Le vide et le désordre aux limites de la grande ville

C’était classiquement par une présentation de la géographie physique du quartier que Simone Mayery avait débuté son mémoire de fin d’études 149 , mais à la description topographique venaient se mêler des remarques aux connotations religieuses, sociales et finalement morales. « Une croix campagnarde placée à l’intersection de l’ancienne route de Chambéry et du chemin Saint-Alban marqu[ait] très nettement le commencement de ce quartier » et la plaine occupée par le Transvaal devenait les « bas-fonds situés au pied de la colline » 150 . La perception de l’espace s’organisait autour de couples antithétiques classiques : le haut et le bas, l’ancien monde rural et la ville ouvrière et, par analogie, la civilisation chrétienne et la société moderne déchristianisée. Pourtant, la lecture des pages suivantes nous entraînait dans un développement historique et géographique qui se voulait scientifique. L’auteur proposait une description des terres agricoles de la « périphérie orientale lyonnaise » à l’époque moderne et donnait à voir « les bosquets », « les vignes et les jardins bien 151 cultivés » des pentes surplombant « les terrains marécageux », en même temps qu’elle expliquait l’extension du bourg de la Guillotière jusqu’à son annexion par la ville de Lyon en 1852. Elle rattachait la croissance urbaine du XIXe siècle à l’industrialisation du faubourg et évoquait les grands travaux urbains qui avaient permis l’assainissement des terres inondables. On reconnaissait dans son texte le vocabulaire des historiens et géographes retraçant l’essor urbain de Lyon et, de façon très universitaire, elle citait ses références :

‘« Un plan topographique de la ville de Lyon et des environs par Rembiclinski et Dignoscyo, de 1847 (bibliographie de la ville n°53) [et ici, elle nous renvoie à Kleinclausz] nous montre certains progrès et l’on saisit le passage de la forme digitée à la forme de quartier. Des embryons de quartier futurs commencent à apparaître, des rues sont tracées. » 152

Elle précisait que ce ne fut qu’à la fin du XIXe siècle, avec l’aménagement des transports et donc la mise en circulation des tramways, que les Lyonnais purent s’installer dans les périphéries du faubourg de la Guillotière, à Grange Blanche notamment. Mais en revenant à ce territoire précis, qui était en partie celui de la paroisse, l’aspect scientifique de son discours s’estompait, le texte devenait plus littéraire, les appréciations subjectives.

La deuxième partie du mémoire était consacrée à « Grange Blanche au XXe siècle – Formation d’un quartier ouvrier » et démarrait sur un portrait du « quartier aux environs de 1900 », quand il avait gardé « un caractère essentiellement campagnard » 153 . « Les nouveaux colons » trouvaient là « un quartier très pittoresque ». Simone Mayery insistait d’abord sur la partie nord du « plateau », occupée par des propriétés privées bordant la route de Grenoble et par une grande exploitation agricole, le fameux domaine de Montvert, ancienne ferme de l’époque de la Renaissance, attachée à l’histoire de Chaussagne, qui comportait encore une « maison bourgeoise et des dépendances pour les jardiniers ». Des bâtiments de la ferme, en partie détruite, restaient visibles près d’une vieille tour en ruines, qualifiée aussi de « pittoresque ». Des jardins, des vergers, des vignes couvraient les pentes et des endroits boisés dominaient la plaine. Dans le paragraphe suivant était mentionné l’hospice Saint-Alban destiné aux jeunes garçons infirmes et incurables, œuvre fondée en 1854 par Gabriel François Richard et gérée par les Sœurs de la Charité. Les oppositions relevées dans l’introduction reprenaient ensuite :

‘« Au pied de la colline, non loin de l’hospice, les promeneurs d’aujourd’hui retrouvent un vestige de ce temps, un vieux coin de village : les maisons groupées autour d’une place circulaire avec sa fontaine délabrée, abandonnée à la solitude. D’étroits sentiers bordés de haies invitent le promeneur à poursuivre plus loin, sur Parilly : c’est encore la campagne où par une belle matinée de printemps chacun est occupé au travail des champs.
Au contraire, les terrains argileux dont nous avons signalé la présence dans le « Transvaal » sont marécageux et les broussailles abondent ; les eaux pluviatiles retenues par la couche imperméable forment parfois des flaques stagnantes. 
A l’emplacement où s’élève aujourd’hui l’Ecole d’Infirmières, un maquignon parquait les chevaux qu’il destinait à la vente. Tout près de là, les troupeaux paissaient dans les prairies verdoyantes. C’est la vraie campagne, l’air est pur et vivifiant. Les soirs d’été, quand le soleil disparaît derrière la colline de Fourvière, il inonde le couchant de flammes rougeâtres. L’hiver, le paysage n’en est pas moins charmant lorsque la lune se levant derrière la vieille tour de Montvert illumine la colline et la vaste plaine d’une blancheur immaculée.» 154

L’évocation de la promenade champêtre et printanière formait un contraste flagrant avec la représentation des terres basses marécageuses, transformées en un bourbier malsain, et le champ lexical utilisé ne pouvait que rappeler les « bas-fonds » de l’introduction du mémoire. D’un côté, la renaissance du printemps et sa palette de couleurs vives et tendres à la fois, la beauté de la nature humanisée par le travail des paysans. De l’autre, le mauvais temps aux couleurs brunes et une nature qui n’était pas domestiquée, repoussante. La vérité se forgeait à la campagne, mais dans une campagne investie de repères religieux. La dévotion mariale des catholiques transparaissait explicitement à travers la mention de la colline de Fourvière, mais elle s’imposait aussi avec « l’air pur » et la « blancheur immaculée » qui rappelaient la virginité.

La série de photographies conservée par la famille de Laurent Remillieux comporte trois prises de vue célébrant aussi le passé de ce territoire urbain, avec la petite chapelle qui accueillit les débuts de la paroisse 155 et les ruines de la tour de Montvert 156 , qui dominaient le quartier du Transvaal et l’église paroissiale 157 . Le sujet de ces photographies affiche un romantisme qui convenait à la sensibilité littéraire et artistique du curé de Notre-Dame Saint-Alban, à l’origine de la commande. L’Histoire et la fuite du temps, exaltées par les ruines de la tour, le contraste des lumières, qui se jouaient d’une chapelle dédiée au culte catholique, et la présence d’une nature tourmentée, à travers un ciel nuageux et un arbre à l’équilibre incertain, restaient les vestiges d’un passé presque entièrement révolu. La religion se donnait comme l’aboutissement logique d’une promenade nostalgique. Un chemin ensoleillé montait, à travers l’ombre, à la façade éclairée de la chapelle. L’ombre recouvrait beaucoup plus qu’un quart de l’image, et en cela la prise de vue ne respectait pas le code d’une photographie classique de paysage. L’entrée de la chapelle appelait le regard et le recours salutaire à la religion permettait d’échapper à la valeur négative de l’ombre. Le chemin qui conduisait à l’édifice religieux menait non seulement du bas vers le haut, mais aussi de la gauche vers la droite. Une image se lit ainsi, dans le sens habituel de la lecture. On retrouve d’ailleurs ce même sens de lecture sur les deux photographies qui ont pour principal sujet l’église paroissiale 158 . Le message passe : le chemin mène à Dieu et à sa lumière.

La photographie de la tour pose en revanche plusieurs problèmes. Le chemin part de la droite et passe devant la tour, avant de continuer sur la gauche. Le sens de la lecture en est perturbé. On peut d’ailleurs se demander si le véritable sujet de cette photographie résidait bien dans la tour. Si cela avait été le cas, l’image, mieux cadrée sur son sujet, aurait été fermée sur elle-même. Au contraire, le cadrage n’a pas mis en valeur la tour, mais finalement, par la volonté d’intégrer dans l’image le terrain vague à gauche, il a ouvert la perspective, confirmant une ligne de fuite vers un ailleurs qui ne pouvait être qu’en direction de la ville. La nature a été ici dévastée et l’urbanisation, qui s’est d’abord manifestée par cette destruction, a altéré la magie des ruines et a engendré le désordre, l’inorganisation, autrement dit le chaos. La dynamique de l’image, comme celle du présent, tournait le dos au passé pour un autre lieu et un autre temps, qui se résumaient dans la ville moderne, vécue comme destructrice.

Le reste du dossier propose soit des plans d’ensemble du quartier, soit des vues des bâtiments paroissiaux. A l’exception de la photographie de groupe devant l’école 159 , au premier regard, on ressent une impression de vide. Les lieux semblent désertés, sans âme, le quartier sans vie. Si l’on procède à une analyse des images par rapport au plein et au vide, on s’aperçoit que le vide occupe la moitié de l’image. Même le ciel est le plus souvent vide de nuages. Les champs et les terrains non bâtis occupent une place prépondérante, surtout au premier plan. L’idée qu’on se trouve à la limite de la ville s’impose, omniprésente. Mais cette limite ne figure pourtant pas une frontière entre la ville et la campagne. A observer ces photographies, on a de la peine à retrouver l’espace agricole résiduel qu’on avait défini pour le début des années 1920. Cet espace subsiste peut-être encore plus au sud et à l’est du territoire paroissial, mais ce n’est définitivement pas lui qui a attiré le regard du photographe. En cela, le dossier de photographies s’oppose à la description dominée par le pittoresque de Simone Mayery. La quasi absence des habitants renforce la sensation d’isolement et si ce n’étaient les quelques arbres fruitiers des jardins potagers prévenant du début du printemps, cet espace urbain dénudé pourrait tout aussi bien être plongé au cœur de l’hiver. La réalité s’efface devant les impressions, tout est question de perception.

Ces photographies d’urbanisme ou d’architecture, à l’opposé de la photographie de reportage, ont refusé le parti pris humain et celui de la proximité. Elles ont opté pour celui de l’éloignement, reproduisant la distance qui structurait le quartier résidentiel bourgeois. D’ailleurs, elles ont été prises au plus près des rues qui abritaient les villas bourgeoises, sur les pentes, et même si ces dernières ont été occultées de toutes les images, savoir qu’elles existaient donne à la photographie et au choix du photographe une autre signification. Le désir de promouvoir le projet d’une Eglise missionnaire implantée en milieu ouvrier justifiait, encore une fois, le regard tronqué porté sur le territoire paroissial. Le photographe s’est toujours placé à la limite de la ville et a choisi de la montrer de l’extérieur, de la même façon que les deux seuls personnages d’une des photographies 160 , assis face au quartier du Transvaal, donc de dos par rapport à nous, ne sont pas partie prenante du décor. Loin de se manifester comme des acteurs du jeu urbain, ils restent les spectateurs étrangers de la ville ouvrière qu’ils contemplent. Chaque photographie possède une ligne forte qui délimite un carré dans le rectangle qu’elle forme. Ici, cette ligne passe sur les deux hommes. Leurs silhouettes noires, avec toute cette densité qui leur confère un aspect immatériel, se détachent du paysage, au même titre que les arbres qui longent le chemin Saint-Alban et qui composent avec elles les touches les plus foncées de l’image. Les hommes et les arbres se dissocient de la ville, comme si la ville était à ces hommes une réalité extérieure et comme si les arbres n’avaient pas leur place dans la ville.

Les deux photographies 161 qui, assemblées, proposent une véritable vue panoramique du nord-ouest du territoire paroissial se décomposent chacune en trois plans, selon une mise en abyme du quartier dans la ville. Le premier tiers est occupé par un terrain vague témoignant de l’urbanisation en cours. Le deuxième plan révèle l’inorganisation d’une périphérie urbaine marquée par l’industrie ; l’image est aussi inscrite socialement dans le cadre d’un quartier ouvrier par la présence des jardins ouvriers et par le type d’habitat qui emplit les lieux 162 . Le troisième plan est noyé dans le brouillard, l’immatériel, dont émerge la basilique de Fourvière, repère essentiel de la vie religieuse lyonnaise, consacré à la dévotion mariale, qu’on trouvait déjà dans les descriptions de Simone Mayery. Et justement, la ligne forte de la photographie traverse la colline de Fourvière, pour mourir, au premier plan, sur une cavité du terrain vague, un vide. L’église paroissiale se fond dans ce paysage urbain et peut même être confondue avec les autres bâtiments, comme si la visibilité de la présence religieuse ne devait pas affecter la sensibilité ouvrière. Mais cette obligeance architecturale a été démentie par la composition de l’image, par le patronage de Fourvière sur cette périphérie urbaine délaissée et en proie au vide anarchique de l’urbanisation en cours.

Le désordre urbain de la périphérie apparaît en fait comme un thème dominant de la perception des lieux. Les espaces vidés de l’empreinte rurale, les terrains vagues laissés à l’abandon, avec leur trous et leurs herbes folles, envahissent les images, tel un rien négatif qui n’a pas su remplacer la campagne et qui contribue à faire de l’endroit où la ville s’étend un no man’s land. Un groupe d’enfants en train de jouer a bien été saisi en mouvement sur un terrain côtoyant la rue Volney 163 , mais les contraintes techniques de la prise de vue (un temps de pose certainement long d’une ou deux secondes, exigé par les conditions d’exposition) n’a pu permettre de les fixer correctement. Aussi passent-ils presque inaperçus. Aussi n’existent-ils pas vraiment. La ville exclut le jeu, la vie. La ville reste, dans un premier temps, synonyme de destruction ; il faut aplanir, débarrasser le terrain convoité de toutes ses marques antérieures, avant d’imposer une urbanité à l’espace. Quand il évoque l’implantation de l’ensemble hospitalier, le texte de Simone Mayery se focalise aussi sur ces destructions mortifères, qui rendent le « coin semblable à un champ de bataille tant les démolitions vont vite » 164 . Pourtant, dans son souci de célébrer les vertus des joies familiales attachées à la propriété individuelle, Simone Mayery avait accordé aux terrains vagues la fonction de jeu qu’ils revêtaient pour les enfants et dont la photographie portait, malgré elle, témoignage. Elle en venait à regretter leur disparition au fur et à mesure que les nouvelles constructions s’élevaient. Pour elle, le terrain non bâti restait le champ qui reliait encore les petits citadins à la salubrité de la campagne et qui combattait les miasmes de la ville industrielle. « Qu’est devenu le vaste préventorium du Transvaal, où les enfants pouvaient jouer et s’ébattre en plein air ? » 165 , demandait-elle en conclusion de son mémoire, et elle continuait en condamnant les immeubles qui s’étaient édifiés sur « ces emplacements salutaires ».

L’exaltation d’un bonheur pastoral s’était poursuivie dans le mémoire de Simone Mayery lors de la présentation du peuplement du quartier, par de « braves paysans », venus des campagnes de la Creuse, de l’Auvergne, de l’Isère. « Amenés à Lyon par nécessité de travail », la cherté des loyers proposés dans le centre de la ville et leur désir de devenir propriétaires de leur logement les avaient poussés vers la « banlieue » 166 . Alors que jusque-là Simone Mayery avait employé le terme géographique de périphérie, elle utilisait ici celui, inexact, de banlieue. De la même façon, l’article de l’abbé Remillieux écrit pour La Vie Catholique en 1930 avait été inséré dans un numéro spécial traitant des problèmes d’encadrement religieux que posait l’extension des villes, entraînant la constitution de banlieues nouvelles 167 . Après plusieurs rubriques consacrées notamment aux « besoins matériels et moraux de la Banlieue », aux « Œuvres sociales en Banlieue », Notre-Dame Saint-Alban figurait dans le dossier sur « La Cité paroissiale de banlieue ». Pourtant, Laurent Remillieux situait bien sa paroisse dans « un faubourg de grande ville », « à Lyon, dans le quartier du Transvaal » 168 .

En fait, c’était le lien entretenu avec le centre de la ville qui définissait l’espace urbain périphérique. Le terme de banlieue disait la distance, l’éloignement et finalement l’abandon des habitants, livrés à eux-mêmes par les pouvoirs urbains. Ces habitants du Transvaal restaient des campagnards exilés, des semi-citadins marginalisés par l’absence des équipements urbains et les risques sanitaires. Le « bled » décrit par l’abbé Remillieux, qui reprenait là une comparaison largement utilisée par ses contemporains et spécialement par le père Lhande 169 , était dépourvu d’eau courante et d’égouts (d’où les cas de diphtérie dénoncés par Simone Mayery). Certains témoignages, recueillis dans les années 1950 par Joseph Folliet, au moment de la préparation de la biographie de Laurent Remillieux, ont redit la désolation du Transvaal avec les mêmes mots, le « quartier mal éclairé », rejeté au rang de « banlieue un peu déshéritée » 170 . Il avait fallu attendre les années 1920 pour obtenir l’adduction d’eau, l’électrification et la pose du gaz, bref les commodités urbaines. Mais dans cette perception de l’espace paroissial comme territoire de banlieue, il ne faut pas perdre de vue que le Transvaal était d’abord apparu comme une des périphéries de Monplaisir, limitée par la commune de Bron qui, elle, formait une banlieue de Lyon, et que le premier projet paroissial avait prévu d’englober le quartier des Essarts dans la nouvelle paroisse. Les descriptions proposées par Laurent Remillieux et Simone Mayery reprenaient la thématique déjà développée par les observateurs catholiques de la banlieue parisienne. Eux aussi participaient à la définition de la « crise urbaine », dont les mal-lotis étaient les victimes impuissantes. Leur représentation du territoire paroissial devait beaucoup à la littérature catholique qui avait promu comme « nouveau genre » « le reportage missionnaire en banlieue » et leurs discours avaient assimilé « l’œuvre du père Lhande, qui a fortement contribué à faire connaître les lotissements et a propagé une analyse radicale de la crise » 171 . L’amalgame ainsi réalisé entre les lotissements de la banlieue parisienne et le quartier neuf de Lyon que recouvrait le territoire de Notre-Dame Saint-Alban ne rendait pas compte de la réalité urbaine plus nuancée et plus complexe de ce dernier. Mais la participation de Laurent Remillieux au numéro spécial de La Vie catholique sur « L’Eglise dans les lotissements » l'exigeait.

La périphérie urbaine était investie de toutes ces contradictions : on exprimait la nostalgie de la ruralité, on devenait le contempteur de l’anarchie d’une urbanisation en cours, mais on finissait par regretter cet état des choses indéfini quand la ville s’imposait définitivement, même dans sa modernité. On s’accordait cependant très bien sur la condamnation des autorités publiques, qui n’hésitaient pas à prélever des impôts sur des habitants qui auraient pourtant à « attendre longtemps qu’on comble les fondrières ou qu’on assèche la boue gluante au milieu desquelles ils viv[aient] » 172 . On a vu que leur imprévoyance en matière d’urbanisme avait engendré le risque sanitaire, souci primordial de Simone Mayery, élève de l’Ecole des visiteuses d’hygiène sociale. Et les catholiques de Notre-Dame Saint-Alban s’inscrivaient ici dans les thématiques de la littérature hygiéniste que la Troisième République continuait à promouvoir. Mais l’imprévoyance avait aussi entraîné des problèmes à cause de la conception anarchique du réseau viaire. Alors que la population affluait vers l’ensemble hospitalier et universitaire et que les tramways et autobus desservaient dorénavant les abords du territoire paroissial, son accès demeurait difficile. Les « grandes » artères trop étroites, les rues pas toujours reliées entre elles manquaient de cohérence. Il fallait revoir leur alignement et le raccordement de toutes les voies. On déplorait les accidents de circulation. Les habitants devenaient les victimes de la ville que les autorités n’avaient pas su contrôler. L’espace périphérique rattrapé par la ville était gagné par ses maux et les dénonciations, de l’air vicié aux troubles de la circulation, relevaient désormais du discours classique, celui qui avait déjà proscrit la ville industrielle depuis le XIXe siècle.

Notes
149.

S. Mayery, op. cit., p. 3-6.

150.

S. Mayery, op. cit., p. 6.

151.

On ne peut tout de même s’empêcher de penser que l’appréciation (que j’ai choisi de mettre en italique) relève de la connotation morale, glorifiant le travail de la terre.

152.

S. Mayery, op. cit., p. 23.

153.

S. Mayery, op. cit., p. 29.

154.

S. Mayery, op. cit., p. 30.

155.

Photographie 1 et 2 : La chapelle Saint-Alban.

156.

Photographie 3 : La tour Montvert.

157.

Photographie 7 : L’église paroissiale, le presbytère et l’école.

158.

Photographie 6 : L’église paroissiale, et photographie 7.

159.

Photographie 9 : Les écoles.

160.

Photographie 4 : Vue d’ensemble du territoire paroissial (partie nord-ouest), le Transvaal, chemin Saint-Alban (devenu la rue Laënnec) et rue Longefer.

161.

Photographies 4 et 5 : Vue d’ensemble du territoire paroissial, les pentes, chemin Saint-Alban et rue Volney.

162.

Inutile de revenir ici sur la description des logements ouvriers.

163.

Photographie 5.

164.

S. Mayery, op. cit., p. 58.

165.

S. Mayery, op. cit., p. 64.

166.

S. Mayery, op. cit., p. 32.

167.

La Vie Catholique, 15 mars 1930, n° 285.

168.

Laurent Remillieux, « Les étapes d’une cité paroissiale », La Vie catholique, op. cit., p. 9-10.

169.

Laurent Remillieux ne fait que reprendre, en effet, l’image développé par Pierre Lhande, dans le chapitre intitulé « La tache de Taza » qui porte sur des communes à lotissements de la banlieue parisienne, in Le Christ dans la banlieue, Paris, Plon, 1927.

170.

Papiers Folliet, Témoignage de Mlle Zoé Clerc pris en notes, non daté.

171.

Citations extraites de l’ouvrage d’Annie Fourcaut, La banlieue en morceaux…, op. cit., p. 152. Les quelques pages qui analysent la représentation de la banlieue et de ses mal-lotis renvoyée par les différents ouvrages du père Lhande, les autres littérateurs catholiques ou des œuvres cinématographiques et théâtrales, montrent bien l’équivalence des discours.

172.

Laurent Remillieux, « Les étapes d’une Cité paroissiale », op. cit., p. 9.