Dévotions et encadrement des paroissiens : l’insertion de Notre-Dame Saint-Alban dans le réseau diocésain

Les dévotions paroissiales encouragées par Laurent Remillieux étaient particulièrement marquées par la spiritualité qui avait baigné sa jeunesse et les années de sa formation cléricale. La feuille paroissiale qui annonçait l’ouverture des exercices du Rosaire, pour le soir du 30 septembre 1923, se réclamait du décret du 20 août 1885 institué par Léon XIII et Laurent Remillieux attendait de ses paroissiens une ferveur exemplaire. Associés à l’exposition du Saint-Sacrement, les exercices du Rosaire, qui se prolongeaient tout au long du mois d’octobre, inscrivaient les dévotions paroissiales dans la continuité du siècle précédent. L’attachement à la piété mariale et l’omniprésence de la figure christique, comme les dévotions qui leur étaient liées, marquaient la vie paroissiale de Notre-Dame Saint-Alban, tout autant que celle de n’importe quelle autre paroisse catholique lyonnaise. Les orientations pontificales qui avaient redéfini, sous les pontificats de Léon XIII et de Pie X, le cadre de la vie religieuse des fidèles étaient citées de façon récurrente dans les pages du bulletin paroissial pour rappeler aux paroissiens leurs obligations. A aucun moment, Laurent Remillieux ne semblait vouloir transiger avec ces dernières. Ainsi, un texte écrit pour la clôture de la retraite pascale organisée pour les femmes et les jeunes filles en 1922 exprimait une adoration tournée vers le « cœur sacré » d’un Christ souffrant et rédempteur.

« En ces derniers instants de notre retraite, vous offrant nos actions de grâces, nous sommes ensemble prosternées à vos pieds. Nous vous disons ce qui emplit nos âmes. D’abord, ô Christ, nous vous adorons. Sans vous nous ne pouvons rien. Agréez cette filiale adoration. Puisse-t-elle aujourd’hui jeudi de la Semaine Sainte, consacrée à la mémoire de vos indicibles souffrances consoler votre cœur sacré !
[…] Dans le tréfonds de notre âme, votre vie, ô mon Dieu, se déploiera sans cesse. Votre vie divine sera vraiment la nôtre. Quelle grandeur, ô Jésus, quelle force, si nous pouvons dire avec toutes les âmes chrétiennes que notre vie c’est la vôtre ! Pour nous, vivre, ce sera vivre de la vie du Christ Rédempteur ! » 302

Le thème de la royauté du Christ, promue par l’encyclique Quas primas en décembre 1925, se développa dans les années suivantes, sans que Laurent Remillieux ne le dissociât des réflexions plus traditionnelles tenues sur la croix, la Passion et ses souffrances. En 1928, il écrivait ainsi en conclusion d’une méditation présentée à ses paroissiens pour la fête de l’Assomption :

« C’est de votre anéantissement et de votre mort, ô Jésus, que vous tirerez la légitimité de votre pouvoir sur le monde. Quand, après les durs travaux d’une vie passée à répandre la vérité, à supprimer le mal, à transformer les âmes, vous vous étendrez sur le gibet infâmant pour y payer la rançon de l’humanité, donnant la vie à votre peuple au lieu de la lui demander, vous mériterez qu’on écrive sur votre tête, en trois langues, le titre de votre royauté. Votre sacrifice vous aura fait roi. Il n’y aura d’autres rois dans votre Eglise que les hommes généreux capables d’imiter votre abnégation et de s’offrir en victimes. » 303

La spiritualité paroissiale baignait clairement dans ce contexte cultuel général rappelé par Etienne Fouilloux dans le chapitre consacré aux « courants de pensée, piété, apostolat » de l’Histoire du christianisme 304 et mettant en valeur les figures christique et mariale.

En recommandant la communion fréquente, en engageant Notre-Dame Saint-Alban dans la chaîne qui liait les paroisses du diocèse au sein de l’Adoration perpétuelle 305 ou en s’assurant de la participation de ses ouailles aux pèlerinages et aux processions qui rassemblaient les catholiques lyonnais, à Fourvière notamment, Laurent Remillieux assumait sa tâche de garant d’un ordre catholique institutionnel. Quelques mois après les cérémonies officielles de la fondation paroissiale, il appelait les chrétiens de Notre-Dame Saint-Alban, et spécialement les membres de l’Association du Mariage Chrétien, à se retrouver dans la basilique de Fourvière et à se réunir pour la première fois « aux pieds de la Vierge, protectrice de la Cité lyonnaise et patronne de leur nouvelle paroisse. Ensemble, ils se consacrer[aient] à Notre-Dame de Fourvière, eux et leur famille, leur avenir chrétien, et leur apostolat. » 306 L’exaltation de ce haut lieu du catholicisme lyonnais, qui perdurerait tout au long de l’histoire paroissiale, révélait que la sensibilité liturgique de Notre-Dame Saint-Alban ne se conformerait pas toujours aux exigences des promoteurs du Centre de Pastorale Liturgique 307 . Mais la légitimité que Laurent Remillieux y recherchait se fondait dans sa volonté d’assurer à sa paroisse la place qui lui revenait au sein de la tradition lyonnaise. Certes, le vocable qui baptiserait la nouvelle fondation paroissiale s’enracinerait dans un territoire urbain, celui de Saint-Alban. Il n’était cependant pas question d’abandonner la caution d’une topographie spirituelle, gage d’une insertion dans l’histoire catholique de Lyon. Le 20 juin 1920, Laurent Remillieux écrivait à ceux qu’il considérait déjà comme ses paroissiens pour leur donner des informations sur le saint patron dont on célébrerait la fête le surlendemain. Il en profitait pour inscrire la paroisse en fondation dans une tradition mariale supérieure.

‘« Mardi 22 juin. Chez nous, nous célébrons la fête de Saint Alban et de ses compagnons martyrs, patron secondaire de la nouvelle paroisse qui se fonde, Notre-Dame Saint-Alban.
[Suit un paragraphe résumant les informations contenues dans le martyrologue romain au sujet de Saint Alban, martyrisé en Angleterre au temps de Dioclétien]
Comment Saint Alban, premier martyr d’Angleterre, fut-il connu dans notre région lyonnaise et dans la vallée du Rhône, au point d’être choisi comme le titulaire d’un certain nombre d’églises, c’est un point d’histoire à élucider. Il parait qu’il était le patron de la paroisse de Chaussagne supprimée à la Révolution. Il est donc intéressant de conserver son nom et de continuer à l’invoquer dans notre nouvelle paroisse, nous le ferons. Mais nous ne sommes pas des érudits. La paroisse nouvelle, centre de lumière et œuvre d’apostolat dans une grande ville qui s’étend, désire la très Sainte Vierge comme première protectrice. Nous serons dans Lyon, la cité de Marie, Notre-Dame de la Visitation, et nous prierons Saint Alban le glorieux martyr anglais dont le nom sera uni à celui de la Divine Mère de joindre ses sollicitudes pour nous aux maternelles tendresses de Notre-Dame. » 308

Autres témoignages de la tradition, la Conférence Saint-Vincent de Paul et L’œuvre de la Propagation de la Foi étaient implantées sur Notre-Dame Saint-Alban, la reliant elles aussi à un réseau familier du catholicisme lyonnais, missionnaire et social. Le 11 juillet 1922, les membres du petit Cercle d’Etudes entendaient un missionnaire. La conférence offrait ainsi un prolongement à leur participation la semaine précédente au Triduum de la Propagation de la Foi 309 . Une autre lettre, datée du premier décembre 1922 et signée « Œuvre de la Propagation de la Foi (section de Notre-Dame Saint-Alban – Lyon) », annonçait la célébration de la fête de Saint François Xavier et conviait les membres de l’œuvre à s’unir à la cérémonie. Elle associait les efforts poursuivis par les missions extérieures à la tâche d’évangélisation qui avait légitimé la création paroissiale. La foi chrétienne impliquait le prosélytisme de ses adeptes et la force de ce catholicisme de conquête reposait sur l’efficacité de la prière. On retrouvait aussi le thème du sacrifice qui ouvrait le chemin de la grâce. Enfin, le document assurait au saint son rôle d’intercesseur dessinant par là encore les contours d’une spiritualité définie dans la continuité de la réforme catholique.

‘« Ne serait-il pas bon que, à Notre-Dame Saint-Alban, nous qui voulons participer à l’œuvre de la conversion des infidèles, et par là nous répondons bien aux raisons de la fondation de la Paroisse, nous nous unissions ce jour-là pour fêter le grand saint et que dans une commune pensée nous lui demandions de présenter à Dieu les prières que nous voulons faire servir au salut de nos frères.
Avec le grand apôtre et à son exemple, nous tâcherons aussi de nous pénétrer de cette idée que c’est un devoir pour nous chrétiens de participer à l’œuvre d’évangélisation que font les Missionnaires ; c’est notre œuvre aussi bien que la leur puisqu’on n’est pas complètement chrétien si on ne travaille pas au salut de ses frères. Les missionnaires ne peuvent rien, absolument rien que préparer les âmes à recevoir la grâce de la Foi et Dieu donnera cette grâce d’autant plus abondante que nous chrétiens, nous l’aurons mieux demandée par nos prières et par nos sacrifices.
Nous nous unissons donc, dimanche, au Saint Sacrifice de la Messe en particulier, et par l’intermédiaire de Saint François Xavier, nous prierons pour que le Règne de Dieu arrive dans un plus grand nombre d’âmes. » 310

La lettre invitait aussi à une conférence avec projections sur les missions, qui serait donnée le samedi en fin d’après-midi par une religieuse missionnaire de Notre-Dame d’Afrique. L’Afrique apparaissait encore dans d’autres soirées qui mêlaient aux préoccupations missionnaires des sujets pensés comme plus culturels. Mais le regard colonial qui informait la perception du continent africain confortait le sentiment de la supériorité d’une civilisation chrétienne vouée à la conquête. Le grand voyage documentaire proposé au pays des Sénégalais par le Commandant Pelletier entraînait les jeunes gens du cercle d’études, après la remontée des fleuves du Sénégal et du Niger, à la rencontre des mœurs indigènes de la grande brousse, voire dans une chasse aux fauves, qui leur ouvraient un imaginaire colonial tout à la fois pittoresque et justifiant la cause chrétienne.

La thématique qui organisait le programme trimestriel du Petit Cercle d’études intégrait beaucoup d’autres causeries montrant directement la filiation de la paroisse avec ce réseau du catholicisme lyonnais. Les réunions offraient ainsi l’occasion de rappeler les exigences de la tradition. La séance du 6 mai 1924 consacrée à « L’apostolat dans les Œuvres d’assistance » était suivie, le 13 mai, d’un exposé accompagné de projections lumineuses présentant « Un grand apôtre de la charité : Saint-Vincent de Paul » 311 . Le 10 février 1925, les « pécéistes » et leurs familles étaient invités à « une charmante soirée artistique », animée par l’aumônier du Pensionnat de Fourvière, l’abbé Laramas, et intitulée « Au pays de la Vierge Immaculée : Lourdes, la terre mariale » 312 . Le 23 juin de la même année, le délégué du Petit Cercle envoyé à Lourdes était convié à parler de « cet unique pèlerinage du monde » et en profitait pour présenter le cas de plusieurs célèbres convertis de Lourdes 313 . La liste des œuvres, mises en place au cours des premières années de l’installation des fondateurs de Notre-Dame Saint-Alban, démontre aussi la continuité des perspectives paroissiales classiques : patronages d’enfants, cercles d’études, écoles et colonies de vacances furent privilégiés en ce début des années 1920, ne distinguant en rien la nouvelle paroisse de ses voisines, ni des expériences passées vécues par Laurent Remillieux à Croix-Luizet. La continuité des expériences paroissiales s’affirmait même de façon symbolique lors d’une traditionnelle sortie à l’occasion du pont du 15 août : l’équipe cléricale proposait aux membres du Petit Cercle, amateurs de montagne, l’ascension du Mont Granier et Chapareillan constituait le port d’attache des excursionnistes 314 . La plaquette retraçant l’histoire de Notre-Dame-de-Bellecombe permet de comparer la situation des œuvres des deux paroisses après la Première Guerre mondiale et d’établir avec assurance que les ressemblances étaient plus nombreuses que les différences 315 . Les groupes liés aux nouveaux mouvements de jeunesse qui s’y adjoindraient, scouts et guides, les nouvelles formes du militantisme catholique qui s’y grefferaient, J.O.C. et J.O.C.F. essentiellement, les nouvelles associations qui accompagneraient le cheminement des pratiquants vers un catholicisme intégral, l’Association du Mariage Chrétien par exemple, furent certes précocement introduites à Notre-Dame Saint-Alban 316 , mais sans se substituer aux anciennes, et ils suivaient les orientations nouvelles plus qu’ils ne les annonçaient.

Une analyse des œuvres paroissiales établies dès le début des années 1920 et destinées à encadrer la jeunesse masculine, analyse menée à partir des papiers de l’abbé Colin, confirme utilement les hypothèses de départ et permet d’approcher les activités les plus précocement mises en place. Ces documents, qui renferment des informations concernant toutes les activités proposées aux habitants de la paroisse entre 1921 et 1925, témoignent de la pérennité du fonctionnement paroissial, par-delà la création administrative que signifiait l’érection canonique d’octobre 1924. A partir de cette date, les registres de catholicité consignèrent les grands actes de la vie liturgique mais, dès 1920, les catholiques pratiquants rassemblés autour des initiatives de Laurent Remillieux et de ses compagnons, pourtant encore attachés à la chapelle de secours de la paroisse Saint-Maurice de Monplaisir, fonctionnaient comme un groupe paroissial autonome. L’abbé Colin, qui avait reçu plus spécifiquement la charge de l’organisation des activités réservées aux enfants et aux jeunes gens, a confié à Joseph Folliet la correspondance qu’il entretenait avec les parents et avec les adhérents des différents cercles établis. Le premier document dans l’ordre chronologique, une lettre datée du 16 août 1921, présentait le patronage qui réunissait quotidiennement les garçons pour les vacances d’été depuis le 1er août, « sous les ombrages d’une propriété privée qu’on [avait] bien voulu mettre à [leur] disposition » 317 , au 21 du chemin Saint-Alban. La rentrée était célébrée le dimanche 25 septembre 1921 par une kermesse et une grande fête sportive, « organisées par “Les jeunes de N.-D. Saint-Alban” », « une paroisse qui se fonde à Lyon » 318 . A la fin de l’hiver 1921-1922, un espace spécifique était attribué au patronage, au 37 du chemin Saint-Alban, et il comprenait un local de réunion, un terrain de jeux et un préau pour les jours de pluie. Laurent Remillieux offrait sa bénédiction au nouveau patronage de garçons et l’inscrivait sous la devise « grandir, obéir, vouloir, servir », tout en lui assurant l’enthousiasme « des jeux, de la discipline et de l’entrain » 319 . Les séances étaient fixées les jeudi et dimanche et se terminaient, chaque fin de soirée, par un mot d’instruction religieuse 320 . Dès 1923, on comprenait par une nouvelle lettre de l’abbé Colin, datée du 14 mars, que le patronage de Saint-Alban était désormais inséré dans le réseau paroissial du diocèse : le document informait les garçons de la venue des enfants du patronage du Saint-Sacrement pour partager leurs jeux et de l’arrivée, le lendemain, de l’évêque, qui leur accordait sa première visite depuis la fondation du patronage. L’image du berger, « père spirituel » et pasteur dévoué », et de son troupeau de « petits agneaux » utilisée par le prêtre disait aussi l’intégration des habitants de la paroisse en fondation dans la famille diocésaine.

Le 29 mai 1923, était annoncée pour le jeudi suivant l’inauguration de « jeux nouveaux qui mettr[aient] beaucoup de variété et de joyeux entrain » 321 . On avait ainsi l’occasion de voir se dérouler l’emploi du temps d’une demie journée de patronage, associant aux jeux de plein air un temps d'échange établissant le bilan de l’après-midi. Les enfants régulièrement inscrits et les autres, « les ambulants », étaient accueillis dès 13 heures 15 et, à 13 heures 45, étaient formés les camps (rouge et bleu) qui allaient s’opposer dans les activités de l’après-midi. A 14 heures, débutait une partie de football sur le terrain de l’Albanaise, suivie, à 15 heures, d’une partie de balle aux boucliers dans l’enclos du patronage. A 16 heures, les jeux étaient interrompus par le goûter. Ils reprenaient un quart d’heure après et se succédaient alors le jeu du drapeau, celui de la petite guerre, avec paumes et boucliers, et enfin celui de la corde à traction. La séance s’achevait à 17 heures 30 par un compte rendu moral et sportif et une distribution des récompenses. Pour les jours de mauvais temps, des lectures et des jeux d’intérieur étaient prévus. Plusieurs lettres réclamaient auprès des parents l’assiduité de leurs enfants et insistaient sur l’exigence de ponctualité. Le contrôle des présences était assuré par un système de tickets, remis à chaque enfant à la fin de la soirée et portant les heures d’entrée et de sortie. La promenade, qui conduisait toutes les semaines les enfants du patronage hors de leur cadre ordinaire, n’admettait d’ailleurs que ceux qui pouvaient présenter les tickets de la semaine précédente, à moins d’un mot d’excuse signé par les parents. Les garçons les plus assidus étaient aussi récompensés au moment de l’Arbre de Noël, puisque ceux qui remettaient le plus grand nombre de tickets choisissaient les plus beaux lots 322 .

Les premières sources informant sur les activités sportives, encadrées par le vicaire et les catholiques les plus impliqués dans la vie paroissiale, étaient datées de décembre 1921. Dès l’année suivante, gymnastique, athlétisme et surtout football étaient proposés aux enfants et aux adolescents. Le mardi 26 septembre, une réunion d’organisation était présidée par le nouveau bureau de la Société. L’ordre du jour comprenait une lecture des statuts, la signature des licences et l’acquittement des frais d’inscription, la constitution des équipes et l’élection des capitaines, ainsi que diverses questions d’intérêt pratique. La composition du conseil d’administration révélait la prise en charge par les laïcs de l’association sportive. Le jeudi 19 octobre 1922, avait lieu la constitution définitive des Sections de Jeux et d’une petite équipe de football. La « Foot-Ball Association », dont le siège social avait élu domicile au 12, rue Victor de Laprade, dans le local de l’ancien presbytère, entamait sa première saison officielle. Renommée « L’Albanaise de Lyon » depuis le 16 septembre, « dans le but de se caractériser davantage », l’association sportive disputait ses matches contre les équipes des paroisses catholiques s’affrontant pour la « Coupe du Lyonnais ». Les jeunes de Saint-Alban recevaient sur leur terrain les équipes adverses et se déplaçaient à la faveur des matches amicaux et de ceux comptant pour le championnat. Etaient citées notamment l’équipe de « L’Abeille de Notre-Dame des Anges », celle de « Jeanne d’Arc de Caluire » ou encore celle de « Notre-Dame de l’Assomption ». La Société Sportive et Gymnique de Notre-Dame Saint-Alban s’insérait dans la fédération diocésaine de l’Union Régionale Lyonnaise et envoyait ses représentants aux réunions de la Commission sportive fédérale. Les documents internes insistaient sur la volonté d’améliorer sans cesse les résultats et de conduire les équipes à la victoire. Ils mettaient l’accent sur la nécessité d’un entraînement régulier, qui saurait employer les qualités individuelles des joueurs au sein d’un jeu concerté. Les dirigeants motivaient les footballeurs en leur rappelant la parution des comptes rendus sportifs, tous les mardis, dans les journaux du Sud-Est républicain et de l’Express républicain. Une lettre de l’abbé Colin, datée du 8 novembre 1924, annonçait pour le lendemain une réunion qui présiderait à la constitution d’une équipe de minimes. En s’adressant aux plus jeunes, le clergé paroissial s’efforçait de garder en mains une activité sportive encore liée au patronage. Enfin, le 2 février 1925, l’ordre du jour du conseil d’administration de L’Albanaise de Lyon, qui devait se tenir le mercredi suivant, laissait entendre la volonté des membres du conseil de reconstituer la section gymnique et athlétique laissée en sommeil, mais qu’autorisait à nouveau l’utilisation d’une nouvelle salle d’éducation physique, sise au 4 de la rue Victor de Laprade, dans le bâtiment en fait de l’ancien oratoire, libéré depuis l’édification de l’église paroissiale.

L’encadrement des loisirs des jeunes garçons s’inscrivait pleinement dans le contexte de l’essor des patronages retracé par les historiens des organisations catholiques de jeunesse pour l’ensemble de la France 323 . L’après première guerre mondiale conduisait même à un apogée de leur présence et de leurs activités paroissiales. La description donnée par Gérard Cholvy du patronage comme « lieu de sociabilité récréative » 324 résume les caractéristiques d’un modèle largement applicable au cas de Notre-Dame Saint-Alban. Les activités sportives correspondaient ici aussi « au dynamisme conquérant du catholicisme urbain et industriel » 325 , tout comme la dénomination laïque choisie, L’Albanaise de Lyon, qui indiquait le lieu plutôt qu’une appartenance confessionnelle, montrait la volonté d’ « élargir le recrutement en milieu urbain » 326 . Mais avant d’examiner le rôle social joué par le « loisir sain et familial » 327 du patronage, car il s’agissait bien à Notre-Dame Saint-Alban de procurer des « distractions saines et intéressantes » qui avaient « l’ambition d’aider les parents et de collaborer avec eux à la formation morale » 328 de leurs enfants, l’analyse doit demeurer dans la perspective d’une histoire religieuse de la mission.

Elle ne doit pas oublier que l’encadrement des jeunes garçons n’était jamais dissocié d’une œuvre religieuse et visait à les amener vers une préparation à la communion, en intégrant ceux qui pouvaient échapper à l’influence paroissiale. Le patronage se concevait explicitement comme une réponse à l’école laïque, puisque c’était dans son cadre qu’on proposait d’assurer une formation religieuse aux enfants qui n’étaient pas inscrits dans une école catholique. Un bulletin paroissial daté du 24 septembre 1922 dressait la liste des classes ouvertes à Notre-Dame Saint-Alban : des Cours supérieurs de jeunes filles étaient installés au 5 de la rue Montvert, deux classes primaires, qui existaient déjà l’année précédente, réunissaient les filles au 21 du chemin Saint-Alban, une classe enfantine était proposée à tous les enfants de quatre à sept ans et une section de tout petits ouvrait pour la tranche des deux à quatre ans 329 . Seules les filles avaient donc pu être accueillies dès le départ dans les structures d’une école primaire privée et, le 25 octobre 1921, un tract, envoyé à toutes les familles du quartier par l’abbé Colin, annonçait l’organisation d’un « catéchisme préparatoire à la Première Communion » pour les garçons. Les leçons de catéchisme, « la première de toutes les sciences, celle qui apprend à connaître et à servir le Bon Dieu », s’adressaient aux enfants nés en 1911 ou 1912, fréquentant une école municipale (à Monplaisir, Montchat, Bron ou ailleurs) et qui n’avaient pas fait leur communion privée. Etaient conviés plus généralement les enfants âgés de 8 à 13 ans, scolarisés dans une école laïque, même s’ils avaient déjà réalisé cette première communion. Trois créneaux horaires leur étaient proposés, le lundi soir de 17 à 18 heures, le jeudi matin de 9 à 10 heures et le vendredi soir. Pour les fixer, on avait essayé de tenir compte du temps disponible des enfants et des moments où leur travail produirait le meilleur rendement. Dès 1922, les cours étaient dispensés dans le local du patronage, et non plus à l’oratoire provisoire du 4 de la rue Victor Laprade.

Parce que les fondateurs cléricaux de Notre-Dame Saint-Alban étaient persuadés que la formation d’une jeunesse catholique les conduirait le plus sûrement à accomplir leur œuvre de rechristianisation, leurs premiers efforts s’exercèrent dans ce sens. Ils organisèrent les cadres qui veillèrent à recevoir les enfants puis les adolescents dans une optique de formation religieuse pour les plus jeunes, de préservation des premiers acquis pour les plus âgés. Le patronage de garçons et le cercle d’études des jeunes gens répondaient directement au problème de la persévérance des enfants des classes populaires, problème qui retenait les préoccupations des catholiques depuis le milieu du XIXe siècle. Au début du mois de mai 1922, le sacrement de confirmation couronnait la première année du patronage de la paroisse en fondation et, tel un gage de perfection, il était annoncé avec espoir et enthousiasme par l’abbé Colin. Le confirmant recevrait dans son âme « la venue de l’Esprit Divin » et accèderait à l’état de « parfait disciple de Jésus-Christ » 330 . Le prêtre assurait les enfants de ses prières qui les aideraient à recevoir un sacrement les marquant efficacement toute leur vie et pour l’éternité. La même année, une offrande des enfants de Notre-Dame Saint-Alban, faite le jour de Pâques par leurs pères, mères, frères et sœurs aînés, disait clairement que ces enfants étaient destinés à la mission d’un catholicisme à vocation universelle :

‘« Quelques-uns de ces enfants sont devant Vous ; nous les entourons, nous prions pour eux. Que seront-ils plus tard ? Ce que nous les ferons ? Notre générosité, notre sainteté auront sur leurs âmes une réelle et profonde influence. […] Nous vous demandons, ô Père, de nous faire goûter les bienfaits de notre amour. Nous les leur transmettrons. Nous sommes les instruments de votre grâce. Par nous elle leur sera communiquée ; elle les régénèrera. Ils seront apôtres et travailleront joyeusement à la rechristianisation de notre Transvaal-Vinatier, de notre cité lyonnaise, de notre patrie, du monde entier. » 331

D’autres textes, écrits dans cette première moitié des années 1920 « pour les jeunes gens » à l’occasion du renouvellement des promesses de leur baptême, témoignaient encore de cet esprit de conquête, qui relevait de la thématique déjà signalée de la croisade. La réitération des serments du baptême était promesse de fidélité à toutes les consignes du devoir chrétien et il fallait jurer « d’être, sans peur, les chevaliers du Christ et de la Vierge Marie » 332 . Le cercle d’études venait, quant à lui, consolider les œuvres de jeunesse, en prolongeant l’influence du patronage paroissial au-delà du renouvellement de la première communion, après 13 ans, et son rôle était tout autant de compléter l’instruction religieuse que d’ouvrir ses membres aux questions sociales, pour préparer leur insertion de chrétien dans la communauté sociale, dans l’optique de l’encyclique de Léon XIII.

L'analyse des cercles d’études fondés à Notre-Dame Saint-Alban aboutit aussi aux conclusions de la synthèse proposée par Gérard Cholvy, dans son ouvrage sur les organisations de jeunesse catholiques 333 . Elle apporte une autre preuve de l’intégration de la nouvelle paroisse dans le réseau diocésain et définit un fonctionnement conforme, dans ses principes et ses modalités, aux orientations familières du catholicisme paroissial lyonnais. Il s’agissait en effet d’attirer ceux qu’on pourrait sensibiliser aux débats d’idées dans un environnement spirituel, tandis que les activités sportives plus proches du patronage retiendraient les autres dans l’orbite paroissiale 334 . Dans un texte accompagnant le programme des causeries prévues pour le printemps 1922, était défini l’objectif général qui devait guider l’action des jeunes gens.

‘« Une amitié déjà forte et bienfaisante nous unit, nous la voulons maintenant agissante. Le cadre du Petit Cercle, régulièrement constitué favorisera son action. Celle-ci sera d’abord intensément intérieure, c’est-à-dire formation individuelle, morale et religieuse par l’enseignement mutuel, en attendant que, merveilleuse force d’apostolat religieux et social, elle déborde bientôt pour la conquête. » 335

Le Petit Cercle servait à fonder un christianisme de conquête. On y retrouvait les caractéristiques classiques des cercles d’études, qui valorisaient l’échange dans l’intimité d’un travail intellectuel et spirituel, dont était bannie toute passivité. Si des conférenciers étaient régulièrement invités, le plus souvent chaque membre préparait et exposait un sujet devant ses camarades. Des réunions accueillant les habitants du quartier ouvraient le champ de leur apostolat. Mais c’était bien la retraite réunissant les jeunes gens du Cercle à la maison diocésaine de la Rivette, en face de l’Ile Barbe, qui était présentée par l’abbé Colin comme l’acmé de l’année.

‘« Notre retraite doit être un événement marquant dans la vie commune de notre groupe et comme le point de jonction des bonnes volontés de chacun de ses membres.
Elle sera le point culminant de l’effort d’une année d’où chacun des retraitants pourra entrevoir de nouvelles âmes, insoupçonnées jusqu’alors, et plus radieuses encore. Tu penseras à ta propre responsabilité dans la vitalité profonde de notre P.C. dont tu portes en toi une force d’expansion et la meilleure promesse des nécessaires et fécondes réalisations. » 336

Le prêtre rappelait les exigences spirituelles de la retraite et poussait ses protégés à employer les temps libres à prier, à écrire ce qui les avait frappés dans les paroles du prédicateur, à faire l’examen détaillé de la vie passé, à prendre des résolutions qui assureraient l’avenir. La formation spirituelle conditionnait le devenir du « grand chrétien » et du « parfait citoyen » que réclamait « l’heure présente » 337 .

Tout au long de l’année, les réunions hebdomadaires accueillaient les adhérents pour des échanges centrés sur les problèmes religieux et sociaux, tels que les entendait le catholicisme social, et nous avons déjà évoqué certains de ces sujets ou certaines interventions plus précises. Le cercle d’études des jeunes gens offre un poste d’observatoire exemplaire pour définir la continuité des aspirations et des fonctionnements paroissiaux par-delà des ruptures de la Grande Guerre. On y recevait des conférenciers extérieurs, personnalités marquantes du diocèse, et on participait aux manifestations regroupant les groupes affiliés à la Chronique sociale puisque, comme à Croix-Luizet avant la guerre, Laurent Remillieux avait engagé les jeunes gens du Petit Cercle dans le réseau de la Chronique. En cela encore, Notre-Dame Saint-Alban recevait l’héritage du catholicisme social d’avant la guerre, un catholicisme social qui se vivait d’abord dans le cadre paroissial, avant de s’imbriquer dans les réseaux de la ville marqués par l’administration diocésaine, l’archiprêtré formant l’unité qui rassemblait les circonscriptions de base. Les agendas de la Chronique sociale ont gardé la trace des interventions de certains de ses dirigeants dans le cercle d’études de Notre-Dame Saint-Alban et celle de la présence de délégués de la paroisse aux assemblées du Conseil central, présentant les rapports des différents cercles paroissiaux. L’agenda de 1920 évoque « Saint-Alban », à la date du 29 septembre, parmi les « nouveaux groupes à revoir » 338 et, tout au long de l’automne, les mentions récurrentes de Saint-Alban indiquent les liens qui commençaient à se tisser entre les fondateurs de la paroisse et les responsables des groupes d’études lyonnais. Les programmes des réunions du Petit Cercle d’études, rebaptisé à partir de 1925 Cercle d’études des Jeunes Gens, reflètent étroitement l’insertion de Notre-Dame Saint-Alban dans le réseau de la Chronique.

Dans la feuille annonçant le calendrier des travaux d’octobre 1923 à janvier 1924, il était dit, en introduction, que le programme trimestriel avait été établi « d’après le programme annuel de la Fédération des groupes d’études ». Lors de la séance de réouverture du mardi 9 octobre 1923, Emile Bisson, représentant le centre fédéral et présenté comme « le vivant modèle de ce que nous voulons devenir, lui qui, de longues années durant, fut membre assidu des Cercles de la C.S.F. », commença par retracer l’historique de la Fédération des groupes d’études puis exposa « son programme d’action en liaison étroite avec chacun des 80 groupes de la région lyonnaise ». Le 13 novembre, l’aumônier de la Chronique Sociale de France, l’abbé Rouchouze, intervenait à son tour sur le thème de « L’autorité divine des Evangiles : l’Inspiration ». Le 5 février 1924, « le camarade » Maurice Lacroix 339 venait définir le « Devoir d’apostolat en général ». Le 1er avril 1924, c’était Marius Gonin lui-même, annoncé comme le directeur de la Chronique Sociale et comme le fondateur des « Semaines Sociales », qui développait le thème de « L’apostolat dans la paroisse ». La séance de réouverture de l’année suivante était cette fois assurée, le mardi 7 octobre 1924, par Emile Rodet, avocat et président de la Fédération des groupes d’études. Il inaugurait les travaux annuels en traçant le plan « des Etapes d’un Cercle d’études ». Le lundi 28 mai 1923, la Fédération des Cercles invitait tous les membres à la réunion de printemps intergroupes des IIIe et VIIe arrondissements. La présence de tous ceux de Saint-Alban au Cercle de l’Immaculée, 189 rue Vendôme, était déclarée indispensable par l’abbé Colin.

« Cette rencontre avec les bons camarades des Cercles voisins est toujours fort intéressante ; elle nous permettra, entre autres choses, de faire un fraternel examen de conscience sur le travail accompli, et de prendre des résolutions collectives que renforcent bien souvent les bons exemples proposés par un camarade ou certain cercle modèle. » 340

La formation intellectuelle et spirituelle des individus comme celle du groupe ne valaient que si elles étaient entérinées par leur insertion dans un réseau structuré à l’échelle diocésaine. La participation de cinq membres du Petit Cercle de Notre-Dame Saint-Alban au Congrès des Cercles d’études qui s’était tenu à Lyon au mois de mars 1923 manifestait surtout leur intégration au sein de « l’élite de la jeunesse lyonnaise » 341 , essentielle à la légitimité du groupe paroissial. La consécration de cette intégration fut peut-être le départ de quatre camarades du Petit Cercle, en compagnie de l’abbé Colin, pour Rennes, où ils assistèrent en juillet 1922 aux cours de la XIVe Semaine Sociale de France. En 1925, parce qu’elle se déroulait cette fois à Lyon, plusieurs membres prirent des vacances pendant la dernière semaine du mois de juillet et ceux qui ne purent participer à l’ensemble des travaux étaient conviés à les rejoindre aux grandes réunions du soir, pour « savoir ce que pens[aient] et ce que [faisaient] les catholiques sociaux du monde entier » 342 .

Les procès-verbaux des visites pastorales effectuées en 1930 et en 1934 fournissent une liste précise des œuvres assurant l’encadrement de la population paroissiale, dix ans après la fondation de Notre-Dame Saint-Alban. Le bilan officiel accrédite les récits issus de la mémoire des anciens paroissiens et des proches de Laurent Remillieux, louant son ouverture et le foisonnement des activités, et il semble même confirmer les propos tenus par Joseph Folliet dans le chapitre de son ouvrage réservé aux « temps des maturations (1926-1939) » 343 . Mais l’écriture enthousiaste du biographe de Laurent Remillieux, soulignée notamment par l’emploi répétitif de verbes et d’adverbes appréciatifs, l’effet cumulatif produit par une succession d’informations organisées en paragraphes parfois très courts ou d’une longueur inégale, qui entraîne des ruptures de rythme dans la description, induisent une dynamique propice à susciter chez le lecteur l’impression de l’extraordinaire de la paroisse. La multiplicité des œuvres et des cercles renvoyait certes l’image d’une paroisse entreprenante, mais le propos reste bien de démontrer combien « le nouveau s’alli[ait] à l’ancien » 344 , selon les propres mots de Joseph Folliet, et d’établir que les structures des œuvres paroissiales ne distinguaient pas outre mesure Notre-Dame Saint-Alban d’un modèle familier aux militants du catholicisme social. De plus, alors que l’initiative de cette profusion d’activités s’accroche, dans la biographie de Joseph Folliet, au personnage de Laurent Remillieux, le document diocésain laisse percer des indices d’une prise en charge de nombreuses animations par d’autres intervenants, essentiellement les femmes de L’Association, désignées en 1930 comme les membres d’une « Union pieuse », que nous retrouverons dans la dernière partie du chapitre et qui obligeront peut-être à sortir d’un contexte étroitement paroissial.

Dans les procès-verbaux des visites pastorales, les œuvres paroissiales sont classées par sexe et catégorie d’âge et nous commencerons par exposer le cas des enfants. En 1930, alors que la population était évaluée à 7 ou 8000 habitants (1714 boîtes aux lettres étaient recensées), les écoles privées accueillaient encore 77 garçons et 74 filles. A cet effectif étaient ajoutés les 83 enfants scolarisés dans « l’asile libre », désignant la Fondation Richard, hospice qui abritait, au nord du territoire paroissial, les enfants incurables, soignés par la Communauté des Filles de Saint-Vincent de Paul. 4 enfants seulement allaient à l’école maternelle laïque et une cinquantaine d’autres étaient répartis dans les écoles laïques des groupes municipaux voisins. Le 1er novembre 1929, un asile public avait été ouvert mais ne recevait encore que 8 élèves. La plupart des enfants assistaient donc au catéchisme deux ans avant leur première communion dans le cadre de l’école privée. Une œuvre de catéchistes volontaires existait pour les quelques enfants isolés des groupes scolaires. Les communions générales d’enfants étaient précédées d’une préparation en forme de retraite et le procès-verbal insistait sur la fréquence de la confession des petits enfants, « plus souvent que tous les deux mois ». Comme la plupart demeuraient ensuite dans les écoles chrétiennes ou participaient aux autres œuvres paroissiales, ils suivaient un catéchisme de persévérance qui complétait leur instruction religieuse. En 1934, la situation avait changé du fait de la fermeture des écoles privées l’année précédente. 220 garçons et 215 filles étaient comptabilisés dans les écoles publiques, tandis qu’une centaine d’enfants étaient dorénavant scolarisés à l’asile public. La description des œuvres catéchétiques contenait dès lors plus de précisions. Avant la première communion, les deux années complètes déroulaient leurs cours d’octobre à juillet et étaient animées par sept dames et jeunes filles. Une centaine de petits enfants âgés de 6 à 10 ans étaient inscrits aux séances du jeudi matin, mais les deux catéchismes de garçons et celui des filles n’en regroupaient souvent qu’une soixantaine. Le catéchisme de persévérance concernait les enfants tant qu’ils restaient à l’école et les regroupait une fois par semaine, le jeudi aussi. Le patronage était évoqué à travers la confession des petits enfants, puisque c’était notamment dans son cadre que cette dernière avait lieu le jeudi. Le patronage paroissial avait été revivifié à Notre-Dame Saint-Alban comme ailleurs par la Croisade eucharistique, considérée par Pie XI comme « l’école primaire et d’apprentissage à l’Action catholique » 345  : un « cercle de cadettes » était signalé en 1930, des « groupes de cadets (garçons et filles) » en 1934. A cette information, on peut rajouter celle, apportée par l’ouvrage promis aux éditions Bloud et Gay par Laurent Remillieux, et confirmée par une feuille paroissiale d’octobre 1933 346 , de la présence de deux groupes de Cœurs Vaillants et d’Ames Vaillantes dans les patronages de Notre-Dame Saint-Alban. Leurs locaux se situaient respectivement au 77 et au 69 de la rue Laënnec. Le scoutisme s’était intégré sans concurrencer véritablement le patronage, d’après les témoignages recueillis auprès des anciens paroissiens ayant appartenu aux formations de scouts et de guides de la paroisse dans les années 1930. En 1930, parmi les œuvres destinées aux jeunes gens, étaient donc distinguées une troupe scoute (la XVIe de Lyon) et deux troupes guides (la Ière et la XVIe). En 1934, le groupe des Guides dénommée Notre-Dame de la Paix, constituait la XXIe troupe de Lyon et parmi les scouts, étaient différenciés 22 adolescents, 20 louveteaux et une avant-garde de 12 membres. La feuille de 1933 précisait qu’à la troupe scoute était adjointe une meute de Louveteaux et qu’ensemble ces deux dernières formaient le groupe Antoine Chevrier. Si le vicaire était désigné comme l’aumônier du groupe de garçons, les Guides demeuraient sous la responsabilité du curé de la paroisse.

Le témoignage de l’ancien scout Joseph Charlas complète le tableau en dressant un panorama plus tardif de la situation du scoutisme à Notre-Dame Saint-Alban, tout en apportant quelques précisions sur les liens qui existaient entre le scoutisme et le patronage de garçons. Ses souvenirs le renvoient au plus tôt au milieu des années 1930, après que le groupe scout avait été « pris en main par le Père Lacroix » 347 . L’abbé Maurice Lacroix avait succédé comme vicaire à l’abbé Duperray qui avait quitté la paroisse en 1933 et, d’après Joseph Charlas ce fut son action qui « lança très fort le groupe scout ». La compagnie des guides conservait cependant une avance importante sur le groupe des garçons et le témoin insiste sur le nombre des filles engagées dans la troupe. Dans la deuxième moitié des années 1930, les effectifs scouts se montaient selon lui à « 40-45 », ils ne paraissaient pas avoir progressé depuis la visite pastorale de 1934. Les chefs de patrouille encadraient les enfants du patronage, le jeudi après-midi essentiellement, mais le dimanche aussi parfois, quand aucune excursion n’était prévue.

‘« Je me suis occupé du patronage pendant assez longtemps. On prenait les gamins le jeudi. Tous les jeudis après-midi, on en avait un paquet. Le patronage commençait vers 8-9 ans jusqu’à 13 ans. J’ai eu jusqu’à 200 enfants dans les années 1937 à 1942. Entre 150 et 200, c’était assez souvent. J’avais la formation scout pour les faire jouer. On les amenait en ballade aux Essarts, il y avait de grands bois, et dans les prés. On jouait au jeu des fanions, au foulard,… Ils étaient enchantés d’avoir des règles à observer. » 348

En dépit d’une question clairement formulée sur la différence qui pouvait exister entre les recrutements des enfants du patronage et des scouts, Joseph Charlas élude le problème et évoque seulement l’engagement « des gens du quartier » dans les deux activités. Il ramène ensuite la méthode scoute à sa finalité évangélisatrice en expliquant qu’il s’agissait par cette méthode de « faire comprendre aux enfants du milieu populaire » qui [était] le Christ, ce que [c’était] la foi au Christ », sans que l’on sache cependant si la remarque impliquait l’intégration d’enfants d’ouvriers non pratiquants dans la troupe des scouts ou si elle suggérait seulement l’intention missionnaire qui accompagnait les tâches d’encadrement du patronage.

La présence de l’Action catholique spécialisée a déjà fait l’objet d’un développement particulier, mais la J.O.C.F, puis la J.O.C., ne proposaient pas les seules structures d’accueil d’une jeunesse ouvrière disposée à entrer dans l’orbite paroissiale. Des séjours de repos dans un chalet de Haute-Savoie, à Combloux, étaient organisés l’été pour les ouvrières, par les laïques de L’Association. Combloux hébergeait aussi une colonie de vacances pour les petites filles de la paroisse. Cette colonie devint plus strictement paroissiale au tournant des années 1930 et elle investit alors des locaux de la paroisse de Saint-Jean de Soudain, près de La Tour du Pin, en Isère. L’histoire des colonies de vacances associées à Notre-Dame Saint-Alban reste en fait imprécise car on ne peut la retrouver qu’au travers de témoignages partiels et de sources secondaires. Le seul document direct dont on dispose date de 1942 et se rapporte à la colonie de vacances dirigée par l’abbé Fauconnier à Huez-en-Oisans, dans l’Isère encore 349 . Il semblerait que d’autres lieux, dans les départements alpins voisins, aient reçu temporairement des colons sous la responsabilité des vicaires 350 , mais il est difficile de les suivre avec exactitude dans le temps. Le témoignage livré à Joseph Folliet par Marcel Pons, fils de l’imprimeur Eugène Pons, nous apprend aussi la participation des garçons de Saint-Alban à la colonie des Buissons fondée par l’abbé Albouy 351 . Il nous laisse alors entrevoir une nouvelle fois l’insertion de la paroisse dans un réseau d’œuvres diocésaines, comme son héritage des relations construites au sein du catholicisme social lyonnais avant 1914. Cet héritage apparaît aussi avec la présence à Notre-Dame Saint-Alban de l’abbé Vallier, venu prêcher une mission dans la semaine qui précéda les cérémonies de fondation d’octobre 1924 352 , et qui recevait, selon Joseph Folliet, des enfants envoyés par l’abbé Remillieux dans sa colonie de Tiranges, tandis que l’abbé Vallas en accueillait à Chapareillan 353 .

L’encadrement des jeunes hommes était donc aussi assuré par un cercle d’études qui, d’après notre source diocésaine de 1930, intéressait en fait les intellectuels, car il était précisé que les 16 membres du groupe étaient presque tous des élèves de lycée. Le procès-verbal de la visite canonique mettait en valeur les cours supérieurs de religion qui y étaient dispensés et notait la retraite fermée annuelle qui nourrissait encore la vie spirituelle des jeunes gens. En 1934, le nombre des participants était tombé à 10. Les œuvres pour jeunes filles comptaient aussi ce cours supérieur de religion qui, en 1934, réunissait chaque samedi 25 inscrites. Les adolescentes étaient de façon générale mieux pourvues que les garçons. Le cours Pierre Termier, fondé en même temps que les écoles privées de filles, leur ouvrait la voie des études secondaires sur le territoire paroissial. La copie d’un extrait du bulletin paroissial du 19 juillet 1925 nous avait déjà appris l’existence d’un cercle d’études qui recevait les jeunes filles, le même soir que les garçons, au 21 du chemin Saint-Alban, dans la propriété des Carlhian 354 . Elles aussi étaient censées préparer la session de la Semaine Sociale qui allait se tenir à Lyon dans les jours qui suivraient. Des groupes de jeunes gens et de jeunes filles se retrouvaient aussi dans le cadre plus large d’associations englobant des adultes. Ainsi, ils composaient deux des trois groupes de l’Association du Mariage Chrétien et le procès-verbal de 1930 associait leur inventaire à une dévotion au Saint Sacrement et à la Vierge, tout comme il soulignait encore parmi les œuvres pour jeunes filles les retraites fermées annuelles, qui se déroulaient chez les bénédictines de la Rochette, pendant les fêtes de la Toussaint si l’on en croit la précision donnée par Laurent Remillieux pour Bloud et Gay 355 . Les Papiers Colin donnent d’ailleurs quelques précisions sur la section des jeunes gens de l’Association du Mariage Chrétien. L’implantation sur le territoire paroissial apparaît minime et le vicaire reconnaît lui-même en 1925 que leur groupe n’était pas nombreux et que, pour cette raison, « une responsabilité plus haute incomb[ait] à chacun » des membres. Une retraite à Cîteaux prêchée par l’abbé Viollet et programmée du 30 mai au 1er juin réunissait 22 participants 356 . Le groupe semble très lié au cercle d’études des jeunes gens et on peut supposer un recrutement commun. Ainsi, une convocation pour la préparation du mariage d’un des membres de l’A.M.C. était adressée aux jeunes hommes des deux groupes 357 et le nom du futur marié était apparu parmi les participants aux réunions du cercle d’études. L’éducation au mariage chrétien reprenait les objectifs formulés pour ce dernier. Là aussi, il était question d’une œuvre de « formation profonde » qui conduirait à « l’amélioration de l’âme » et à « la perfection personnelle » 358 .

La vie spirituelle des adultes était confiée à diverses œuvres, qui s’intégraient tout aussi clairement dans les structures diocésaines. En 1930, 36 mères de famille étaient inscrites à l’Association du Mariage Chrétien et elles appartenaient toutes à la Ligue des Femmes françaises, tandis que les 34 hommes inscrits l’étaient aussi à la Ligue catholique. Leur nombre se montait respectivement à 57 et à 53 en 1934. Un groupe de spiritualité, l’Union Saint-Pierre-Saint-Paul, fondée par l’abbé Viollet pour la formation spirituelle des laïcs, réunissaient encore les femmes mariées, qui bénéficiaient d’une retraite fermée annuelle chez les Dames de l’Assomption. En 1930 par ailleurs, 120 hommes étaient recensés au sein de l’Union Fraternelle des hommes, constituant une association loi 1901, annoncée par une lettre adressée au Préfet le 28 janvier 1924 et déclarée au Journal Officiel le 3 février 1924. Le siège social avait élu domicile au 12 de la rue Victor de Laprade 359 et l’abbé Remillieux, curé de Notre-Dame Saint-Alban était désigné membre de droit comme directeur de l’Association. Le premier article des statuts définissait le but de l’œuvre : « promouvoir, soutenir, favoriser les œuvres d’éducation populaire », à travers des réunions d’études, des conférences et des cours professionnels, à l’occasion de réunions sportives et de séances récréatives et artistiques. Mais il s’agissait aussi de collaborer à la lutte menée contre l’alcoolisme, la tuberculose et les taudis, et de développer des institutions de nature à procurer des avantages matériels aux membres de ces œuvres : étaient alors suggérées plusieurs initiatives incluant coopératives, services d’achats en commun, mutualités, entraide, assistance éducative aux familles, service de placement. Quelques semaines plus tard, le 4 mars 1924, était à son tour déclarée en préfecture l’Association Familiale du Vinatier-Transvaal 360 . Ses statuts furent modifiés en 1950 et ce n’est malheureusement que par ce deuxième document plus tardif qu’on peut saisir le but général officiellement indiqué pour cette deuxième association, comme étant celui « de la protection et de la défense des intérêts de la famille » et « de l’étude et de la réalisation de toutes les réformes intéressant la famille ». La mention d’œuvres « utiles à l’éducation des enfants, à la protection de la moralité du quartier » renvoyait tout de même à cette responsabilité sociale que semblaient vouloir exercer les acteurs paroissiaux au sein de leur territoire.

Plusieurs œuvres paroissiales contribuaient donc à l’animation culturelle du quartier, tout en jouant ce rôle d’éducation populaire qu’elles remplissaient classiquement dans d’autres paroisses. Des faits concrets attestaient les premières réalisations : la bibliothèque paroissiale était signalée dès le début des années 1920 par plusieurs témoignages au même titre que l’organisation des kermesses et des fêtes sportives. La paroisse disposait, avant même son érection canonique, d’une troupe de théâtre exploitant le répertoire catholique 361 et, quelques années plus tard, entre 1936 et 1939 selon le témoignage de Louis Carlhian 362 , des séances de cinématographe tenteraient de rassembler les habitants du quartier autour de films assurant la promotion de la morale chrétienne 363 . Une salle de 200 à 250 places accueillait le jeudi les enfants du patronage en fin d’après-midi puis, durant la soirée, les adultes. Mais en 1930, le procès-verbal de la visite canonique dissociait les « œuvres générales de la paroisse » des « œuvres générales dirigées par des catholiques » et qui regroupaient, entre autres, un service d’ « Aide aux mères », un « service médical », des « cours professionnels » et une structure d’ « achats en commun ». C’était reprendre la distinction déjà formulée à propos des colonies de petites filles, prises en charge par les laïques de L’Association, avant de revenir dans une orbite plus strictement paroissiale, à l’image de leurs homologues masculins. C’était s’engager sur un autre terrain, celui du travail social, nouvelle modalité d’une présence catholique à la société urbaine. Mais c’était aussi trouver une brèche pour reconsidérer, par exemple, l’interprétation à donner des activités de l’Union Fraternelle des hommes au sein du territoire paroissial, puisque finalement, alors qu’on avait voulu dresser un tableau du fonctionnement paroissial en insistant sur les aspects spirituels et religieux, on en était venu à retrouver cette réalité, qui affirmait que la paroisse urbaine était devenue depuis la fin du XIXe siècle « une nébuleuse d’œuvres » et que c’étaient « elles, plus que les célébrations liturgiques, qui parv[enaient] à créer des liens communautaires, voire, quelquefois, une véritable sociabilité paroissiale » 364 . La feuille d’octobre 1933 qui présentait la paroisse à usagers potentiels le laissait aussi présager. Dans la liste des Œuvres et Mouvements de jeunesse qu’elle livrait était inscrite une Union fraternelle des familles.

‘« Dans la vaste maison de la rue Laënnec, tout le côté gauche en entrant, salles et cour, est réservé aux Familles. C’est là que chaque dimanche les familles peuvent se rencontrer.
On y fait l’apprentissage de la vie fraternelle.
Les hommes jouent aux boules et aux cartes… Les mères de famille causent en surveillant les petits enfants…
C’est cette union fraternelle des familles qui, dans le quartier, veille sur les enfants et organise les saines distractions.
L’entrée est libre.
Venez tous à une après-midi de dimanche et vous serez conquis.
Une société théâtrale qui a son siège dans le quartier “ Les Amis de la Saine Gaieté ”, donne souvent des représentations dans la belle salle qui se trouve au centre des bâtiments sis 69, rue Laënnec. » 365

Il manque décidément à la démonstration cette clé décisive qui sortira l’histoire paroissiale et missionnaire de son discours intra-catholique. Car, même si nous restons encore un temps plongés dans les questions de la rénovation paroissiale et liturgique de Notre-Dame Saint-Alban, jusqu’à en extraire le plus remarquable du mythe et de la réalité, l’essentiel ne sera-t-il pas de redonner à l’histoire de la mission sa dimension sociale, pour en déterminer une logique plus globale, permettant de rendre les catholiques à la société tout entière ?

Notes
302.

Feuille datée de Pâques 1922, Papiers Colin.

303.

Copie dactylographiée d’un extrait du bulletin paroissial daté de l’Assomption 1928, Papiers Folliet, Carton Père Remillieux 3, Prado. Les textes de méditations dessinant les contours de la spiritualité paroissiale et évoquant les pratiques cultuelles liées aux figures du Christ et de la Vierge forment un corpus de sources sous-exploité dans ce travail. Je ne les ai utilisés que pour en dégager les grandes lignes directrices et pour montrer l’adéquation de Notre-Dame Saint-Alban aux orientations institutionnelles contemporaines.

304.

E. Fouilloux, Histoire du christianisme…, op. cit., p. 190 et suivantes.

305.

La Semaine religieuse du diocèse de Lyon annonce le tour de Notre-Dame Saint-Alban pour le premier jeudi de juillet, en 1925 et en 1926 notamment. Les procès-verbaux des visites canoniques effectuées en 1930 et en 1934 certifient quant à eux que les exercices de l’Adoration perpétuelle sont célébrés régulièrement.

306.

Feuille d’invitation adressée aux membres de l’Association du Mariage Chrétien pour le dimanche 7 juin 1925, Papiers Colin.

307.

Le rapport sur le Congrès de Lyon de septembre 1947 publié dans La Maison-Dieu, op. cit., contient une allusion mordante à la basilique de Fourvière.

308.

Copie dactylographiée d’un extrait du bulletin paroissial daté du 20 juin 1920, Papiers Folliet, Carton Père Remillieux 3, Prado.

309.

Papiers Colin.

310.

Lettre du 1er décembre 1922, Papiers Colin.

311.

Calendrier des séances de janvier à mai 1924, Papiers Colin.

312.

Programme des réunions de janvier à février 1925, Papiers Colin.

313.

Programmes des réunions de mai à juillet 1925, Papiers Colin.

314.

Lettre de l’abbé Colin aux membres du Petit Cercle des Jeunes Gens, datée du 8 août 1922, Papiers Colin.

315.

Paroisse Notre-Dame-de-Bellecombe, 100 ans de vie, 1897-1997, op. cit., p. 5 et p. 7-8. Les œuvres paroissiales sont recensées dans deux listes dressées pour deux périodes différentes, une qui s'étend de la fondation paroissiale à la Première Guerre mondiale et une autre qui recouvre les années 1920. On y lit à la fois une continuité qui montre l’insertion de la paroisse dans un réseau traditionnel du catholicisme social et une ouverture au changement à travers l’introduction de la J.O.C.F. par exemple.

316.

Le calendrier des séances du Petit Cercle d’études annonce notamment, pour le 22 janvier 1924, la présentation d’un exposé du vicaire, l’abbé Colin, sur « Ce qu’est l’Association du mariage chrétien », à l’occasion de la « fondation d’une section du “Mariage chrétien” parmi les jeunes gens du Petit Cercle », Papiers Colin. Le premier contact de la paroisse avec l’abbé Violletsemble avoir été établi lors d’une mission sur la famille prêchée à Noël de l’année 1923. Le programme des réunions du Petit Cercle d’études laisse apparaître une conférence de l’Abbé Viollet prévue pour le 20 décembre 1923 et intitulée « Des qualités indispensables aux jeunes gens à fonder plus tard un foyer », Papiers Colin.

317.

Lettre de l’abbé Colin aux parents des garçons du patronage, datée du 16 août 1921, Papiers Colin. C’est la propriété des Carlhian qui est ainsi mentionnée.

318.

Citations extraites du tract d’invitation conservé parmi les Papiers Colin.

319.

Note de Laurent Remillieux, datée du jeudi 25 mai 1922, Papiers conservés à la cure de Notre-Dame Saint-Alban, Dossier Fondation.

320.

Lettre de l’abbé Colin aux parents, datée du 14 mars 1922, Papiers Colin.

321.

Lettre de l’abbé Colin aux enfants du patronage, datée du mardi 29 mai 1923, Papiers Colin.

322.

Lettre de l’abbé Colin aux parents, datée du 15 décembre 1922, au sujet d’un « Arbre de Noël » organisé le 31 décembre 1922, Papiers Colin.

323.

La bibliographie sur le sujet est abondante et dominée par les travaux collectifs dirigés par Gérard Cholvy et les études qu’il a lancées dans le cadre du Greco 2 puis du GdR 1095 du CNRS. Citons par exemple Le patronage, ghetto ou vivier, Actes du colloque des 11 et 12 mars 1987, réunis par Gérard Cholvy, Paris, Nouvelle Cité, 1988, 369 p. Une synthèse récente tente un premier bilan et propose une bibliographie utile : Gérard Cholvy, Histoire des organisations et mouvements chrétiens de jeunesse en France (XIXe – XXe siècle), Paris, Les Editions du Cerf, 1999, 419 p.

324.

G. Cholvy, Histoire des organisations…, op. cit., chapitre 5 : « La prise en charge des loisirs. Vers l’apogée du patronage », p. 151 pour la citation.

325.

G. Cholvy, Histoire des organisations…, op. cit., p. 156.

326.

Ibid., p. 155.

327.

Ibid., p. 151.

328.

Lettre de l’abbé Colin aux parents et aux enfants du patronage de garçons, datée du mardi 14 mars 1922, Papiers Colin.

329.

Copie dactylographiée d’une feuille paroissiale datée du 24 septembre 1922, conservée parmi les Papiers Folliet au Prado, Carton Père Remillieux 3.

330.

Lettre de l’abbé Colin aux enfants, datée du mardi 2 mai 1922 et annonçant le programme des 4 et 5 mai en vue de la confirmation, Papiers Colin.

331.

Lettre de l’abbé Colin aux parents, date présumée « Pâques 1922 », Papiers Colin.

332.

Texte retrouvé dans les Papiers Colin, adressé aux « jeunes gens » et évoquant le « renouvellement des promesses du baptême », mais non daté et non signé.

333.

La dernière remarque du paragraphe précédent reprend d’ailleurs les termes employés par l’auteur au cours du développement consacré au cercle d’études dans le chapitre 3 sur l’essor des patronages, G. Cholvy, Histoire des organisations et mouvements chrétiens de jeunesse en France (XIXe - XXe siècle), op. cit., p. 93 et suivantes.

334.

Ibid., p. 162.

335.

Programme du Petit Cercle d’Etudes daté du 20 mars 1922, Papiers Colin.

336.

Lettre de l’abbé Colin aux retraitants, datée du 22 juin 1923, Papiers Colin.

337.

Citations extraites d’une lettre de l’abbé Colin aux membres du P.C., datée du 14 novembre 1922 et rendant compte de la séance d’ouverture annuelle, Papiers Colin.

338.

A.M.L., Fonds C.S.F., 82-II, boîte 12.

339.

La notice biographique sur Maurice Lacroix, proposée dans le Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine consacré à Lyon – Le Lyonnais – Le Beaujolais, sous la direction de Xavier de Montclos, op. cit., p. 258, et rédigée par Roger Voog commence justement par présenter son engagement au sein de la Fédération des groupes d’études du Sud-Est.

340.

Convocation de l’abbé Colin aux membres du Petit Cercle, datée du 28 mai 1923.

341.

Lettre de l’abbé Colin aux membres du Petit Cercle, datée du 3 mars 1923, Papiers Colin.

342.

Lettre de l’abbé Colin aux membres du Petit Cercle, datée du 20 juillet 1925, Papiers Colin.

343.

J. Folliet, Le Père Remillieux…, op. cit., p. 92 et suivantes.

344.

Ibid., p. 93

345.

G. Cholvy, Histoire des organisations et mouvements chrétiens de jeunesse en France (XIXe - XXe siècle), op. cit., p. 168.

346.

Bulletin paroissial d’octobre 1933 présentant la paroisse, son organisation et ses œuvres, retrouvé aux A.A.L., Papiers Maurin, 10 / II / 7.

347.

Les citations de ce paragraphe sont extraites de l’entretien réalisé le 20 mars 1992.

348.

Témoignage de Joseph Charlas recueilli le 20 mars 1992.

349.

Il s’agit de deux numéros d’un journal rédigé par les colons, Notre Alpe, organe de la colonie Saint-Louis, datés d’août et de septembre 1942, année désignée comme la « deuxième ». Les exemplaires m’ont été prêtés par Louis Carlhian, officiant alors comme « directeur-adjoint » de la colonie.

350.

Ils sont cités par J. Folliet, Le Père Remillieux…, op. cit., p. 92.

351.

Témoignage du père Marcel Pons, daté du 21 mai 1949, Papiers Folliet, Prado.

352.

Feuille d’invitation aux cérémonies des dimanche 19 et 26 octobre 1924.

353.

J. Folliet, Le Père Remillieux…, op. cit., p. 75.

354.

Copie d’une feuille paroissiale datée du 19 juillet 1925, conservée parmi les Papiers Folliet au Prado, Carton Père Remillieux 3.

355.

« Envoi Bloud et Gay », p. 131.

356.

Lettre de l’abbé Colin aux membres de la section des jeunes gens de l’A.M.C., datée du 23 mai 1925, Papiers Colin.

357.

Convocation à une réunion le mercredi 22 juillet 1924, Papiers Colin.

358.

Lettre de l’abbé Colin aux membres de la section des jeunes gens de l’A.M.C., datée du 11 octobre 1924.

359.

Des documents concernant cette association se trouvent parmi les quelques papiers laissés à la cure de Notre-Dame Saint-Alban dans le dossier « Fondation ». J’utilise notamment ici une lettre datée du 28 janvier 1924, adressée au préfet du Rhône et contenant les statuts de l’association comme la composition du bureau pour l’année en cours.

360.

Toujours dans ce dossier, on peut consulter la déclaration de cette deuxième association, le récépissé préfectoral datant du 8 mars 1924 et la publication du Journal Officiel du 25 mars.

361.

J. Folliet, Le Père Remillieux…, op. cit., p. 76.

362.

Témoignage de Louis Carlhian recueilli le 11 avril 1992 à son domicile parisien.

363.

La copie d’une feuille paroissiale non datée, conservée parmi les Papiers Folliet du Prado, annonce la projection de Victime en assurant que le film répond aux exigences de la morale et met en scène la conduite exemplaire d’un héros chrétien.

364.

G. Cholvy, Histoire des organisations et mouvements chrétiens de jeunesse en France (XIXe - XXe siècle), op. cit., p. 93.

365.

Feuille paroissiale d’octobre 1933, Papiers Maurin, 10 / II / 7, A.A.L.