitaient : ces paysans originaires des cantonsruraux des départements voisins n’avaient jamais possédé les moyens d’acquérir un domaine agricole en leur nom propre. Au contraire, les membres des classes moyennes représentées dans la rue Volney étaient propriétaires de leur logement. La rue des Maçons, dont on a dit qu’elle offrait le modèle d’un lotissement spontané, où chacun a construit sa maison, relevait de la même catégorie. Mais dans d’autres rues, des maisons individuelles avaient pu être louées à des ménages ouvriers : ainsi, dans la rue du Quartier Neuf, les locations correspondaient autant à un habitat individuel qu’à un habitat collectif 125 .

La moyenne de l’imposition des propriétés bâties qui existaient avant 1912 montre pour la rue Longefer, la rue Président Kruger et plus encore pour la rue du Transvaal, la modestie des propriétés, idée confirmée par leur superficie (souvent entre 150 et 200 mètres carrés) et la nature des parcelles : sur les plans au 1 / 500e 126 , on perçoit de petites maisons à l’alignement aléatoire, longées par des jardins potagers. Le mémoire de fin d’études de Simone Mayery nous donne une description de ces logements 127 . La petite maison (on trouve parfois dans les registres de la matrice cadastrale le terme de maisonnette) ne comprenait souvent au départ qu’une seule pièce, une cuisine munie d’une alcôve. Les deux autres pièces prévues étaient construites, parfois, après l’emménagement de la famille. La première tâche avait été de creuser un puits, car les parcelles, non viabilisées, ne disposaient pas de l’eau courante. L’aménagement de l’extérieur, très normé, répondait aux besoins des familles. L’équilibre de l’économie domestique dépendait de l’usage optimisé de la parcelle.

‘La cour est traversée de l’étendage et tout autour le clapier, le poulailler, le débarras ; au-delà, le potager qu’une allée bien droite sépare en deux moitiés équitables ; et si l’on a quelques loisirs et quelques ressources, cette allée sera transformée en une tonnelle ombragée. Sur le terrain qui tout entier sera potager un petit coin d’art et de désintéressement est réservé aux fleurs. […] Une simple palissade entoure le jardin. » 128

Le mémoire nous rappelle aussi qu’une des grandes propriétaires de domaines fonciers, « Mademoiselle J. », avait créé des lots de terrains à bâtir, destinés à « favoriser l’accès de la petite propriété individuelle à l’ouvrier » 129 . On peut supposer qu’il s’agissait de la « Dame Jullien », dont le nom figurait encore au début des années 1920 sur de nombreuses et vastes parcelles reportées sur les plans au 1 / 500e. Aucun plan d’aménagement urbain n’avait été prévu et on traça des rues étroites dans l’urgence. En 1912, le mètre carré était vendu à six francs cinquante et les prêts étaient en général consentis sur quinze ans. Mais toutes les familles n’étaient pas propriétaires de leur logement. Dans d’autres cas, ceux qui en avaient les moyens construisaient un étage qui abritait des locataires, ce qui leur procurait un appoint de revenus.

L’existence d’un locataire chez des ménages ouvriers apportait un complément de revenus, qui contribuait à alléger la charge financière de l’achat d’une maison. Cette pratique, répandue notamment dans la rue des Maçons, explique souvent la présence d’un deuxième ménage dans les logements individuels. Mais des locataires pouvaient eux-mêmes sous-louer une partie de leur logement : les données cartographiées sont ici confirmées par des affaires exposées dans les dossiers de la Justice de Paix, l’affaire de Luigi Bertotto nous en avait donné un exemple. Dans certains cas, le sous-locataire n’apparaît qu’une seule fois dans les listes nominatives des recensements et l’on retrouve la fonction de passage dévolue au quartier du Transvaal et à ses environs immédiats. Dans d’autres cas, la sous-location ne constituait qu’une étape avant une installation plus longue, le quartier intégrant l’individu dans son noyau de population stable. Jean Baima, après avoir sous-loué un logement à son compatriote Luigi Bertotto au 12 de la rue Longefer, loua une petite maison au 15 de la même rue, adresse à laquelle il fut recensé en 1931 et 1936. En fait, pour ceux qui restaient, l’arrivée sur le territoire paroissial, si elle était conditionnée évidemment par les possibilités d’emploi qu’offraient les usines, relevait aussi de l’inévitable présence d’un réseau relationnel facilitant l'établissement des individus et de leurs familles. Ainsi s’expliquait, on l’a vu dans le commentaire du Tableau 6, le regroupement des ménages du monde du travail manuel dans un même logement, ainsi que les ménages de type étendu ou augmenté, et l’on avait précisé que ces différents parcours s’appliquaient aussi aux enfants mariés dans l’attente d’un logement personnel, dont Jean-Luc Pinol a évoqué les frustrations 130 . La crise du logement de l’entre-deux-guerres touchait aussi les quartiers neufs de la périphérie et nuisait au desserrement des ménages confrontés aux contraintes financières.

Après l’évocation de l’habitat individuel du Transvaal, la description d’une des villas des pentes permet de mesurer plus concrètement l’écart social qui séparait les deux espaces. Le testament de Roger Trotot, daté du 4 juin 1943, dont j’ai retrouvé un exemplaire dans les Archives de la Justice de Paix, était joint au procès-verbal qui avait suivi l’apposition, le 6 décembre 1944, de scellés d’office après son décès survenu quelques mois auparavant. Les deux documents dressent un inventaire de ses biens et nous laissent pénétrer dans l’intérieur de sa demeure au 6 de la rue Volney 131 . Cet inspecteur d’assurances à la Société Mutuelle de l’Ouest avait hérité de la maison de son père en 1931. La propriété avait été achetée par Anthème Trotot en 1923 132 et ce dernier, retraité, était recensé à cette adresse en 1926 en compagnie de son épouse et de son fils. Les registres paroissiaux nous apprennent le décès des deux époux à une année d’intervalle, en 1928 et 1929. Aux deux recensements suivants, leur fils apparaissait seul sur les listes nominatives. Il mourut lui-même pendant la guerre, tué par les Allemands lors d’une rafle effectuée dans les rues environnant l’avenue Rockefeller. Son testament passait d’abord en revue les sommes d’argent et les biens légués à divers amis ou institutions puisque Roger Trotot ne laissait aucun ascendant ni descendant : trente mille francs étaient donnés à la Commune de Genas pour l’entretien du caveau de famille et vingt mille francs à la commune de Vandœuvre près Nancy pour l’entretien de la tombe de sa famille, un tableau de Jacques Martin était offert au musée de la Ville de Lyon, une amie qui était logée gratuitement chez lui recevait vingt-cinq mille francs et les bijoux de sa mère, et c’était un ami résidant à Saint-Genis Laval qui héritait des autres biens meubles et immeubles. La maison particulière qu’il avait habitée était pourvue d’une cave et d’un grenier et les pièces à vivre se partageaient sur deux niveaux. Au rez-de-chaussée, un salon contenait un meuble de bois noir incrusté renfermant nombre de bibelots, objets et autres sujets de décoration, une vitrine, un piano, quatre fauteuils recouverts de velours grenat, une chaise assortie, une petite bergère et d’autres chaises encore, un pouf, des tables, une pendule, deux candélabres et deux bustes en bronze, soixante-treize tableaux enfin. La deuxième pièce était une salle à manger. Au premier étage, on trouvait encore une cuisine, deux chambres et un cabinet de toilette. La chambre du défunt dévoilait encore ses goûts de collectionneur d’objets décoratifs : une panoplie de fleurets et des ombrelles japonaises étaient inscrites sur la liste de l’inventaire. L’ensemble dénotait la recherche d’un confort répondant aux normes bourgeoises qui, confronté aux descriptions des divers logements du Transvaal, confortait la distance sociale qui séparait le monde du travail manuel de celui des classes moyennes ascendantes qui avaient trouvé refuge sur les pentes, au plus près des classes dirigeantes. Roger Trotot, inspecteur d’assurances, cadre moyen ou supérieur – tout dépendait de son statut au sein de l’entreprise et ce statut n’était pas vraiment précisé dans les listes nominatives –, employé dans une activité tertiaire, assurait la transition entre le monde des élites et celui des classes moyennes, transition que symbolisait l’espace situé au nord du territoire paroissial.

Dans les différents témoignages que j’ai recueillis auprès d’anciens paroissiens, la division sociale de l’espace ne paraît pas avoir été vécue de façon conflictuelle. Pierre Dussap, dont les souvenirs sont sur ce point les plus explicites, reste persuadé qu’en cette fin des années 1930, les gens ne s’ignoraient pas et que le Transvaal « était encore le petit village » qui abritait des solidarités rassurantes au sein de la grande ville. Même si « le quartier était mélangé », les distinctions sociales ne s’exhibaient pas. Les voitures étaient rares et le patron de Pierre Dussap, propriétaire de la charpenterie Errouet et Meilland, qui en possédait une, ne l’utilisait que pour son travail. En fait, selon celui qui fut son apprenti, il ne gagnait que « deux ou trois fois le salaire de ses compagnons ». Pierre Dussap insiste également sur l’absence de différence vestimentaire. Patrons et salariés revêtaient la blouse noire et le béret, et portaient les mêmes galoches. Pourtant, le témoin avait bien conscience des écarts de richesse puisqu’il évoquait les pentes et le début de la rue Laënnec comme « le côté bourgeois » de Saint-Alban et qu’il désignait certains de ses compagnons scouts comme les enfants des riches. Là s’arrête la considération des différences. Mais cette perception semblait plus refléter la composition du groupe des témoins et leur propre cohésion que la réalité des rapports sociaux. Les silences des témoignages sont d’ailleurs éloquents : certains ne suggèrent jamais la présence d’étrangers ou d’Algériens ou de migrants instables. Les réseaux de sociabilité, loin d’être uniques et donc d’inclure tous les habitants du « petit village », se décomposaient en fait au gré de la configuration des groupes sociaux et de leur vie sociale. Et la cohabitation ne se passait pas sans heurt. Si les témoignages taisent les querelles de voisinage, les archives de la Justice de Paix et celles de la police rendent compte de plusieurs affaires infirmant l’image idyllique retracée par les souvenirs. Des insultes lancées à l’encontre de voisins qu’on accusait de vol ou de femmes qu’on disait de mœurs faciles et qui ruinaient la réputation des établissements qu’elles fréquentaient, des plaintes déposées contre des locataires de meublés qui s’étaient enfuis en catimini révèlent des relations conflictuelles que devaient gérer les tribunaux 133 .

Le 10 mars 1936, une lettre collective était adressée au commissaire de police du quartier de Grange Blanche par plusieurs résidents de la rue Laënnec, du boulevard Pinel et de l’impasse Genton, au sujet de l’attitude agressive des romanichels implantés au nord du territoire paroissial 134 . Une enquête était déclenchée après l’appel à Police Secours d’un des auteurs de la lettre. Alors qu’il était en train de brûler des broussailles dans son jardin, il aurait été pris à partie par cinq ou six personnes qui l’auraient invectivé et menacé. Les policiers qui étaient intervenus avaient consigné dans leur rapport la demande d’expulsion des romanichels. Ces derniers étaient installés depuis de nombreuses années déjà sur un terrain appartenant à « La Buire Automobiles ». Le campement était formé de dix à douze voitures de nomades et marchands forains, vivant du commerce de peaux de lapins, de vieux chiffons, de lacets, d’aiguilles et autres objets tout aussi modestes. Ils payaient une location mensuelle de soixante francs par décamètre carré occupé. Les membres de la caravane se renouvelaient périodiquement mais quelques-uns semblaient s’être installés durablement puisqu’on les retrouve sur les registres paroissiaux à plusieurs années d’écart. Ce n’était pas la première altercation qui les opposait au manœuvre locataire du 85 de la rue Laënnec, situé à cent cinquante mètres de la caravane. Mais ce dernier, qui leur reprochait de laisser divaguer leurs chiens sur son terrain, n’était pas lui-même exempt de tout comportement agressif. Selon les informations rassemblées par les policiers, il aurait menacé de son fusil les forains qui se livraient au ramassage de bois dans une oseraie située non loin de leur campement. Chaque partie était finalement invitée par les autorités à éviter les provocations.

Les règlements de différends entre locataires et propriétaires que j’ai déjà évoqués, comme les jugements qui opposaient salariés et patrons des usines et des ateliers de l’Est lyonnais, dont on trouve trace dans les archives de la Justice de Paix, montrent à leur tour que les conflits sociaux n’épargnaient pas les habitants du Transvaal et de ses abords 135 . Les patrons des petites ou moyennes entreprises du secteur secondaire étaient mis en cause tout autant que ceux des grandes usines implantées à la périphérie du Transvaal. Mais les plaintes émanaient de particuliers et l’absence de mouvement collectif œuvrant sur le territoire paroissial conforte l’image d’un quartier paisible. Le fait s’explique justement par la localisation des grandes entreprises luttant contre les revendications syndicales en dehors du territoire paroissial. La consultation des archives de la police et de l’administration de la sûreté n’a livré que peu d’informations sur les habitants du Transvaal 136 . Le profil politique du territoire paroissial inclus dans la neuvième circonscription de Lyon, dessiné à partir de l’analyse des résultats des élections législatives de 1919 à 1932, révèle quant à lui un ancrage au sein de la gauche républicaine et un espace politique plus hermétique que d’autres quartiers neufs à la nouvelle offre communiste. En 1919, contrairement aux résultats généraux de l’agglomération lyonnaise, la liste des Socialistes unifiés devançait largement celle de l’Union des Comités républicains 137 . Associées aux voix qui s’étaient portées sur la liste des « Trois Candidats Socialistes, dite “ Liste Augagneur ” », ces voix socialistes rassemblaient plus de la moitié des suffrages exprimés. En 1924, la victoire que le bloc des gauches remportait à Lyon était encore plus éclatante dans la neuvième circonscription, et notamment dans les 14e et 15e bureaux de vote rassemblant les électeurs du territoire paroissial 138 . Au tournant des années 1930, un glissement vers une gauche plus modérée se laissait observer. En 1928 et en 1932, les élections législatives furent remportées par le candidat radical-socialiste de la circonscription, Paul Dominique Massimi, patron dans l’industrie alimentaire 139 , déclaré comme « industriel-raffineur de corps gras alimentaires » 140 sur la liste des candidats des élections de 1936. Présenté pour la première fois en avril 1928, avec le soutien d’Edouard Herriot, il était élu au second tour face au candidat communiste, avec près de 65 % des 6157 suffrages qui s’étaient exprimés dans la neuvième circonscription. Il avait bénéficié du retrait du représentant de la S.F.I.O. qui, même s’il talonnait son adversaire radical-socialiste, était resté en dessous des 30 % au premier tour. Dans les 14e et 15e bureaux, les résultats de Paul Massimi étaient sensiblement les mêmes que dans le reste de la circonscription, mais ceux du candidat communiste étaient légèrement inférieurs. Lors de ces élections, ce dernier avait recueilli au total plus de 20 % des voix au premier tour. Ce score s’érodait toutefois dès les élections suivantes au profit du député sortant. Devenu conseiller municipal de Lyon, Paul Massimi fut réélu en 1932 dès le premier tour 141 . Le candidat socialiste ne capitalisait dorénavant que le tiers des voix engrangées par le radical.

Il est vrai que les listes électorales rendent mal compte d’un quartier où une forte proportion de la population demeurait étrangère à la société politique légale. Et sûrement faut-il chercher en dehors d’elles les éléments les plus « révolutionnaires » : deux communistes italiens qui avaient adhéré au Comité intersyndical italien, fonctionnant au sein de la sixième Union Régionale des Syndicats Unitaires, ont été ainsi fichés par la police 142 . Les deux individus étaient domiciliés rue Longefer et rue du Quartier Neuf. La gauche révolutionnaire s’affirma tout de même dans le contexte particulier du Front Populaire : en 1936, le 17e bureau rassemblant cette fois pratiquement tous les habitants du territoire paroissial bascula dans le camp communiste. Le candidat communiste, Félix Brun 143 , ancien ouvrier emballeur en soieries, puis ouvrier fraiseur et tourneur et enfin marchand forain, né dans le Gard en 1896, vice-président de l’A.R.A.C. et mutilé de guerre, membre du parti communiste depuis 1921, adversaire de Paul Massimi depuis 1928 dans le 7e arrondissement, recueillit une majorité de voix contre le député sortant 144 . Il ne provoquait cependant pas un raz-de-marée en sa faveur puisqu’il était élu au second tour, dans la neuvième circonscription, par 5223 voix contre 4072 au radical-socialiste qui s’était maintenu. Le rapport des voix lui était même légèrement plus défavorable dans le 17e bureau concernant directement le territoire paroissial, puisqu’il n’y recueillait que 496 voix face aux 418 accordées au député sortant, qui avait même obtenu une majorité relative au premier tour, inversant ainsi le résultat général de la circonscription. La victoire du communiste avait été remportée grâce au désistement du candidat socialiste, même si le maintien du radical-socialiste avait faussé le jeu de l’alliance électorale conclue par le Front Populaire. La gauche républicaine était suffisamment ancrée dans la circonscription pour ne pas souffrir de cette division. La situation politique et son évolution se conformaient à celles enregistrées par Jean-Luc Pinol dans l’ensemble des quartiers neufs de la rive gauche de Lyon : la sur-représentation communiste en 1936 distinguait les électeurs de la neuvième circonscription, et du 17e bureau en particulier, de la moyenne de l’agglomération. Mais la progression communiste restait plus faible que dans les autres circonscriptions rassemblant Villeurbanne et le nouveau Lyon 145 . L’analyse des résultats électoraux confirme l’étude sociale. Quand on passe à une typologie générale de l’espace socio-politique lyonnais, le 17e bureau se retrouvait au contraire inscrit dans un type peu contrasté qui le différenciait des quartiers de Gerland ou des Etats-Unis. Alors que ces derniers définissaient avec le reste de l’est et du sud de l’agglomération un « isolat social », un « monde des exclus » caractérisé par une « homogénéité sociale, [une] population plus jeune que dans le reste de l’agglomération, [et une] prépondérance des migrants et surtout des électeurs nés hors de la France métropolitaine, le bureau qui regroupait les habitants du territoire paroissial s’intégrait « dans les milieux de l’osmose, aux clivages feutrés » 146 . La complexité de l’espace social recouvert par le territoire paroissial se vérifiait une fois encore.

Notes
115.

A.D.R., Série 7 Up : examen des actes et procès-verbaux et des jugements rendus pour le 9e arrondissement judiciaire au cours du 2 semestre 1920 et de l’année 1921.

116.

A.D.R., 4 M 459. Enquête demandée par le Conseil Général du Rhône et réalisée par le Service de la Sûreté. Estimation au 1er janvier 1925. Le territoire étudié appartenait au 11e secteur comprenant Montchat, Monplaisir et Bron.

117.

A.D.R., 7 Up 880, Jugement contradictoire du 2 août 1921.

118.

A.D.R., 7 Up 862, Jugement contradictoire du 22 juillet 1920.

119.

A.D.R., 7 Up 852, Procès-verbal du 4 juin 1921.

120.

Françoise Bayard, Pierre Cayez (sous la direction de), Histoire de Lyon, op. cit., p. 348. Pierre Cayez, auteur du chapitre, renvoie à sa contribution déjà citée, « Approche du phénomène d’urbanisation de la rive gauche », in Construire la ville, op. cit., 1983, p. 55-68.

121.

Pierre Cayez, « Les petits logements dans les grandes villes », Le Mouvement social, n° 137, octobre-décembre 1986, p. 29-53.

122.

A.D.R., 7 Up 2584, Jugement contradictoire du 17 février 1931.

123.

J.-L. Pinol a montré la sur-représentation de ce type de logement dans le 7e arrondissement pour les années à venir. Voir J.-L. Pinol, Les mobilités de la grande ville, op. cit., p. 40-41.

124.

J.-L. Pinol, op. cit., p. 202-203

125.

Etude comparée des cartes 2a et 2b sur l’habitat en 1922.

126.

A.M.L., 4 S 318, 1920. Vérification des maisons existant en 1912 sur la matrice cadastrale, A.D.R., 3 P 123 / 105.

127.

Simone Mayery, Monographie d’un quartier lyonnais : Grange Blanche, op. cit., p. 33.

128.

S. Mayery, op. cit., p.33-34.

129.

S. Mayery, op. cit., p.31.

130.

J.-L. Pinol, op. cit., p. 239-241.

131.

A.D.R., 7 Up 883, deuxième semestre 1945.

132.

Matrice cadastrale des propriétés bâties, A.D.R., 3 P 123 / 105, case 2510.

133.

Les sondages réalisés dans les archives de la Justice de Paix montrent l’existence de ce type d’affaires dès 1920-1921.

134.

A.D.R., 4 M 448, Forains.

135.

Sondage dans les archives de la justice de paix, A.D.R., Série 7Up.

136.

Série 4 M des Archives départementales : notamment les dossiers de la « police politique » (expression employée dans le répertoire numérique de la série M des Archives Départementales du Rhône, publié sous la direction de Philippe Rousset, Série M – Administration générale et économie (1800-1940) – Sous-séries 1 M à 4 M, Lyon, 1995, 336 p., p. 191), concernant les procès-verbaux de réunions de partis politiques et ceux de l’administration de la sûreté renfermant des renseignements sur les individus signalés, les plaintes et enquêtes, etc.

137.

Résultats des élections législatives, A.D.R., 3 M 1368.

138.

A.D.R., 3 M 1369.

139.

Voir la notice biographique consacrée à Massimi (Dominique, Paul) dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), Tome VII, P.U.F., 1973, p. 2400.

140.

A.D.R., 3 M 1375.

141.

A.D.R., 3 M 1373.

142.

A.D.R., 4 M 261.

143.

Voir la notice biographique consacrée à Félix Brun dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), Tome II, publié sous la direction de Jean Joly, P.U.F., 1962, p. 788-789.

144.

A.D.R., 3 M 1375.

145.

J.-L. Pinol, Espace social et espace politique. Lyon à l’époque du Front Populaire, op. cit., p. 127.

146.

Citations extraites de J.-L. Pinol, Espace social et espace politique…, op. cit., p. 150.